« Les fantômes sont les esprits de sorciers morts, qui n’ont pas pu se résoudre à rejoindre l’autre côté. Personnellement, je ne pense pas que ce soit vraiment le bon plan : on ne peut plus manger, plus boire, plus rien toucher, on fait peur aux enfants, et on finit par s’ennuyer, à tourner en rond. Il vaut mieux se laisser dévorer par les asticots. Si j’étais un fantôme, je crois que je finirais par tellement m’ennuyer que j’essaierais de me suicider. »
Calypso mordilla le bout de sa plume, embrassant son devoir d’un regard concentré. Mmh. Elle n’était pas certaine que son style fasse vraiment mouche. Déjà que vous avez l’air d’être ici parce que vous avez vu de la lumière, essayez au moins de rendre des devoirs potables, Holmes ! martelait une voix agaçante de professeur dans le creux de son oreille. Combien de fois lui avait-on rabâché ces mots ? Mais qu’était-ce, un devoir potable ? Un devoir où elle s’appliquerait à recopier mot pour mot le contenu d’un grimoire de la bibliothèque ? Cette idée ne l’enchantait guère. Surtout que personne n’avait encore inventé de sortilège capable de copier-coller un texte. Et puis les grimoires dont recelaient les artères de cet antre du savoir étaient recouverts d’une épaisse couche de poussière, qui saturait l’air d’une légère brume dorée ; elle n’avait pas envie d’éternuer toutes les cinq minutes en aventurant son précieux nez au milieu de leurs pages jaunies et craquelées.
Un soupir s’échappa de ses lèvres. Son inspiration venait de s’envoler, aussi soudainement qu’elle s’était abattue sur elle une poignée de minutes auparavant. Et elle n’avait écrit que cinq lignes. *Crac !* Et la pointe de sa plume venait de se briser, coupée net par un geste un peu trop brusque de la jeune sorcière. Quelle chienne de vie. Qu’ai-je fait pour mériter ça ? Je n’ai encore embêté personne, je me suis lavée les dents après le petit-déjeuner, et j’ai même prêté mon écharpe à une fille qui en avait besoin ! Ou alors c’était la sienne, mais c’est la même chose ! Pfff. Elle fouilla les alentours du regard, cherchant une plume neuve sur laquelle jeter son dévolu. Les siennes étaient soigneusement rangées dans sa valise, sous son lit, hors de portée, alors qu’il y avait là tant d’âmes charitables qui se feraient un plaisir de lui confier la leur ! Pourquoi se priver ?
Son regard se figea soudainement, et l’esquisse d’un sourire narquois vint ourler ses lèvres. Tiens tiens, elle connaissait ce visage, qui venait de s'encastrer dans son champ de vision ! Six ans qu’il polluait son espace visuel, elle avait fini par le reconnaître du premier coup d’oeil ! L’avait-il vue ? Elle ne le savait pas. Elle ne savait pas non plus ce qu’il fabriquait dans la bibliothèque (emprunter un livre, travailler... il n’y avait pas dix mille choix, dans un endroit aussi austère), mais elle savait une chose : elle ne le laisserait pas disparaître comme ça ! Des étincelles parurent crépiter dans ses prunelles, et un oeil extérieur aurait peut-être pu croire à un regard alangui de jouvencelle éprise, en surprenant le regard qu’elle posait sur lui. Mais il n’en était rien ! Si elle le dévorait ainsi du regard, ce n’était pas par passion !
Ou par une passion méconnue : la passion de lui prendre la tête et de lui rappeler quel déplaisant petit personnage il était. Franchement, il le méritait. Ce détestable, ennuyeux, ennuyant Gale Rosier-Nott. Une idée soudaine ayant éclos dan sa petite tête rousse, Calypso déchira un morceau du parchemin sur lequel elle écrivait n’importe quoi son devoir et nota, sans se départir de sa grimace moqueuse :
« Hey, ici ta plus grande admiratrice ! J’ai une très jolie vue sur ton postérieur, d’ici ♥ Je voudrais savoir si tu pouvais me dépanner d’une plume ? Ca me ferait tellement plaisir ! Et puis je pourrais toucher un objet où tu as déposé ton ADN, c’est mon plus grand rêve ! Merci beaucoup. Tu es un si beau jeune homme, ni noble, si parfait ! Signé : Une inconnue qui n’a pu que succomber à ton charme de folie, xxxxxxxx
PS : HAHAHAHA tu y as cru hein ? Tu crois vraiment que ce genre de spécimen existe, sur cette planète ? PS bis : Mais je veux bien une plume quand même. Tu ne refuserais pas ça à une vieille camarade en détresse ?! »
Elle en fit une boulette de papier, attendit qu’il soit dos à elle, visa soigneusement, et le balança sur l’arrière de son crâne. Et elle s’empressa de plonger le nez dans son “devoir”, le lorgnant du coin de l’oeil, avide de voir sa réaction. Oui, oui : elle avait bien dix-neuf ans.
Les lettres que ses parents lui adressaient se montraient de plus en plus indiscrètes et étranges au fil des jours. La première avait commencé de manière assez habituelle, sa mère lui demandant de ses nouvelles sur le même ton froid qu'elle employait que lorsqu'ils étaient réunis à la maison. Gale avait répondu sur le même ton que tout allait bien, sans détailler le quotidien de sa vie d'élève à Poudlard. Puis l'échange de courrier avait prit une autre tournure. Sa mère l'avait questionné de manière très détournée mais pas forcément très subtile sur sa vie sentimentale et pour finir, son père avait finit par lui écrire un mot lui aussi, ce qui n'était jamais arrivé depuis que Gale était à Poudlard. Les deux lignes étaient bref, écrites au bas d'une lettre rédigée par la mère de Gale, mais suffisamment claires : Les choses vont changer Gale, et je compte sur toi pour ne pas décevoir la famille. Tu continues de porter le nom de Rosier-Nott. Gale ignorait encore de quel changement il s'agissait mais ce devait être quelque chose de suffisamment important pour que son père prenne la peine de lui écrire. Il était impatient de découvrir ce dont il s'agissait. Mais parce que y penser constamment aurait été une vraie torture, Gale préférait passer du temps dans la bibliothèque, oscillant entre l'étude de ses cours et ses recherches personnelles sur la magie noire. Gale venait de terminer son devoir d'histoire de la magie et décida de boucler le parchemin pour le cours de potions qu'il avait commencé la veille mais avait été contraint d'arrêter en cours de route à cause de la fatigue. Il se leva donc de sa chaise et se dirigea vers le rayonnage qui traitait de ce sujet. Alors qu'il cherchait le nom d'un ouvrage spécifique, que le professeur lui-même avait conseillé, il sentit quelque chose lui percuter l'arrière de la tête. Il se retourna, regarda au sol et vit un morceau de parchemin. Curieux il se pencha pour le ramasser et le lire.
« Hey, ici ta plus grande admiratrice ! J’ai une très jolie vue sur ton postérieur, d’ici ♥ Je voudrais savoir si tu pouvais me dépanner d’une plume ? Ca me ferait tellement plaisir ! Et puis je pourrais toucher un objet où tu as déposé ton ADN, c’est mon plus grand rêve ! Merci beaucoup. Tu es un si beau jeune homme, ni noble, si parfait ! Signé : Une inconnue qui n’a pu que succomber à ton charme de folie, xxxxxxxx
PS : HAHAHAHA tu y as cru hein ? Tu crois vraiment que ce genre de spécimen existe, sur cette planète ? PS bis : Mais je veux bien une plume quand même. Tu ne refuserais pas ça à une vieille camarade en détresse ?! »
Il se retourna et riva son regard sur une jolie tête rousse qui faisait mine d'être absorbée par ses notes. Nul besoin de chercher le coupable ailleurs, il l'avait sous les yeux. De tout Poudlard il n'y avait probablement qu'une seule personne pour faire ça et c'était elle. Son caractère enfantin et immature était souvent un vrai calvaire pour Gale, qui ne se lassait jamais de répéter à quel point Calypso Holmes était une vraie emmerdeuse - dans ces termes précisément. Néanmoins il devait reconnaître parfois que la jeune Gryffondor pouvait se révéler amusante, bien plus distrayante que ses amis au sang-pur qui se révélaient beaucoup trop coincés pour vraiment s'amuser. Gale était l'un de ces coincés, et l'influence légère qu'avait Calypso sur lui lui faisait du bien. Mais évidemment il aurait préféré se couper la langue lui-même plutôt que de l'avouer à voix haute. Officiellement entre eux, la guerre était déclarée et il aurait été mal avisée d'admettre après tout ce temps qu'il ne la détestait finalement plus tant que cela. Surtout qu'elle restait une sang-de-bourbe et que Gale avait juré de leur vouer une haine totale jusqu'au bout. Gale fut d'abord tenté de lui jeter le parchemin à la figure avant de reprendre ses recherches mais il décida finalement qu'une petite pause de quelques minutes lui ferait du bien. Et à Poudlard la distraction principale était la prise de bec avec les autres élèves, tout le monde savait ça. Il fit un pas vers sa table, attendit qu'elle relève la tête et lui jeta le morceau de parchemin, roulé en boule, entre les deux yeux. « Tu peux rêver. Je ne te prêterai jamais une plume, même si c'était une question de vie ou de mort. » dit-il d'un ton froid, essayant de paraître fidèle à lui-même même si au fond de lui il y avait cette petite pointe d'amusement qui commençait à percer. Quel dommage que ce soit Calypso qui déclenche cela chez lui. « Je préférerais même la prêter à un Gobelin qui en a besoin pour, disons, se curer le nez plutôt qu'à toi, tu vois ? » Il lui fit un sourire moqueur. « Et, Holmes, sérieusement, tu es un bien pire spécimen que le genre de filles capables d'écrire ce genre de mot. » Ce qui, à bien réfléchir, pouvait presque passer pour un compliment.
Calypso se mordait l’intérieur des joues pour ne pas ricaner comme un vieux rhinocéros en chaleur et affecter l’air le plus innocent possible, mais les étoiles qui crépitaient dans ses prunelles bleutées n’auraient trompé personne : elle jubilait. Elle voyait du coin de l'oeil le Serpentard lire son fameux message, elle sentait son regard la frôler (apparemment, elle n'avait pas été très difficile à repérer, allez savoir pourquoi), et elle s’efforçait de ne pas s’esclaffer pour ne pas attirer l’attention des autres élèves. Mettre les pieds -et même les sabots- dans les affaires du Serpentard était une affaire privée ; elle ne voulait pas que quiconque s’en mêle, et surtout pas ses petits copains Sang-Purs. Ils avaient le don d’émietter son plaisir, et elle n’avait pas envie de cela. Et puis ils risquaient de comprendre leur petit jeu, à savoir : que cette guerre digne d’enfants de trois enfants se balançant de la purée à la figure, entre eux, dissimulait un certain plaisir. Et elle ne tenait vraiment pas à ce qu’on sache qu’elle tirait un quelconque amusement avec un Sang-Pur. Elle avait trop de fierté pour ça. Plutôt danser un slow avec un hippopotame.
Son coeur se mit à battre la chamade lorsqu'il s'approcha d'elle. De l'action, il allait y avoir de l'action, héhéhé !
« Tu peux rêver. Je ne te prêterai jamais une plume, même si c'était une question de vie ou de mort. » La voix de son camarade lui fit lever le nez du gribouillis qui lui servait de devoir, et elle le gratifia d’un sourire resplendissant. Et ouvertement hypocrite. « Je préférerais même la prêter à un Gobelin qui en a besoin pour, disons, se curer le nez plutôt qu'à toi, tu vois ? » La réplique avait fusé. Calypso fit mine d’écarquiller les yeux avec horreur, et murmura, toujours dans son objectif de rester (relativement) (très relativement) discrète : « Par le string de Merlin, Rosier (elle avait trop la flemme pour le “Nott” ; sa salive était trop précieuse pour la gâcher) (c’était d’ailleurs pour cela qu’elle refusait obstinément d’avoir un petit ami), serait-ce de l’humour ??! Je pensais que je ne vivrais pas assez vieille pour voir ça ! » Et elle plaqua la main sur son coeur, comme si cette perspective la bouleversait totalement. « Et, Holmes, sérieusement, tu es un bien pire spécimen que le genre de filles capables d'écrire ce genre de mot. » ajouta-t-il.
La perche était trop, beaucoup trop tentante. Elle lui rendit sa grimace moqueuse, prête à sortir les griffes. Elle l’avait cherché, elle l’avait trouvé, et maintenant, elle pouvait continuer leur petit jeu avec plaisir, entre deux rayonnages de la bibliothèque, sous la lumière dorée et poussiéreuse qui se ruait à travers les fenêtres. La lionne s’inclina légèrement vers lui et lui glissa, se composant un visage faussement amical (à tel point que d’un regard extérieur, on pouvait presque croire à un début d’amitié) (mais ceux qui connaissaient bien la rouquine pouvait déceler sans grand problème la moquerie qui se tapissait dans chaque recoin de sa physionomie) :
« Exactement, je suis bien pire qu’elles. Je ne suis pas du genre à regarder et à me pâmer d’amour dans mon coin sans bouger le moindre orteil, à rêver de pouvoir effleurer tes cheveux et ne plus jamais me laver la main ; je suis plutôt du genre de celles qui agissent, tu vois... » Elle se pencha un peu plus, tendit le bras vers lui, comme si elle s’apprêtait à caresser son visage.. et plongea vivement la main dans sa poche, les fesses toujours vissées sur son siège (imaginez une folle furieuse qui fouine dans les poches de quelqu'un debout à côté d'elle, sans lui avoir demandé son avis, et avec un grand sourire, et vous comprendrez pourquoi Calypso Holmes n'avait pas peur du ridicule) (et avait présentement l'air d'une psychopathe légèrement perverse sur les bords). Elle n’avait pas oublié son objectif premier, et s’y employait désormais sans la moindre gêne, farfouillant les moindres recoins de la poche de Gale à la recherche... d’une plume.
Non, parce que mine de rien, elle en avait besoin, si elle voulait finir ce devoir un jour et ne pas se prendre une énième retenue, parce que « mon hibou a mangé mon devoir » n’était visiblement pas une excuse recevable. Et si Gale ne voulait pas lui prêter de plume spontanément, elle s'y emploierait par la force !
Si il devait être tout à fait honnête, Gale état obligé d'admettre que dans son quotidien Calypso était celle qui lui apportait le plus d'amusement. Ils n'étaient pas amis et passaient leur temps à se battre dans une guerre enfantine aussi inutile que divertissantes mais elle avait le don pour le faire rire plus que n'importe qui. Bien sûr il devait toujours cacher ce rire, soit le ravaler ou en le masquant d'une main discrète mais la Gryffondor avait sans doute comprit depuis longtemps que Gale n'était pas insensible à ses plaisanteries et à son humour décalé. Il ne connaissait personne d'autre comme elle. Les gens de son entourage lui ressemblait tellement que ça en était lassant. C'était la raison pour laquelle une petite partie de lui appréciait la rouquine. Mais rien qu'une petite partie. « Par le string de Merlin, Rosier, serait-ce de l’humour ??! Je pensais que je ne vivrais pas assez vieille pour voir ça ! » Ses mimiques exagérées - ses yeux écarquillés et la main posée sur son cœur - lui arrachèrent un sourire qu'il masqua aussitôt d'une toux discrète. Calypso avait sans doute comprit depuis un moment déjà qu'elle avait le pouvoir de le faire rire et de l'amuser mais ce n'était pas une raison pour lui montrer. Venant d'une autre personne il se serait probablement plus attardé sur le "Rosier" que sur le reste de la phrase mais venant de Calypso l'utilisation d'une partie de son nom ne sonnait pas comme une insulte. Tout ceux qui l'appelaient Rosier avaient en tête de lui faire honte en insistant sur la seule partie de son nom qu'il honorait - car Gale n'était pas un Nott - mais la Gryffondor semblait bien loin de ces préoccupations d'ordre généalogique. Gale n'était même pas certain qu'elle soit au courant de sa paternité défaillante, ou tout du moins qu'elle s'en souvienne.
Quand Calypso se pencha vers lui, Gale ne réagit pas, trop curieux de savoir ce qu'elle s'apprêtait à dire. La position était cependant dangereuse d'un point de vue extérieur car ils avaient l'air complices mais le Serpentard était prêt à prendre ce minuscule risque tant l'imprévisibilité de Calypso attisait sa curiosité. « Exactement, je suis bien pire qu’elles. Je ne suis pas du genre à regarder et à me pâmer d’amour dans mon coin sans bouger le moindre orteil, à rêver de pouvoir effleurer tes cheveux et ne plus jamais me laver la main ; je suis plutôt du genre de celles qui agissent, tu vois... » Elle leva la main vers son visage et une sonnette d'alarme s'activa dans le cerveau du Serpentard sans qu'il puisse réagir. Sa main paraissait animée d'une attention qui l'effrayait, d'une douceur presque. Allait-elle vraiment tenter un rapprochement physique ? Gale était parfaitement conscient qu'il aurait dû repousser sa main avant même d'avoir la réponse définitive mais il en fut incapable, le cerveau bloqué par les évènements étranges qui se déroulaient autour de lui. Et puis les choses retrouvèrent leurs places normales quand tout à coup Calypso baissa sa main pour la diriger vers sa poche, et l'y engouffrer. Encore un instant sonné, Gale ne réagit pas tout de suite mais quand il réalisa que la Gryffondor avait la main dans sa poche, tout proche d'un endroit qu'elle ne devait surtout pas approcher - réservé à une personne toute particulière - il fut profondément gêné et réagit au quart de tour. Il se pencha en arrière pour mettre le plus de distance possible entre cette main décidément trop baladeuse et lui, déstabilisa Calypso au passage à cause de sa main bloquée dans sa poche, qui tomba à la renverse et l'entraîna dans sa chute. En moins d'une seconde Gale se retrouva allongé dos au sol, avec Calypso étendue de tout son long sur lui. CALYPSO ALLONGÉE SUR LUI ! Paniqué à l'idée qu'on puisse les voir - et aussi effrayé à l'idée de ce qu'un corps féminin si proche de lui pourrait provoquer - il attrapa ses épaules et la dégagea sans ménagement sur le côté. « Par Merlin Holmes, un peu de tenue ! » Il prit une grande inspiration, content d'avoir réglé cet énorme problème. Reprenant ses esprits il se releva en prenant appui sur la bibliothèque à côté de lui puis, après une seconde d’hésitation, tendit finalement la main vers la Gryffondor pour l'aider à se relever. Il n'y avait personne pour les regarder. « Si tu veux tellement une plume, pas la peine de m'agresser. » Il fit mine de balayer de la poussière imaginaire sur sa tenue. « Ça ne t'arrive jamais d'agir comme un être humain normalement constitué ? »