Au bras de Teruki, nous sortions de la Grande Salle alors que quelques élèves y entraient encore. C'était assez bizarre d'être entrée au début, un peu chancelante, seule, uniquement parce que je m'ennuyais dans ma chambre, et ressortir à présent au bras du professeur de Soins aux Créatures Magiques, tous deux un peu titubants. Je trouvais même la situation amusante. Au moins je n'étais plus seule et je m'étais même faite un nouvel ami ! A moins qu'il est trop honte le lendemain pour sortir en ma compagnie. Cette idée me fit lever les yeux au ciel. On sortit du château par les grands portes et dehors, même si ce n'était pas encore complètement la Pleine Lune, l'astre éclairait suffisamment le parc du château. Il n'y avait personne. Les personnes invitées à la fête de Seth étaient restées à l'intérieur, tandis que les autres dormaient sans doute. En tout cas, personne n'était aussi fou que nous deux pour aller dehors en pleine nuit en ce mois de mars. Les nuits étaient de toute évidence toujours froides mais encore plus à cette époque. Pourtant je n'avais pas vraiment froid. Je mis ça sur le compte de l'alcool qui devait me réchauffer le corps. Je ne portais pourtant qu'une robe de soirée bleue nuit ! On commença à marcher dans l'herbe en silence. Si j'avais eu les idées plus claires, je me serai un peu inquiétée de ce silence. Je me serai même dit "Mais où Est-ce que je vais ? Avec cet homme qui est seulement un collègue de travail, qui ne parle à peine et qui est plus âgé que moi ? Et en pleine nuit, seuls dans le parc ?". Sauf que Teruki était mon ami et même si je ne lui faisais pas pleinement confiance, je savais qu'on sortait juste loin de la fête de Seth. N'empêche, ce silence me pesait. Je n'étais pas bavarde. J'appréciais le calme et le silence. Notamment à la bibliothèque, où lorsque je me plongeai dans un livre j'avais besoin de calme. Mais j'aimais aussi faire de nouvelles rencontres, aller vers les gens, même si je ne me confiais pas beaucoup, on pouvait toujours faire de bonnes rencontres et voir ce que ça donnerait par la suite. On découvrait de nouvelles choses, apprenaient à connaître les gens et leur vie. Et des fois on devenait amis. Et parfois encore plus.
- Est-ce qu'on peut dire qu'on est des amis à présent ? demandais-je.
Je ne le regardais pas. Je ne regardais même pas devant moi. Je regardais mes pieds et ceux de Teruki et je calquais mes pas sur les siens. On ne marchait pas bien vite, se promenant juste, une nuit, dans le grand parc du château dans lequel nous avions fait nos études, entre collègues, entre amis.
Dernière édition par Caroline Sangster le Lun 20 Avr - 0:29, édité 1 fois
Caroline et moi étions sortis de la salle bras dessus, bras dessous. Nous nous dirigions vers le parc. Je la vis lever les yeux au ciel avant d’être dehors. Je ne savais pas ce qu’elle avait en tête mais elle devait réfléchir à quelque chose qui pouvait être important. J’ouvris les portes d’une main, vu que la deuxième était prise par ma collègue. Une fois dehors je fus surpris qu’il ne fasse pas si froid que cela, et la lune éclairait bien le parc. Cela faisait longtemps que je n’avais pas vu le parc dans cet état là. Sombre, silencieux et relaxant. J’adorais le silence. Cela procurait un sentiment de bien être. Je réfléchissais à un endroit où se poser tranquillement. Le meilleur endroit où on pouvait converser sans problème. Je cherchais un peu, mais ne parlais pas vraiment. J’étais quelqu’un qui aimait le silence. Pour ce qui est de Caroline je n’en avais aucune idée. Je ne la voyais pas vraiment gênée, ou était-ce l’alcool qui me jouait des tours de vision. Je regardais le ciel en avançant. Je le trouvais magnifique. On pouvait voir les étoiles ainsi que l’astre lunaire qui illuminait la scène de sa blancheur. La voix de ma collègue me sortis de mes pensées. Ami ? Je tournais la tête vers elle tout en avançant, mais celle-ci regardait ses pieds et tentait tant bien que mal de calquer le mouvement de mes pas. La dernière fois que j’avais eu un ami, il avait été tué par un sort impardonnable. Depuis ce jour je n’avais plus vraiment été attaché à quelqu’un, à part ma mère. J’étais devenu quelqu’un de distant niveau émotionnel. Je la fixais toujours et réfléchissais à une réponse. On était collègue et je m’entendais bien avec, mais de là à la considérer comme une amie, il y avait beaucoup de marge. Mais y en avait-il ? Je pouvais bien la considérer comme tel après tout. Je répondis d’une voix que je tentais d’être claire :
- Bien sur que l’on peut dire que l’on est ami. Sacré Caroline va. Ce n’est pas parce qu’on est collègue que l’on ne peut pas être ami.
Nous continuâmes à avancer tranquillement dans le parc, chaque pas nous éloignant de la fête d’anniversaire de Seth. Ce dernier je ne pouvais pas vraiment le voir. Mais aux yeux de tous je devais montrer que j’étais sympathique avec lui et que lui et moi ne nous détestions pas. A un moment je décidais de m’arrêter et je sentais que j’avais surpris ma collègue de mon arrêt. Je m’en expliquais tranquillement :
- Désolé pour cet arrêt brutale mais j’aimerai bien qu’on s’allonge un instant si tu le veux bien. Le ciel est magnifique et ce sera un excellent moyen de voir les étoiles.
Je tentais de m’assoir le mieux possible mais sous les effets de l’alcool je ne pu que me poser lourdement au sol. Le résultat fut que ma veste s’ouvrit et laissant ma poche interne à la vue de ma collègue, sauf que dans l’état dans lequel j’étais ne me permettait pas de voir cela. J’avais mon regard qui fixait le ciel étoilé.
Teruki prit son temps pour me répondre, comme s'il ne savait pas vraiment lui-même. Ou bien peut-être que l'alcool lui jouait des tours et c'était sans doute pour ça qu'il mettait longtemps à réfléchir à cette hypothèse. Ou bien encore il ne savait pas comment me dire que je me faisais des idées et que notre relation de collègue ne devait pas aller plus loin. Puis enfin, après un long silence, il me répondit enfin :
- Bien sur que l’on peut dire que l’on est ami. Sacré Caroline va. Ce n’est pas parce qu’on est collègue que l’on ne peut pas être ami.
Oui il devait moins bien tenir l'alcool que moi, même si je n'étais pas pour autant une grande consommatrice. Mais j'étais plus jeune que lui et j'avais plus l'habitude de faire la fête que lui, j'imagine ? Mais je reconnaissais que moi aussi le rouge m'était monté aux joues et que je me sentais bien, gaie, calme, sereine. Je n'avais pas plus envie de me prendre la tête et si sa réponse avait été négative, je ne me serais pas embêtée à marcher plus longtemps avec lui pour me prendre la tête. Oui, j'étais légèrement susceptible. En tout cas, sa réponse me rassura et j'étais contente de me dire que Teruki n'était pas seulement un collègue, mais désormais un ami sur qui je pouvais compter. Enfin, pas tout, je ne lui faisais pas suffisamment confiance, mais je savais que je pourrai à l'avenir au moins lui parler de certaines choses. Mais soudain Teruki s'arrêta soudainement, ce qui me surprit. Pourquoi s'arrêtait-il ? J'avais fait quelque chose de bizarre ? Avait-il repéré quelque chose ? J'allais lui poser la question quand il s'expliqua de lui-même. Il souhaitait simplement s'allonger pour admirer le ciel. - Oh, monsieur a l'air d'aimer les étoiles, fis-je remarquer avec un petit sourire amusé.
Pas que je trouvais ça idiot, mais surprenant. Je ne le pensais pas comme ça, à s'attarder sur ce genre de chose. J'avais beaucoup de choses à apprendre de lui ! Il se posa alors lourdement sur le sol et je ris de sa maladresse. Je m'assis à côté de lui, non sans bousculer un peu le professeur.
- Désolée... on dirait bien que l'alcool ne nous réussit pas ! dis-je, hilare.
Mais la veste ouverte du professeur attira mon regard. En effet, je revis les deux éclats lumineux que j'avais aperçu tout à l'heure à la fête et dont Teruki avait soigneusement évité le sujet. Je me penchais par-dessus lui, et tentai de les attraper :
- C'est quoi ça ?
Oui, bon. Je ne tenais peut-être pas autant l'alcool que je le prétendais pour me pencher par-dessus un collègue, récemment ami.
Je sentais que ma phrase l’avait légèrement soulagée. Je n’avais pas envie de la contrarier et il fallait dire que le fait qu’elle voulait qu’on soit ami me rendait quelque peu nostalgique. C’était quelque chose d’être le collègue de quelqu’un mais encore plus d’être l’ami du collègue en question. Je ne faisais jamais confiance au gens à cent pour cent, j’avais toujours un recul vis-à-vis de mes relations. Alors oui je la considérais comme une amie. Mais même si ma confiance n’était pas totale, je protégeais mes amis le plus possible, c’était un peu ma faiblesse. Le silence s’installa de nouveau et le calme de la nuit reprit le dessus. Je continuais à marcher quand je vis une partie de la lune et des étoiles autours. Je m’arrêtais d’un coup sans prévenir et je voyais que Caroline me regardait d’un air assez surpris j’aurai peut-être du lui dire avant de m’arrêter. Mais avant qu’elle ne prenne la parole je lui expliquais le pourquoi du comment. Elle me répondit d’un air légèrement amusé que je devais aimer regarder le ciel. Je souriais et lui répondais avant de m’assoir :
- Je ne sais pas si tu le sais, mais Tsuki signifie Lune en japonais. Donc c’était un peu prédestiné. Les étoiles et la nuit sont le domaine de ma famille.
Après cela je tentais de m’assoir tant bien que mal tout en écoutant ma collègue devenue mon amie. Malheureusement je m’étais affalé à terre. L’alcool m’avait fait perdre mon équilibre. Ce n’était vraiment pas bon de boire comme cela. Au moins je savais que lorsque je devais me battre il fallait que je ne boive pas. J’entendais Caroline rigoler après ma petite chute. Elle me suivit pourtant et s’assit à côté de moi en me bousculant légèrement. J’entendais ma collègue m’annoncer que l’alcool ne nous réussissait pas. Je me mis à rire avec elle. J’étais du même avis. Puis je m’allongeais sur le sol pour admirer les étoiles. Le ciel était magnifique. Cela faisait longtemps que je n’avais pas vue un ciel comme cela. Cela me rappela une phrase que mon père me sortait parfois et que j’avais prise pour moi. C’était un peu l’héritage de la famille. Je ne remarquais pas ma nouvelle amie se pencher au dessus de moi. Enfin si mais je ne la remarquais que tardivement. La surprise m’envahit et je n’entendis pas ce qu’elle me demandait. Sans que je m’en rende compte, je fis un mouvement réflexe qui donna un résultat assez surprenant. J’avais attrapé son épaule droite avec mon bras droit puis je l’avais plaquée contre le sol en appuyant sur son plexus solaire avec ma main gauche et enfin je m’étais positionné au dessus d’elle à califourchon. Quand je vis ce que j’avais fait je retirais mes mains pour ne pas la blesser. Je devenais rouge de honte, l’alcool m’avait fait perdre beaucoup de ma concentration et je ne répondais plus vraiment par la tête mais par des réflexes. Je m’excusais tant bien que mal :
- Navré, j’ai…… enfin j’ai eu un réflexe d’auto-défense. Je ne t’ai pas vu arriver et mon corps a réagit tout seul. Ça n’aurait pas du arriver. Je suis désolé.
Bien entendu que ça n’aurait jamais du se produire. Les sports que j’avais appris étaient là pour servir à me défendre et non attaquer. La maîtrise de soi était primordiale. J’avais perdu cette notion avec l’alcool. Je me frottais la barbe et tentais de réparer la bêtise que j’avais causée :
- J’espère que tu ne m’en tiendras pas rigueur. D’habitude je me contrôle davantage, mais là j’ai du mal avec l’alcool. Je ne t’ai pas fait trop mal au moins. Je m’en voudrai que tu sois blessée par ma faute.
Oui j’étais sincère. Je ne voulais pas la blessée. Déjà que cette acte de défense risquait de lui rester en mémoire, je ne voulais pas qu’elle soit blessée par ailleurs. J’étais tellement concentré sur l’action qui c’était passé, que je ne me rendais pas compte de la position dans laquelle je me trouvais.
Teruki me sourit avant de répondre à ma remarque sur les étoiles. Il m'expliqua alors ce que signifiait son nom en japonais. Oui, c'était sur que là, il était évident qu'il y ait quelque chose entre lui et les étoiles. Par contre je ne savais pas qu'il avait des liens avec le Japon, ce que je m'empressai de lui demander :
- Tu as de la famille au Japon ou bien tes parents aimaient la culture de ce pays ?
Je n'avais jamais vraiment eu envie de voyager. Bien sûr j'étais allée en France mais seulement pour mes études. En faites, ce n'était même pas pour mes études. Avant je voyageais à travers les livres et les récits de maman. Puis quand j'avais atteint ma majorité, je voulais prendre mon indépendance. Seulement mes parents avaient tenu à ce que je reste jusqu'à ma 7ème année. Dès lors que j'ai terminé, j'ai quitté le domicile familiale mais aussi le pays. Tous les ados rêvent du jour où ils prendront leur indépendance. Mais peu de personnes pensent devoir quitter le pays pour ça. Moi, si. Au départ, mes parents l'avaient mal pris, puis ils avaient fini par accepter. Je ne regrette pas d'être partie, en vérité. J'ai découvert de nouvelles choses et j'ai rencontré de nouvelles personnes. Mais j'avais tout de même le mal du pays, et c'est ce qui m'avait fait revenir. A présent, je voyageais à nouveau dans les livres. En levant la tête vers les étoiles, je me dis que c'était aussi un moyen de voyager. Teruki rit avec moi quand je lançais ma petite remarque sur l'alcool, et je fus contente qu'il le prenne de cette manière. J'avais peut-être bien trouvé une personne un peu comme moi dans ce château. En tout cas, ce ne serait pas avec Seth que j'agirai de la sorte ! Il se coucha sur le sol pour mieux admirer les étoiles mais alors je remarquais la chose qui avait scintillé quand nous étions encore dans la Grande Salle. Je me penchais alors pour m'en saisir mais alors tout se passa très vite. Le résultat fut que je me retrouvais sous Teruki, plaquée au sol, lui rouge de... colère ? Je fus très surprise et un peu gênée par la tournure des événements. Aussi j'étais tentée de sortir une phrase du genre "Je crois qu'on devra cesser de boire tous les deux". Mais le moment était plutôt mal choisi. Avais-je mal agi ? Avait-il craint autre chose de ma part ? Mais alors le professeur s'excusa un peu maladroitement.
- Euh... c'est rien... j'ai souvent l'habitude de me retrouver dans cette position, mais rarement avec un ami et rarement après que j'ai bu ...
Ouais, le fait d'être mal à l'aise me faisait dire un peu n'importe quoi mais j'étais tellement sonnée par ce qui venait de se produire. Ou bien décidait-il vraiment de contourner le sujet de ce qu'il cachait. Dans ce cas pourquoi ? Il sembla lui aussi très gêné en tout cas et s'excusa mille fois. Je me redressais un peu, mais les jambes de Teruki me bloquait. C'était très gênant. Je devins à mon tour rouge et dis :
- Et bien... Ce n'est pas grave, je te dis, je n'ai rien.. Mais.. Enfin.. Est-ce que... Enfin, tu pourrais.. me laisser .... ?
J'espérais silencieusement que personne ne se baladait dans le parc. Pas que j'étais gênée d'être vue en compagnie de Teruki, on était ami, enfin il me semblait. Je voulais juste pas que des élèves ou quelqu'un d'autre s'imagine qu'il pouvait y avoir quelque chose entre nous deux.
- Mon père avait des origines japonaises provenant de ses grands-parents. Et ils avaient décidé de quitter le japon pour vivre en Angleterre. Son père a rencontré une anglaise et ils ont eu mon père. Puis ce fut à Londres que mon père a rencontré ma mère. Ils partirent tout deux vivre en Ecosse, et c’est là-bas que je suis né. Malheureusement pour mon père, j’ai pris tout le côté Européen de ma mère. Je suis né de deux cultures différentes et j’en suis fier. Je porte fièrement le nom de ma famille et le prénom que mon père m’a donné.
Qu’est-ce que je faisais ? D’habitude je parlais rarement autant. Ou alors ce n’était jamais de moi. La seule fois où j’ai autant parlé d’un coup c’était avec la jeune rouge qui m’avait suivit dans la forêt. Comment cela se faisait-il ? Etait-ce dut à l’alcool que j’avais ingurgité ? Cela devait être l’une des raisons. Enfin après je la trouvais très sympathique et je sentais que je pouvais lui faire plus confiance que certaine personne. La petite blague sur l’alcool me fit bien rire. C’était rare de voir des gens avec qui on s’entend aussi bien. Peut-être que je devrais un peu plus m’ouvrir au gens en générale. Regardant le ciel c’est ce que je pensais. M’ouvrir aux gens ? Bonne ou mauvaise chose ? Je n’étais que rarement entouré et préférais agir seul plutôt qu’accompagné, pour éviter malheur.
Et c’est là que je vis un mouvement dangereux et que je plaquais ma collègue au sol en me positionnant au dessus d’elle. Je vis qu’elle était totalement surprise et un peu gênée je crois. Enfin je n’étais pas sur. Toujours est-il que je m’excusais de mon action. J’avais perdu le self-control et ce n’était pas génial. Encore heureux que je n’avais pas mes armes de sortie car sinon j’aurai pu la blesser. Caroline me répondit qu’elle avait l’habitude d’être dans ce genre de position. Cela m’intrigua. Ma collègue avait l’habitude des combats ? Je ne l’avais pas vraiment remarqué vu comment elle n’avait pas réussi à se défendre. Je la regardais dubitatif et lui répondais :
- Je n’aurais jamais cru ça de toi. Tu sais bien cacher ton jeu alors car je ne l’aurai jamais remarqué.
C’est vrai que penser que Caroline pouvait faire du combat était assez surprenant. Après je décidais de m’excuser encore une fois en espérant ne pas l’avoir blessée. Je la senti bouger légèrement en dessous de moi. Et d’un coup son visage tourna au rouge foncé. Déjà qu’il était rouge avant là c’était une vraie tomate. Elle m’expliqua qu’elle n’avait rien et je soupirai de soulagement. Par contre je la regardais entrain de se débattre avec sa phrase elle voulait que je la laisse…. Ah oui que je la laisse se lever. Je n’avais pas compris. Ce fut ce déclic qui me fit comprendre la position assez ambiguë que l’on avait elle est moi. Je me remis à rougir et me déporta sur le côté en m’asseyant dans l’herbe. Par contre pourquoi elle avait commencé à passer au dessus de moi ? Il fallait que je lui demande. La regardant droit dans les yeux je lui demandais :
- Caroline. Pourquoi tu t’étais penchée sur moi ? Tu as perdu l’équilibre ou c’est par rapport à quelque chose d’autre ?
Ma question était assez normale vu que c’était à cause de cela qu’on c’était retrouvé dans une position assez étrange. J’espérais que personne ne nous avait vus car ce n’était pas une bonne chose. Deux professeurs qui sortiraient ensemble, les ragots ne cesseraient de parler de ça.
Teruki me parla de ses origines. Je l'écoutais attentivement, intriguée mais aussi contente qu'il s'ouvre à moi. Il était peut-être de nature réservé, mystérieux, mais en tout cas, l'alcool lui avait dénoué la langue. C'était une bonne chose. On pouvait apprendre à se connaître et je commençais enfin à me faire un ami parmi mes collègues.
- Pour ma part, rien de spécial en ce qui concerne mes origines, je suis anglaise du côté de ma mère mais apparemment mon arrière grand-mère paternelle, que je n'ai jamais connu, était française...
Ma mère m'en avait parlé au cours de l'un de ses récits. Mais ce n'était nullement pour cette raison que j'étais partie étudier en France après Poudlard. J'avais toujours été attirée naturellement par la France. On s'assit sur l'herbe, tout en continuant de parler, et je vis quelque chose brillait. Je me penchais sur lui et presque aussitôt je fus plaquée au sol. Teruki s'excusa vivement. Je ne sus qui était le plus gêné de nous deux. En tout cas, quand je lui répondis, il parut très surpris mais s'en amusa. Il n'était peut-être pas aussi coincé que ça peut-être bien ? Il me lança une petite blague sur le fait que je savais bien cacher mon jeu. Je souris, incapable de rire étant donné ma position et ajoutais :
- Les femmes ont toujours leurs petits secrets..., ajoutais-je. Mais je ne risquerais pas à te montrer, tu as l'air bien préparé toi aussi !
Même si notre position était assez délicate, j'étais toujours prête à plaisanter. Je plaisantais des fois encore plus quand j'étais gênée. En tout cas, le fait qu'il en parlait librement prouvait qu'il avait déjà eu des aventures, ce que jusque là je pensais impossible pour un homme comme lui. Il paraissait tellement au-dessus de tout ça que je ne pensais pas qu'il pouvait avoir une vie amoureuse. Intéressant à savoir... Lorsque je fis comprendre au professeur que notre position était un peu ambiguë, il se mit sur le côté et je pus me redresser, les joues toujours aussi rouges qu'avant. Et l'alcool n'arrangeait pas les choses. Puis il me demanda ce qu'il m'avait pris et je saisis aussitôt l'occasion.
- Tu as quelque chose dans ta poche qui m'a intrigué en fait...
Je fus tenter de lui montrer, mais j'étais encore tellement sonnée de ce qui venait de se passer entre nous que je décidai de ne pas faire de gestes trop brusques. Je lui souris, d'un petit air désolé.
- Quelque chose a brillé dans ta poche et j'ai seulement voulu l'attraper..
On aurait dit une petite fille qui se faisait gronder par son père. En même temps, Teruki avait eu une réaction assez étrange et j'avais agi un peu bêtement. Pourtant, je ne connaissais pas beaucoup de personnes qui auraient réagi comme lui. En réalité, la plupart des hommes en aurait profité, ce qui m'était souvent arrivée en France. Mais pas lui, bien qu'il connaisse certaines positions...
J’écoutais Caroline parlait elle aussi de ses origines. Française ? Ce n’était pas si bizarre que cela. Ce qui était surtout bizarre c’était le fait que cela ne la surprenait pas plus que ça mes origines japonaises. Enfin mon prénom et mon nom de famille devait l’avoir mise sur la voie. Espoir Brillant. Ça me faisait sourire à chaque fois que j’y repensais, je n’avais jamais compris pourquoi j’avais ce prénom, jusqu’à ce qu’il me l’explique. Je regardais Caroline et tenta un léger compliment :
- J’ai déjà vue des françaises lors de mon voyage. Je ne sais pas si tu es au courant du stéréotype de la belle française toujours chic ? Et je tiens à dire que tu es bien plus jolie que certaine vraie française qui ont le stéréotype.
Une minute. Est-ce que je viens de complimenter une collègue ? Bon sang ça ne me ressemblait pas. Je ne comprenais pas vraiment mes paroles et mes gestes. D’ailleurs en parlant de geste. Caroline et moi-même nous nous retrouvions dans une position de combat. Je n’avais pas contrôlé mes gestes et voilà le résultat. Je m’étais empressé de m’excuser et Caroline m’annonça qu’elle avait l’habitude de ce genre de situation. Cela titilla ma curiosité et je lui répondis que j’étais assez surpris. Ce qu’elle me répondit me fit sourire. Certes je ne savais pas grand-chose sur les femmes, surtout que je n’avais jamais eu de relation. Ne pas me les montrer ? Je souriais encore et toujours à sa phrase :
- C’est bien dommage car je pense que cela aurait été très intéressant. Et oui je suis assez bien préparé. Tu n’aurais pas eu la moindre chance de me dominer, même si tu tentais de toutes tes forces.
Un combat avec Caroline aurait été fort appréciable. Mais pas maintenant surtout dans notre état. Cela était déjà assez dur de garder le contrôle de soi, alors un combat nous n’en parlerons même pas. Je compris que la position la gênée quand même et je compris que cela pouvait être ambigüe aussi. Alors je décidais de m’écartais et de lui demander pourquoi elle c’était levée comme ça vers moi. Ce qu’elle me répondit me rappela le début de soirée. Je la fixais pendant quelques secondes avant de décider de lui dire. Après tout Seth était au courant alors pourquoi pas elle ? Je sortis délicatement mes deux kodachis et tapota dessus avec ma baguette pour leur faire reprendre leurs taille normale. J’en déposais un au sol et gardait l’autre dans ma main. La lumière de la lune les faisait légèrement scintiller. Je regardais Caroline et lui disait :
- Voilà. C’était ça que tu avais vu. Deux kodachis. Je ne m’en sépare pratiquement jamais. Tu peux porter le premier si tu veux, mais je te préviens c’est très coupant mais assez léger.
Vu que Caroline avait fait des arts martiaux je lui laissais la possibilité de les essayer. Ce n’était pas tout les jours qu’on pouvait voir des sabres japonais. Surtout des kodachis. C’était un cadeau de mon père. Ils se transmettaient de génération en génération. Un jour ce sera à moi de les transmettre. Mais cela risquait d’être difficile, vu que je n’avais aucun enfant pour le moment. J’étais tellement concentré sur mon voyage et mon art du combat que je n’ai pas cherché l’amour. Je regardais Caroline qui examinait le kodachis avant qu’elle décide de le prendre ou non. Je posais mon kodachis au sol et lui demandais :
Je rêvais ou Teruki venait de me faire un compliment. C'était assez étonnant, surtout venant de sa part. Je voyais Teruki comme un professeur sérieux et un peu réservé avec les femmes. Enfin, il ne m'avait pas laissé entendre qu'il avait eu des femmes dans sa vie. Je lui souris alors et le poussais un peu de l'épaule, d'un geste affectueux.
- Merci Teruki !
Après que nous nous soyons assis sur l'herbe et que Teruki m'ait... comment dire... s'est positionné au-dessus de moi dans une position très étrange, il sourit à ma remarque et me déclara avec une grande sincérité que c'était dommage. Et bien, ce professeur n'était finalement peut-être pas aussi réservé avec les femmes et avait plutôt l'air d'être un connaisseur. Et il ne me le cachait pas ! Il sous-entendait même qu'on aurait pu le mettre en pratique et se lancer un défi. Ce professeur était-il vraiment sérieux ? J'avais déjà entendu pire proposition que celle-là. Mais c'était plutôt de la personne de qui ça venait. Teruki Tsuki. Le professeur de Soins aux Créatures Magiques. En mauvaise relation avec Seth. Plutôt réservé mais qui me parlait bien depuis le début de l'année. Que se passait-il dans sa tête ? Sentait-il une occasion de conclure avec moi ou quoi que ce soit d'autre ? Cela m'intrigua un peu et je n'avais à vrai dire jamais vu le professeur sous cet angle. Il était sympa c'est sur et c'était un des seuls collègues à m'avoir vraiment parlé depuis que j'avais rejoint leur équipe. Mais de là à penser que nous deux... Et puis il était plus âgé que moi... Et si Seth apprenait ? Non non non, nous étions amis, ça s'arrêtait là. Mais alors, comment étions-nous arrivés à parler de ce sujet ?! Suite à ce que je lui répondis sur ce qui m'avait intrigué avant qu'il me plaque à terre, il sortit alors ... deux trucs tranchants de sa poche ? Oui bon, je n'étais pas une pro des armes et alors ?! Il redonna leur forme normale et cela me fit un peu sursauté : c'était assez impressionnant. Il en posa un au sol et garda l'autre dans sa main.
- Pourquoi tu les gardes ? demandais-je.
Teruki me proposa de les prendre en main mais j'hésitais. Je n'en avais jamais tenu et ces armes étaient assez impressionnantes. Au pire, je ne risquais pas grand chose. Teruki insista et sembla me poser un défi. Je pris un air assuré et répondis : - Moi ? Peur ? Du tout !
Je pris le... kodachi ? comme il l'avait appelé, et mis la lame devant moi, impressionnée. Je me relevais alors mais l'alcool me faisait encore un peu tourné à la tête et manquais de piquer la tête la première. Mais je réussissais à tenir sur mes jambes et ris de moi : j'étais dans le parc de Poudlard, à moitié soûl, accompagnée d'un professeur japonais qui s'était mis à califourchon sur moi quelques instants plus tôt et je tenais à présent un truc machin coupant ! Ouah ! Quelle soirée !
Caroline me bouscula légèrement au niveau de l’épaule, pour le compliment que je lui avais fait. Je savais que c’était un geste amicale et avais répondu par un sourire. Si je lui disais que je n’avais pas l’habitude de complimenter les femmes, je ne savais pas comment elle aurait réagis. Alors autant ne rien dire et sourire. Une fois assis nous regardions les étoiles, jusqu’à ce qu’elle décide de passer au dessus de moi sans me prévenir. Le résultat fut sans appelle. Mes réflexes me firent me mettre en position de supériorité et je me retrouvais au dessus d’elle sans trop de difficulté. C’est à partir de là que nous parlions de la position. Lorsque je lui annonçais que c’était assez dommage que nous ne pourrions pas nous affronter, elle se mit à faire une tête qui réfléchissait beaucoup, comme si je lui avais annoncé quelque chose d’impossible. Je ne voyais pas du tout comment cela était possible. Je n’avais rien dit de mal, ni de déplacé. Enfin je crois.
Peu importe toujours est-il que Caroline me demanda après de me dégager car la situation était peu confortable et légèrement ambigüe. Après cela je lui demandais l’origine de son action qui a engendré notre position. Lorsqu’elle me parla de ma veste, je me sentais quelque peu réticent à lui montrer. Mais puisqu’elle avait fait du combat martiale pourquoi pas. Lorsque je lui montrais les sabres dans leur état rapetissés je la vis regarder bizarre. Puis lorsque je désactivais l’enchantement que j’avais mis, je la vis sursauter. Après en avoir gardé un en main je l’entendis me poser une question. Je souris et lui dis :
- Est-ce que tu te séparerais de tes vêtements ? Sans mes kodachis je me sentirais nu. Je les ai toujours sur moi, et cela me permet de faire face à des situations lorsque je n’ai pas le temps de sortir ma baguette. J’ai appris à me battre depuis l’âge de quatre ans. Je suis maitre dans l’art du jujitsu, de la boxe, du kendo et de l’utilisation de kodachis. Ces armes se transmettent de génération en génération dans ma famille. Je ne m’en séparais jamais, sauf lorsque le temps sera venue.
Après cela je lui avais proposé d’en prendre un dans ses mains. Je la voyais légèrement hésiter. Ce n’était pas évident. Moi je savais que j’avais eu ça dès mon plus jeune âge, et ça m’avait fait peur au début. Mais au fil du temps j’avais appris à accepter ce côté dangereux et meurtrier des sabres. Je lui demandais si elle avait peur de le prendre en main, mais son ton déterminé la fit se saisir du sabre. Je n’eu pas le temps de dire quelque chose qu’elle c’était mise debout. J’ai cru que pendant un moment elle allait tomber. Donc je m’étais rapproché pour empêcher cela, mais elle se remit droite et se mit à rire. Sa première fois avec des kodachis la faisait rire. Je ne savais pas quoi penser mais cela me fit sourire. Par contre je la voyais tenir le sabre de ses deux mains. Je me redressais et décidais de lui montrer mieux. Mais pour ça il fallait le deuxième. Je me redressais, non sans un peu de mal et pris le deuxième kodachis. De là je lui disais :
- C’est pas mal mais tu ne le tiens pas correctement. Laisse-moi t’aider.
Je n’attendais pas son approbation, me colla derrière elle et sépara une main du kodachis qu’elle avait en main pour lui déposer le deuxième dans la main libre. De la je lui tenais les poignets et la mis en position de combat, en même temps que moi. J’avais avançais ma jambe vers l’avant et lui disait de faire de même. Nos corps étaient proches, ma tête était juste à côté de la sienne. Je contrôlais pratiquement tout ses mouvements. Je lui décrivais la situation tout en lui expliquant comment se mettre bien d'une voix douce que je ne me connaissais pas :
- Tu sens ta poigne se fermer sur le manche ? Ce n’est plus un accessoire que tu as là, mais un prolongement de ta personne. En bougeant tes bras, tu bouges les kodachis. Ils répondent à ta demande. Tu le sens ?
Je tournais ma tête vers la sienne pour voir si elle arrivait à comprendre. Je n’étais qu’à une dizaine de centimètres de la sienne. Je souriais. Je venais de comprendre ce que c’était que de partager un savoir, quelque chose qu’on aime à une amie.
Il était peu commun de trouver une personne avec des armes sur elle, et encore plus des armes comme celles-ci. Mais Teruki n'était pas une personne comme les autres... rien qu'à voir son prénom déjà ! Il m'expliqua pourquoi il ne s'en séparait jamais et je hochais la tête pour lui faire voir que je comprenais.
- Quand le moment sera venu ? Tu veux dire, quand tu auras des enfants ?
Ma curiosité était toujours en éveil, mais je trouvais cela passionnant de voir quelque chose se transmettre de génération en génération. Après tout, je n'étais pas professeur d'Histoire de la Magie pour rien non plus ! Teruki me proposa de prendre un des kodachi en main et après une longue hésitation, j'en attrapai un et me mis debout. La situation actuelle me fit éclater de rire et je vis mon collègue sourire. Soit il se fichait de moi, soit la situation l'amusait lui aussi. Peu m'importait, je me sentais bien moi en tout cas. J'étais gaie, je ne me souciais de rien. Mais Teruki voulait me montrer comment le tenir. Cool ! Un cours gratuit ! Je ris à nouveau à cette pensée mais mon rire se stoppa quand je le sentis derrière moi. Venant de Teruki, cela m'étonnait qu'il aime autant le contact physique mais depuis qu'il s'était positionné au-dessus de moi, ça avait vraiment l'air de le travailler. Encore une technique de drague de la part du professeur ? Je ne riais plus, mais je gardais un sourire amusé aux lèvres.
- Je vous écoute professeur, dis-je, moqueuse.
Il me donna le deuxième sabre et me tint fermement les poignets, il me fit ensuite avancer une jambe et me parla d'une voix douce. Mais je n'entendais pas les mots qu'il disait, ou ne voulais pas les comprendre. Je sentais surtout son souffle sur mes cheveux blonds, ses mains sur mes poignets, son corps collé à moi. J'avais eu quelques aventures, mais jamais un homme ne m'avait appris le maniement des armes pour me draguer. Il tourna alors la tête vers moi et me sourit. Sans réfléchir plus longtemps, je déposais mes lèvres sur les siennes, juste quelques secondes puis me dégageai de son emprise, les kodachis toujours en mains.
- C'est dangereux de laisser une femme avec de telles armes ...
J'éclatais à nouveau de rire et posais les deux sabres à terre. Puis à l'aide de ma baguette, je murmurai "Accio" et une bouteille de champagne ainsi que deux flutes arrivèrent de mes appartements. Je brandis fièrement la bouteille en l'air et m'approchais de Teruki, m'appuyant sur son épaule.
- Si tu voulais m'embrasser, ce n'était pas nécessaire d'utiliser le coup des kodachis ! dis-je avec un petit clin d'œil amusé. Tu l'ouvres ?
Lorsque je lui expliquais pourquoi je gardais mes sabres tout le temps avec moi, je la vis hocher la tête. Elle devait certainement comprendre, sinon je me doutais qu’elle me l’aurait dit. D’ailleurs elle reprit une de mes phrases et me demanda si le moment serait lorsque j’aurai des enfants. Je regardais le ciel un léger instant avant de répondre en souriant :
- C’est ce qui se fait dans la famille. Mais normalement on attend que l’héritier soit prêt, qu’il a une parfaite maitrise de soi et de ses compétences de combat. C’est alors que les kodachis lui reviennent de plein droit. Avant il ne peut y prétendre.
Pendant que je décrivais comment cela se passait. Je la voyais extrêmement intéressée par mes paroles. Après je me rappelais qu’elle était professeur d’histoire. Si elle était à ce poste c’est qu’elle adorait tout ce qui était ancien et traditionnelle. Je lui proposais de tenter de prendre le kodachis en main. Je la voyais se lever avec et faire la fière, bien qu’elle ne le tenait pas bien. La voir rire me faisait sourire. Chacun avait une manière de réagir différente, suivant la situation à laquelle on faisait face. Caroline était du plutôt dans le style joyeuse. Cela me fit sourire et je voulais lui apprendre à bien se positionner avec les sabres. Savoir se battre était une chose, mais combattre armés en était une autre. Je me positionnais derrière elle, et je stoppais net son rire. Elle devait probablement comprendre que cela allait être sérieux. Je ne répondis pas à l’arrêt de son rire. J’essayais de lui montrer comment se positionner mais avant de la mettre en position elle m’annonça d’un ton légèrement moqueur qu’elle m’écoutait. Sa phrase me fit sourire d’avantage, au moins elle était prête à recevoir la leçon.
A partir de là je commençais à poser mes mains sur ses poignets de manière délicate pour ne pas la blesser. De là j’avançais ma jambe droite contre la sienne pour la lui faire avancer. J’avais collé mon corps contre le sien pour lui faire sentir chaque mouvements qu’elle devait faire avec les armes, l’harmonie et la douceur qu’il pouvait y avoir dans quelque chose d’aussi meurtrier que ces kodachis. Je pouvais sentir le parfum de ses cheveux et les muscles de son corps réagirent en même temps que je lui faisais bouger ses bras. Je ne savais pas si elle stressait ou non mais je sentais son corps suivre mon mouvement en même temps. Je tournais la tête et lui souris. Je trouvais qu’elle arrivait à bien s’en sortir, mais ce qu’elle fit je ne m’y attendais pas. Elle déposa ses lèvres contre les miennes durant quelques secondes. Je sentais ses lèvres chaudes et douces collées au mienne. J’avais légèrement lâché prise sur ses bras pour profiter de ce baiser. Comment étions-nous en arrivé là ? Je ne comprenais pas moi-même. Je la vis se dégager de moi et elle se mit à rire en annonçant que c’était dangereux que de la laisser avec ces armes. Souriant je lui disais :
- Mais ma chère Caroline. Le danger est toute ma vie. Et tu dois être la seule femme a avoir tenue ces sabres, en dehors de ma famille bien entendu.
Je la vis déposer les sabres à terre et faire un accio pour faire venir deux verres et une bouteille de champagne. Elle s’avança vers moi et se colla contre mon épaule en me disant que si je voulais l’embrasser, il ne fallait pas lui faire le coup des kodachis. Sa remarque me fit rire. Alors c’était pour ça qu’elle croyait que je lui avais fait ce petit cours. Elle était très belle mais ce n’était pas pour cela que je lui avais fait ce cours. Soit je retiens. D’ailleurs, je profitais de la position pour pencher ma tête vers elle et déposa un baiser sur ses lèvres. Je l’avais fait durer aussi longtemps qu’elle avait fait durer le sien. Souriant je lui disais :
- Et comme ça c’est mieux ?
Je devais l’avoir assez surprise de mon action. Peu de temps après cela elle me proposa d’ouvrir la bouteille. Je lui souris mais avant cela je fis un accio de ma baguette pour faire venir un de mes kodachis dans ma main et lui annonçais :
- Ouvrir c’est bien. Mais un champagne sabré c’est mieux.
Joignant le geste à la parole je tenais la bouteille de la main gauche avec Caroline tandis que de l’autre je sabrais le champagne d’un coup sec. Le bouchon vola au loin et l’alcool coulait déjà fortement. Je lançais mon kodachis près de son jumeau et Caroline était entrain de servir les verres. Je pris mon verre et lui fis un clin d’œil. Nous étions de nouveau face à face et je la regardais droit dans les yeux avant de lui dire :
- A notre soirée riche en émotion. J'espère qu'elle va durer encore longtemps.
Puis je bu d’une traite mon verre toujours en gardant le sourire. Une fois mon verre fini je reportais mon attention sur Caroline. Je ne l’avais jamais vraiment détaillée de la tête au pied. Mais je la trouvais sublime. D’ailleurs je ne sais pas si c’était l’alcool qui me faisait agir ainsi mais je me permis de m’exprimer :
- Cette tenue te met vraiment en valeur. Tu es resplendissante. Je ne regrette pas de passer ma soirée avec toi.
Je souris en l'écoutant me répondre. Je préférais ce genre de traditions plutôt que celles des Sang-Purs. Avoir un fiancé, se prendre pour un noble, très peu pour moi. Mais l'idée de maitrise de soi, combat me plaisait davantage. Moi je venais simplement d'une famille de moldus avec pas tellement d'histoire à la fin. C'était peut-être pour ça que j'avais toujours rêvé d'aventures. On passa ensuite à l'enseignement de la maitrise des armes. Ca promettait d'être amusant et Teruki avait l'air de vraiment apprécier de me donner un cours... ou bien d'être aussi collé à moi. Aussitôt qu'il fut tourner vers moi, je déposai un baiser sur ses lèvres. Et ce qui m'étonna le plus c'est qu'il ne se dégagea pas. Ce qui me fit encore plus rire. Je promenais un peu avec mes sabres et me répondit qu'il ne craignait pas tant le danger. Je dis alors :
- Et tu sais que je suis honorée d'être cette seule femme à avoir tenu ses armes !
Je fis alors venir une bouteille de champagne ainsi que deux verres et me rapprochais de lui à nouveau en lançant une petite remarque destinée à le faire rire, ce qui ne tarda pas. Mais à mon grand étonnement (décidemment cet homme ne ferait que me surprendre cette nuit), il m'embrassa à nouveau et quand il se dégagea, je souris de contentement :
- C'est beaucoup mieux, affirmais-je.
Et quand je lui demandai d'ouvrir la bouteille, celui-ci me proposa de le faire à l'aide d'un de ses kodachis. J'éclatai d'un grand rire, heureuse et amusée et commençais à servir les verres. Teruki lança son sabre pour qu'il rejoigne l'autre et je lui tendis son verre, toujours mon petit sourire aux lèvres. Teruki me fit un clin d'œil et porta un toast.
- Je l'espère aussi, dis-je tout bas en buvant cul-sec mon verre.
Teruki avait l'air vraiment heureux et l'alcool avait l'air de faire son effet sur lui. Moi aussi remarque, et c'est ça qui rendait la soirée amusante ! Le professeur me fit alors un compliment et je rougis légèrement.
- Et je dois dire que l'alcool te rend mieux, tu parais moins sérieux, plus joyeux, plus heureux, plus amusant ajoutais-je en le regardant sourire toujours. Tu en bois un autre évidemment ?!
Et sans attendre de réponse, je remplis à nouveau nos verres et le regardais.
- T'es le meilleur prof de soins aux créatures que j'ai jamais rencontré, et c'est un vrai compliment !
Je souris, contente de ma phrase.
- Finalement il ne me fait pas très froid ici ! Il fait même trop chaud ! dis-je en riant.
Je ne portais qu'une robe pourtant et à près de minuit, le froid était bien tombé sur Poudlard. Il serait bientôt tant de rentrer, même si à l'instant présent je n'avais aucune envie de me rentrer, seule dans ma chambre.
Je la regardais jouer avec mes sabres et se vanter d’être la seule à les porter. Elle me faisait rire Caroline. Elle était si pure et respirait la joie de vivre, cela me rendait bien. Cela avait fait longtemps que je ne m’étais pas sentie comme ça. Souriant je lui sortais :
- Et bien tu seras probablement la première et la dernière à les tenir avec ma permission. Surtout si tu veux que je t’apprenne à en faire. Mais un vrai cours cette fois.
Je finissais ma phrase avec un clin d’œil malicieux. Caroline arriva près de moi avec une bouteille et deux coupes vides. Elle se colla à moi et me lança une remarque qui me fit rire. D’ailleurs je profitais de la situation pour pouvoir récupérer le baiser qu’elle m’avait volé il y a quelques minutes à peine. Lorsque je me dégageais et lui demandait si c’était mieux elle affirma par du positif. Je souriais fier de moi. Puis Caroline me demanda d’ouvrir la bouteille, ce que je fis mais en la sabrant. Elle en profita pour rire aux éclats et commença à nous servir tout les deux. Lorsque je portais le toast à notre soirée je la vis boire aussi vite que moi son verre et espérer que la soirée ne se termine pas. J’étais joyeux. C’était le mot joyeux. Je pense que j’avais l’alcool joyeux. J’avais découvert cela. Et je trouvais que ça m’allait assez bien. D’ailleurs je me permis de la complimenter sur sa beauté. Je vis que cela lui fit plaisir car elle rougissait. Enfin je croyais vu qu’elle semblait avoir les joues plus rouges qu’il n’y a quelque seconde. Je rigolais à comment elle décrivait l’effet de l’alcool sur moi. D’ailleurs en parlant d’alcool elle me resservit un verre de champagne assez rapidement avant d’enchainer avec un compliment sur le fait que j’étais le meilleur professeur de créatures magiques. Cela me fit rire et du coin de l’œil je lui fis un clin d’œil avant de lui dire :
- Tu dois dire ça à presque tous les professeurs sur leur matière, avoue. C’est ta manière de draguer, non ? Mais je te remercie du compliment.
Je ne savais pas si c’était l’alcool mais j’avais extrêmement chaud et je desserrai légèrement ma cravate et ouvrit un bouton de ma chemise. D’ailleurs Caroline devait en venir à la même conclusion que moi vu qu’elle avait aussi chaud d’après ce que j’entendais. Je la regardais de la tête au pied avant de lui annoncer :
- Je suis entièrement d’accord avec toi. Il fait plutôt chaud. Par contre moi je peux retirer une partie de mes vêtements pour m’alléger de cette chaleur tandis que toi non. C’est dommage.
Je me mis à rire et à retirer mon gilet et à le passer au niveau de mon bras. Je portais seulement une chemise et un pantalon noir, ainsi qu’une cravate que je venais de dénouais légèrement. Je la regardais toujours souriant et lui disait d’un air amusé :
- Si tu veux, tu as le lac pas très loin. Ça nous rafraîchira, par contre je n’ai pas pris de maillot de bain. Et je suppose que toi non plus. Sinon il faudrait qu’on aille prendre une douche froide dans nos appartements pour nous refroidir un bon coup, non ?
Teruki me suggéra de me donner un vrai cours cette fois-ci. Pourquoi pas après tout ? Mais pas ce soir. Ce soir était à l'heure de l'amusement et... de l'amusement ! Je remarquais que le professeur aimait les clins d'œil ce soir, malicieux, amusé. Cela me fit sourire. J'avais l'impression de découvrir un tout autre professeur. Je venais d'ailleurs à peine de rencontrer le vrai Teruki, maintenant je le faisais boire et le découvrais bourré. Au moins il n'avait pas l'alcool violent pensais-je ! Certains de mes amis français avaient l'alcool violent, et ce n'était jamais une partie de plaisir, pour qui que ce soit. La soirée se passait bien et on venait de finir nos verres de champagne. D'ailleurs, Teruki me complimenta sur ma tenue et moi sur son job. Que c'était bien trouvé, bravo Caro ! Je ris un peu nerveusement et lui répondis :
- Non pas du tout, je drague rarement...
Il était vrai que je n'étais pas la plus douée pour ça et je laissais plutôt ce rôle aux hommes. Je trouvais à présent que l'air s'était réchauffée et je le fis remarquer à Teruki. Ce dernier commença alors à desserrer sa cravate et déboutonna un peu sa chemise. Il se moqua alors de moi, que je ne pouvais rien quitter. Il n'avait pas tort : ne portant qu'une robe, je ne pouvais pas me mettre en sous-vêtements. Je l'écoutais sans rien dire me proposer d'aller dans le lac ou bien prendre une douche. Décidemment Teruki avait l'alcool vraiment joyeux et cela me fit sourire. Ainsi il me provoquait ? Très bien, il allait être surpris ! Je lui lançais un regard malicieux et commençait à déboutonner ma robe au dos. Quelques secondes plus tard, je posais ma robe au sol et ainsi en sous-vêtements je ne payais pas de mine. Alors aussitôt, je courus jusqu'au lac et sous l'effet de l'alcool, je trébuchais et tombai tête la première dans le lac. L'eau réveilla un peu mes sens et cela me fit pas de mal. En effet car dans un sens je pus remarquer qu'il ne faisait pas aussi chaud que je le croyais et que l'eau du lac était vraiment glaciale encore à cette époque de l'année. Mais je ne voulais rien laisser paraître à Teruki, aussi je lui fis un signe de la main :
- Tu me rejoins pas ? Elle est... super bonne !
Oui bon, Teruki, même sous l'effet de l'alcool ne serait pas dupe. Je commençais à trembler de froid et n'y tenant plus, je ressortis aussitôt. Par Merlin, l'eau était gelée ma parole ! Et j'étais en robe ! Je retins tous les jurons qui me passaient par la tête.
- Teruki, ça m'embête de te.... te demander ça... mais t-tu pourrais me prêter ta veste ? dis-je en remettant ma robe et en grelottant aussi.
A coup sûr, il se moquerait de moi mais là, tout de suite, je m'en moquais. J'étais en train de me geler sur place et s'il ne voulait pas, je courrai jusqu'au château, tant pis !