Brother & Sister
« Fire Whisky Party. »

When you look at me, you know you’re hard to read, because the face I see is not the one I know and when you call me baby, what’s that supposed to mean ? I don’t know who you are, how long can we pretend ? See the change I know we both don’t have the heart to say : can’t return to what we were. It will never be the same. ‘Cause you said you’d never let me go and I said I can’t but now we know. That it’s too hard to say three words. Too hard to make it work. When there’s nothing left to talk about ‘cause you know the flame is running out. Two hearts are left to burn, do you know. We’re only left with smoke. BLACK SMOKE

Flashback.

Les coudes sur la table, malgré le regard plus que réprobateur de madame MacNair, deuxième du nom, s'évertuait à te faire comprendre que ma position n'était pas adéquate pour un repas de famille, je chipotais du bout de ma fourchette dans mon assiette à moitié vide, m'amusant à faire une petite tour de nourriture à l'équilibre vachement précaire. Je dardais un regard agacé sur mon verre de jus de citrouille et me mis à lorgner avec envie sur le verre de mon père, juste en face de moi, qui contenait je ne savais plus quel alcool. Mais dans tous les cas, ça devait être bien plus fun qu'une simple jus de citrouille.
Merde quoi, j'avais dix-sept ans. Vive la majorité ! Enfin, c'était pas ça qui m'empêcherait de picoler plus tard, dès qu'ils auraient le dos tourné.

Le repas s'éternisait et je m'emmerdais royalement. Le menton dans une main, je continuais à faire mes constructions de légumes refroidis. Je fus presque soulagée quand les elfes de maisons débarrassèrent finalement la table. Qu'est-ce que ça pouvait être emmerdant un repas de famille, franchement. Vint enfin la délivrance quand le patriarche se leva. Faisant fi des claquements de langue avertisseurs de ma génitrice, elle qui était si fière d'être parvenue à donner la vie à une fille, je me levais à sa suite, ravie que ce supplice soit fini. Maintenant, c'était quartier libre pour chacun. Enfonçant mes mains dans mes poches, je m'installais confortablement dans un canapé de notre énorme salon, croisant les jambes et m'affalant bien comme il fallait. Au vent la grâce et l'élégance. Et sans attendre, je m'emparai d'une bouteille de Fire Whiksy pour m'en servir un généreux verre. Bien évidemment, il fallut que ma mère passe juste au moment où je remplissais pour la deuxième fois mon verre. « Agrippine, lâche ce verre, me morigéna-t-elle. » Et bien évidemment, je la pris au mot. Tendant mon bras sur le côté, je vrillais mes yeux dans ceux de ma génitrice, écartant mes doigts un à un du verre. « Agrippine, tu m'as parfaitement comprise ! » Et le verre s'explosa sur le sol avec fracas, trempant le tapis précieux de Whisky. « Oups. » Un claquement de doigts plus tard et un elfe de maison était occupé à ramasser les débris de verre tandis qu'un autre s'occupait de nettoyer le tapis. Ah, ce que la magie était pratique. Il aurait été drôle de voir la même situation avec un Moldu. Je l'imaginais déjà à quatre pattes sur le sol, occupé à s'écorcher les mains en essayant de récupérer chaque infime brisure de verre, pleurant son tapis irrécupérable et sortant le savon pour tenter de rattraper les dégâts.
Hum. Si un jour je devenais Maîtresse de maison, il serait drôle d'avoir un Moldu à mon service, pour trimer comme un elfe, la magie en moi.
Ah, c'était interdit par le Ministère, non ? Peu importe. Un jour, j'en étais certaine, les choses changeraient.

Perdue dans mes pensées, j'en avais complètement oublié ma mère, qui s'était approchée et s'était vivement emparée de la bouteille afin de la remettre à sa place et de fermer le placard vitré d'un coup de baguette magique. J'affichais une moue indifférente, même si mes espoirs de boire un verre ce soir venaient de s'envoler. Je n'avais pas encore la puissance de ma mère qui, satisfaite d'elle, quittait la pièce, certaine que je ne ferais nulle bêtise maintenant que les bouteilles étaient sous scellés.

Furieuse, j'avais quitté la pièce juste après elle, non sans avoir au passage détruit les vases précieux à coups de sorts rageurs, courant dans les couloirs en quête d'un palliatif à mon ennui et à mon envie de cuite. Hannibal. Lui, il devait savoir à quel autre endroit on planquait des bouteilles, dans cette baraque. Sans hésitation, je bifurquais et me dirigeais vers ses quartiers, toujours en courant. Je m'arrêtais à quelques pas de sa porte, histoire de reprendre mon souffle et de ne pas avoir la figure toute rouge. Une fois revenue à une tête normale, j'entrais dans l'antre de mon frère, sans frapper bien entendu, me dirigeant immédiatement vers lui. Le verre ingurgité avant commençait déjà à faire effet chez moi. Mais j'en voulais plus. Je voulais en arriver au point où rester vautrée dans un fauteuil était la meilleure chose à faire parce que cette foutue planète aimait tourner sur elle-même.
Je me laissais tomber à côté du frangin, déboutonnant les premiers boutons de ma chemise. L'alcool m'avait donné un peu trop chaud. « Hanni... commençais-je d'un ton charmeur, ça te dirait un petit verre de Fire' ? » Mon sourire se transforma en moue légèrement boudeuse, tandis que jouant négligemment avec ma baguette. « Mère a scellé le bar du salon mais peut-être saurais-tu où trouver une autre bouteille ? » Je me redressais et me penchais vers lui, pour lui chuchoter à l'oreille d'un ton câlin -et influencé par l'alcool qui me montait à la tête. Pauvre créature tenant mal l'alcool que j'étais. « Je te revaudrai ça... »

© Agrippine aka Sweetie