Calixte & Lumen En face d'un danger, il y a pour l'homme deux attitudes possibles, ou la fuite, ou la résistance.
Il se faisait tard quand elle se retrouva avec cette lettre entre les mains, juste au moment du couvre feu ou peut être après. Dans tous les cas, Lumen s’apprêtait à aller dans son dortoir. C'était un garçon de troisième année qui lui avait donné, enfin du moins lui semblait-il. Ce dernier lui transmit donc cette lettre dans l'espoir qu'elle puisse la donner à son destinataire qui était Calixte. Malheureusement, elle n'était pas vraiment plus apte que cet inconnu à trouver le sixième année, il était Merlin sait où, et elle se mit donc en tête de le trouver. Elle n'allait tout de même pas garder cette lettre durant des siècles. C'est pourquoi après le couvre feu, elle fit le tour du septième étage, mais étant donné que les préfets rôdaient ainsi que le concierge, elle préféra retourner dans la salle commune. Téméraire certes, mais maligne surtout. Elle n'était pas d'humeur à se prendre une heure de colle. Elle rentra donc dans dans la tour des gryffondor bredouille. Le feu crépitait encore dans la cheminée quand elle posa ses fesses dans le canapé. Elle observa cette lettre qui venait sans doute de la famille de Cal ou alors de quelqu'un qui n'avait pas envie d'envoyer ce courrier directement au garçon. Et d'après ce qu'il lui avait dit, ça venait surement de ses parents. Elle inclina légèrement la tête sur le côté droit, comme si elle réfléchissait et passa ensuite machinalement une main dans ses cheveux. Elle soupira et balaya du regard la salle commune quand elle entendit un bruit, celui du tableau de la grosse dame qui tournait. Elle ouvrit grand les yeux, arqua un sourcil et sauta ensuite sur ses pieds. Légèrement surprise, elle ne sut pas trop quoi dire. « Calixte ? » Parvint-elle seulement à dire alors qu'elle ne voyait pas encore tout à fait le visage de celui ou celle qui arrivait. Et de toute façon, elle ne perdait rien à tenter de trouver le nom de cette personne. Si elle s'était trompée, eh bien tant pis, elle attendrait encore quelques minutes ou irait dans son dortoir. Lentement elle s'approcha histoire de voir son visage. « Par la barbe de Merlin, Calixte, où est-ce que tu étais ? Ça fait des lustres que je te cherche. » On entendait dans sa voix de l'agacement et de l'inquiétude, mais surement pas de reproche. Elle n'allait tout de même pas lui faire la morale. Elle avait d'autres choses à faire que se prendre la tête avec les autres. Vue la tête qu'il tirait, il était évident qu'il était reparti boire un bon coup. C'était fou à quel point l'alcool pouvait avoir un effet désastreux sur les gens et à quel point une simple bouteille de wisky pouvait avoir de l'influence sur eux. Non, bien sûr, Calixte n'était pas ce qu'on pourrait dire un alcoolique, mais ça faisait toujours mal au cœur d'assister à un tel spectacle. Et quel terrible spectacle. Elle aurait préféré voir un opéra que ça et autant vous dire que les opéras et Lumen, ça faisait deux. Elle n'hésita pas une seconde et lui attrapa un poignet. Et doucement, elle l'obligea à s’asseoir dans un des fauteuils. Elle prit place juste à côté de lui. Elle ne savait pas vraiment comment lui tendre cette chose qui n'annonçait pas forcément des bonnes nouvelles et qui de toute manière si elle venait réellement des parents Webster, ça n'aiderait pas vraiment Lumen. Non parce que après de longues réflexions, elle s'était mise en tête de l'aider à être réellement lui. Et Lumen n'aimait vraiment pas que les gens soient de vulgaires pantins entre les mains de leurs parents. D'ailleurs, elle ne portait pas une grande confiance envers ces personnes qui se disaient être matures et des adultes. « Bon, je ne vais pas tourner autour du pot, mais j'ai quelque chose pour toi. C'est un gars qui m'a donné ça, apparemment, c'est ta sœur qui lui a transmis » Elle soupira et ajouta plus doucement. « Hum, tiens, mais essaie de lire ça demain quand tu auras les idées claires, ça vaudrait mieux, d'accord ? » Comme s'il avait l'intention de suivre ses conseils... vraiment n'importe quoi.
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Dernière édition par Lumen Macmillan le Sam 23 Aoû - 16:18, édité 1 fois
Calixte M. Webster
LE CLAIR OBSCUR
+ SORCIER DEPUIS LE : 08/04/2013 + PARCHEMINS : 824 + LOCALISATION : Dans l'enceinte de Poudlard, peut-être dans un coin solitaire à boire pour oublier, ou avec ses amis pour faire bonne figure !
Ce soir-là était l’un de ces soirs où rongé par mes angoisses profondes et refoulées, plongé dans la noirceur de mon existence et réfléchissant beaucoup trop à ce que devient ma vie, je n’arrive pas à rester avec mes amis, dans la salle commune de ma maison, à parler avec insouciance et sourire comme si tout allait bien dans le monde. Si Lysander était au courant de toute ma condition au sein de ma famille, je suis persuadé qu’il aurait tout fait pour me changer les idées pour m’éviter de broyer du noir et de me renfermer sur moi-même. Il aurait trouvé le moyen de nous faire faire une connerie, de sortir après le couvre-feu, histoire de bien se marrer, d’aller embêter quelqu’un juste pour le fun. Mais bien sûr, il ne connait que peu de choses sur ma famille, donc il ne peut pas deviner que je suis en train de virer fou, que mes parents veulent faire de moi un mangemort fiancé à une parfaite sang-pur et que je commence à regretter avoir rêvé un jour d’avoir l’attention de mes parents. La mort d’Alexius n’a pas changé grand-chose, je suis juste devenu l’héritier par soucis de lignage. Ils me détestent toujours autant et en plus ils font main mise sur moi. Je crois que s’ils pouvaient m’éliminer au lieu de me garder ils le feraient, je ne comprends même pas qu’ils n’aient pas essayé de me rayer de la planète, je reste persuadé que par les temps qui courent ça ne doit pas être difficile de trouver la personne qui fera le sale boulot à leur place.
C’est aussi l’un de ces soirs où je suis obligé de fuir le château pour ne pas manquer d’étouffer, un autre de ces soirs où je manquerais de vomir mon dégoût de moi-même et encore un autre où pour oublier je vais m’isoler et picoler dans un coin. Je suis donc passée par la case cuisine pour voler, comprendre demander poliment en faisant pression par la nature de mon sang, une bouteille d’alcool, n’importe lequel, tout fera l’affaire. Il est assez incroyable de savoir qu’on peut tout demander à un elfe de maison à Poudlard, même les choses les plus illégales, il suffit de savoir comment s’y prendre et le tour est joué. Je n’aime pas particulièrement les menacer, jouer au sang-pur qui risquerait de les anéantir, surtout que je n’en crois pas un mot, mais dans les moments où je suis vraiment mal, je n’arrive pas à éprouver de scrupule, il faut juste que j’oublie… Par tous les moyens…
Je regarde la bouteille entre mes mains. Déjà bien entamée… Trop entamée… Presque finit… Je porte le goulot à ma bouche, bois la dernière gorgée et dans un rire à la fois nerveux, amer et dégoûté, je balance tout haut pour que mes copains les lutins de la forêt, les nargoles des bois et les bimchtroums des environs profitent du beau spectacle que je donne : « Marié dans l’année, youhouuuuu ! » Et je lève la bouteille comme si je trinquais avec mes potes invisibles. Il faut savoir que même si c’est purement faux, boire de l’alcool donne la sensation d’avoir chaud, après quelques gorgés, je ne ressens déjà plus la piqure du froid et donc je ne ressens plus ni les brûlures de mon père, ni les insultes de ma mère qui se percutent en masse dans ma tête, ni les regards haineux de ma sœur…
Je crois qu’il est largement temps que je rentre au dortoir. Le couvre-feu est passé depuis déjà une éternité et surtout, il est hors de question que quelqu’un me découvre dans cet état. Je sens les effets de l’alcool amenuiser considérablement mes moyens et je sens déjà un brouillard épais s’emparer de mon cerveau, d’ici à ce que j’arrive en haut, la fin de la bouteille aura fait des merveilles sur moi. Je me lance alors dans une ascension quelque peu périlleuse au vu de mon état. Faites l’équation : un jeune homme, qui n’a quasiment rien mangé, vient de s’enfiler une bouteille de whisky pur feu en un lapse de temps assez court je suppose, doit regagner son dortoir, comprendre monter sept étages, sans se faire prendre et en arrivant entier… Le calcul est vite fait et les choix peu nombreux. Et de façon assez étonnante, j’arrive sans trop d’encombre devant le portrait de la grosse dame qui en ouvrant à peine un œil, me laisse passer sans même un sermon. Je crois que même elle devient une blasée de la vie. Seulement, il y avait une inconnue que je n’avais pas considérée pendant mon déplacement cahin-caha : « Calixte ? » qu’un élève serait encore présent dans la salle commune « Par la barbe de Merlin, Calixte, où est-ce que tu étais ? Ça fait des lustres que je te cherche. » Et que cet élève me cherche ! D’une voix vraiment pâteuse et que je n’aime pas devoir faire résonner je tente une bafouille : « T’dors pas Lu’ ? » J’avance d’un pas pour me dégager de l’entrée, mais manquant de m’affaler, je me retiens à son épaule. Ni une ni deux, elle attrape mon poignet et me guide doucement mais surement vers un lieu sur… Un fauteuil où elle me force un peu mais pas trop à m’assoir, avant de gagner celui d’à côté. « Bon, je ne vais pas tourner autour du pot, mais j’ai quelque chose pour toi. C’est un gars qui m’a donné ça, apparemment c’est ta sœur qui lui a transmis. » Je tique un peu sur sa phrase : « Si c’est d’elle… J’en veux pas, ça doit être empoisonné… » « Hum, tiens, mais essaie de lire ça demain quand tu auras les idées claires, ça vaudrait mieux, d’accord ? » Je lui fourre d’autorité dans les mains ma bouteille vide pendant que je prends du bout des doigts la lettre qu’elle me tend. « Vives les réjouissances, prépare toi à mourir Lu’ ! On sait jamais avec elle… » Je décachette l’enveloppe et en sors la lettre, avant de la déplier. La première chose que je regarde est la signature, malgré mon esprit embrumé, je retrouve ma méfiance et sais encore reconnaître l’écriture. « Même pas capable de me l’envoyer directement… Celeste a toujours été leur espion et maintenant la voilà devenu hibou postal !... Tous des pourris… » Je froisse la lettre de mes doigts crispés de rage et de haine à leur encontre sans même prendre le temps de la lire, je connais déjà toutes leurs litanies, que peuvent-il m’annoncer de pire ? Je pose la boule formée sur l’accoudoir du fauteuil de Lumen et me plonge dans mon propre fauteuil, les idées en folies qui se succèdent dans ma tête : « Tu peux en faire ce que tu veux, des confettis, la brûler, la garder dans un coffre secret, la donner à manger aux fées ou t’en servir comme dessous de verre… Je m’en contrefiche, je n’en veux pas ! Elles sont toutes pareilles ! Calixte tu dois te tenir, Blablabla, penses à ta fiancée, Blablaba, n’oublie pas les cicatrices, Blablabla, tu n’es qu’un incapable, Blablabla, la honte de la famille, un second choix, la pire chose qui nous soit arrivé, une pourriture, tu devrais n’avoir jamais existé… »
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Lumen Macmillan
CŒUR DE LIONNE
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Calixte & Lumen En face d'un danger, il y a pour l'homme deux attitudes possibles, ou la fuite, ou la résistance.
Lumen laissa échapper un soupir quand elle comprit que c'était Calixte qui venait d'entrer. A dire, il y a une chance sur dix, pas beaucoup plus. Les gryffondors brûlaient en effet le couvre feu, mais aussi tard... même les plus téméraires ne le feraient pas. Dormir si peu n'était pas bénéfique. C'est pourquoi elle paraissait inquiète plus qu'agacée par rapport au garçon. De plus, elle se voyait mal faire la morale à une personne légèrement plus âgée qu'elle, même il n'y a qu'un an qui la sépare de ladite personne. Elle eut un triste sourire mais tout de même amusé quand il parvint à lui sortir cette petite phrase "tu ne dors pas ?" De toute évidence non, et Lumen s'était réellement mise en tête de lui donner cette fichue lettre coûte que coûte. Mais elle devait avouer qu'elle s'en serait bien passée. Cette lettre n'aurait que pour effet de le ronger davantage et jouer les messagères, ce n'était pas vraiment le rôle qu'elle appréciait le plus. « Non comme tu vois, je suis encore réveillée » Dit-elle tout de même alors qu'elle le rattrapa. Le pauvre était décidément dans un sale état. Elle se demanda bien comment il avait pu monter jusqu'à cette tour sans se fracasser la gueule dans les escaliers, à moins qu'il soit dans le couloir, mais elle en doutait fortement puisqu'elle l'avait cherché au septième étage. Mais elle ne voulait pas tellement savoir d'où il venait. A priori, d'assez loin. Elle le força doucement mais surement à la suivre et le poussa légèrement à ce qu'il s'installe dans un des fauteuils de la salle commune. Elle prit place sur le fauteuil d'à côté alors qu'elle se demandait bien comment elle allait aborder le sujet. Le plus simple était tout de même d'aller droit au but. Et elle ne tourna pas autour du pot, donnant toutes les informations immédiatement, enfin le peu d'informations qu'elle connaissait en tout cas. Bon apparemment, il n'en voulait pas. En soit, ça se comprenait quand on avait connaissance de ses relations difficiles qu'il entretenait avec ses parents, mais aussi sa sœur. Empoissonné... rien que ça. Mais elle ne dit rien et tenta juste de lui donner un conseil. Elle se contenta seulement de dire qu'il devrait la lire avec les idées claires. Qu'elle était d'une grande aide quand même... avouez le. Elle se retrouva avec une bouteille d'alcool vide alors qu'il attrapait l'enveloppe et il l'ouvrit. Elle roula des yeux, soupira et préféra poser cette fichue bouteille sur le sol. Elle tiqua quand même sur le mot "mourir". Devait-elle rire ou pleurer ? Quel serait l'intérêt d'une petite sœur de tuer son frère ? Après il s'agissait peut être d'une simple métaphore, mais dans ce cas-là, c'était plutôt lui qui allait... mourir. « S'ils doivent passer par quelqu'un pour t'envoyer du courrier, je dois dire que c'est assez... illogique. » C'était davantage une réplique pour elle-même que pour lui. Il fallait dire qu'elle n'avait pas tellement parlé fort. Oui, c'était le mot illogique, mais à ce point ? Étaient-ils si stupide que cela ? Aux yeux de Lumen, le couple Webster manquait pas mal de courage et de jugeote. Même les Macmillan -qui pourtant réagissaient comme des bouseux avec leur fille- avaient la délicatesse de lui envoyer directement un hibou. C'était dire à quel point les parents de Cal tombaient bas. Et pourtant c'était difficile d'être encore plus maladroit que les Macmillan. Connaitre l'indifférence des parents, ça Lumen le connaissait mieux que personne et avait depuis longtemps appris à souffrir pour les autres. La souffrance des gens qu'elle connaissait la touchait presque aussi vite que les répliques acerbes sur son existence venant de ses propres géniteurs. Elle avait fini avec le temps par feindre l'ignorance et les snobait. Les apparences... au final, elle était devenue comme eux, seulement voilà, c'était sa seule défense contre la douleur qu'ils lui infligeaient chaque jour, à chaque heure et chaque minute. Elle vivait avec cela et quand les gens tombaient dans ce qu'elle appelait communément "les ténèbres" elle avait cette horrible impression qu'elle devait les aider à se relever. C'était à peu près ce qui se passait avec Lullaby. Lumen sombrait avec elle, mais en confiant son expérience et en l'écoutant elle avait fini par l'aider un peu. Le geste décidé de Calixte vers elle la sortit de ses pensées. Elle fronça les sourcils. « Eh bien pas de lettre alors. » Murmura t-elle. En vérité, c'était surement le mieux à faire. Enfin peut être pas finalement, car au lieu de passer à autre chose, il se perdit dans ses paroles. N'importe qui n'aurait absolument rien compris, mais Lumen comprenait ce que c'était de passer en second. Mais elle, elle avait supporté cela, de vivre dans l'ombre d'une autre. Elle regrettait même cette période où elle passait inaperçue, car on l'aimait encore... du moins ce qu'elle avait toujours pensé. Quand il eut fini son charabia, la seule chose qu'elle trouve à faire fut de lui donner une tapette derrière la tête, vous savez comme quelqu'un le ferait à son ami quand il raconte n'importe quoi. Parce qu'au final, c'était totalement ça, il racontait n'importe quoi. Lire ces lettres et répéter bêtement ce que disaient ses parents à chaque fois... c'était du grand délire. « T'arrête oui de te focaliser uniquement sur ce qu'eux pensent ?! » Commença t-elle d'une voix tranchante. « A part te faire du mal, ça ne te sert strictement à rien et en plus, ce qu'ils croient, c'est juste n'importe quoi. C'est faux. » Elle montra ensuite la lettre chiffonnée en la secouant ensuite sous son nez et elle la glissa tant bien que mal dans la bouteille. Elle mit bien deux minutes avant d'y arriver. « Et je t'entends déjà me dire que je ne sais pas ce que c'est d'être un second choix. Je te mentirais si c'était le cas. Mais je sais ce qu'on ressent quand on lit cette petite phrase si simple, mais qu te transperce le cœur. A moi aussi, on m'a dit que je ne devrais pas exister. Et si tu crois que mes parents valent mieux que les tiens, tu te mets la baguette dans l’œil. Sachez mon petit monsieur qu'ils ont toujours pensé que j'étais une erreur de la nature et que durant mon enfance ils m'ont toujours ignoré. Et le mieux que j'ai obtenu, c'était de la haine. Ils m'ont enfermé durant des heures dans un placard pour me punir. Ils me criaient après toute la journée. Et Merlin seul sait à quel point je les hais autant que je les aime. » Dire tout cela ne lui faisait pas vraiment de bien et pire encore ça lui brisait le cœur à chaque fois qu'elle en ajoutait. Et encore, elle était loin de la réalité. Elle n'expliquait même pas pourquoi ils avaient réagit comme cela. Parce que finalement il y avait toujours une explication à tout, même si ça ne justifiait rien. Elle ne comprendrait jamais pourquoi ses parents avaient pris parti de l'accuser de la mort d'Aileen, sa jumelle, ni même pourquoi ils l'avaient si peu considéré toutes ces années. Selon eux, elle était indigne d'eux. Et si au final, c'était le contraire ? « Où je veux en venir, c'est que tu vaux bien plus que ce eux croient, il suffirait d'ouvrir les yeux. Bon, c'est vrai que là dans l'état actuel des choses, tu pues l'alcool à quinze kilomètres à la ronde et que tu as une mine de déterré, mais tu n'es pas un incapable. » Maintenant il fallait donner un exemple, mais ça elle n'avait pas vraiment de difficultés à le trouver. « Regarde, tu voles presque aussi bien que moi sur un balai. » Dit-elle en riant, comme pour détendre l'atmosphère. Elle lui fit un sourire amusé avant d'ajouter sur une voix bien plus enthousiaste et douce. « Le plus important, c'est que tu sois toi. Et être sois même, c'est déjà beaucoup, tu ne trouves pas ? » Elle espérait sincèrement qu'il avait tout suivi à ce qu'elle avait bien pu lui dire. Dans un sens, elle comprendrait qu'il se soit perdu en chemin. Mais bon, il saisirait bien certaines choses comme quoi elle n'était pas du tout d'accord avec ce que pensaient ses parents. Bien sûr, Lumen était par nature bienveillante, gentille et douce, mais là ce n'était pas tant que ça de la bonté, elle pensait sincèrement ce qu'elle pensait. A ses yeux, il n'était pas un raté et c'était vraiment dommage que le couple Webster soit incapable de percevoir ne serait qu'une partie de cette réalité.
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Calixte M. Webster
LE CLAIR OBSCUR
+ SORCIER DEPUIS LE : 08/04/2013 + PARCHEMINS : 824 + LOCALISATION : Dans l'enceinte de Poudlard, peut-être dans un coin solitaire à boire pour oublier, ou avec ses amis pour faire bonne figure !
Boire n’a jamais été une bonne idée, boire seule est toujours synonyme de déprime, boire ne résout jamais les problèmes, boire a plutôt tendance à en créer en masse, boire délit inévitablement les langues ce qui n’est jamais bon signe généralement, boire un peu pourquoi pas, boire une bouteille entière est peu recommandé, j’ai bu une bouteille entière, c’est la galère… Mon état est vraiment problématique mais je ne m’en rends pas compte tout de suite. Le réveil sera une chute terrible mais pour l’instant je ne peux que continuer cette conversation dans mon état actuel. Une fois arrivé dans la salle commune, d’une manière certainement chaotique et peu approprié dans cette école, c’est-à-dire, clopin-clopant de droite et de gauche, errant dans les couloirs en espérant retrouver son chemin, essayant de faire le moins de bruit possible, oui parce que ne pas en faire n’est pas possible, riant nerveusement après avoir manqué de me faire un croc-en-jambe tout seul manquant de m’effondrer sur le sol, torturé par mes sombres pensées quelque peu envolées…
La réalité du présent m’a rattrapé quand j’ai entendu la douce voix de Lumen retentir dans la salle commune de notre maison et que comme une pauvre patate ratatinée et bien moisie, je miaule malgré l’évidence même de la chose au vu de la phase d’éveil bien marqué de la dite demoiselle, une phrase complètement en décalage, me faisant chaviré sur le côté. Elle me rattrape gentiment tout en me répondant et m’accompagne jusqu’au fauteuil le plus proche faisant preuve d’une grande sagesse à cet instant précis. Ou peut-être pas tant que ça. Me donner une lettre provenant de ma sœur n’est certainement pas une bonne idée quand on connait mes relations avec celle-ci et quand on sait pourquoi je m’enfuis pour aller picoler en cachette aussi, mais ça bien sur ça elle ne peut pas le savoir. Elle ne peut pas savoir que je m’isole parce que ma vie par en mauvais trip sous héroïne où le premier ministre se pavanerait en tutu rose fluo à paillettes…. Lysander déteint sur moi, à me parler de tous ces trucs bizarres moldus, je commence à penser comme tel…
Illogique, illogique ? Personne n’a jamais dit que mes parents étaient logiques, ils sont cruels, méchants, vils, sadiques, influents, pervers… Je broie de mes doigts leur foutue lettre de scrout à pétard et dans un geste rageur je l’écrase contre l’accoudoir de ma voisine me perdant dans ma haine à leur encontre. Et c’est à nouveau la petite voix bien tranchante et un peu rude à mon oreille de mon amie, à moins que ça ne soit l’étonnante petite tape qu’elle s’est octroyée le droit de me donner derrière la tête, qui me fait prendre conscience que je déblatérais tout seul et à haute voix, me faisant légèrement réaliser mon erreur, très légèrement vu que mon esprit est tellement remplis de brume violette et puante qu’il a du mal à analyser. « T’arrêtes oui de te focaliser uniquement sur ce qu’eux pensent ?! A part te faire du mal, ça ne te sert strictement à rien et en plus, ce qu’ils croient, c’est juste n’importe quoi. C’est faux. » Du mal, du mal, ça c’est leur spécialité, ce sont les enfants du mal, ils ont été créé pour détruire tout ce qu’ils ont entre leur main, moi y compris. Et tandis que je la regarde essayer de faire entrer ma lettre dans le cadavre de ma bouteille, ma langue semble bouger selon une volonté propre faisant ressortir un son continu et plein de sarcasme de ma gorge : « Oh tu sais ils n’ont pas besoin de moi pour me faire du mal. Ils sont très forts en la matière et surtout ils savent toujours comment s’y prendre pour que les marques restent indélébiles. » Après avoir terminé le but qu’elle s’était fixée, elle reprend la parole. « Et je t’entends déjà me dire que je ne sais pas ce que c’est d’être un second choix. Je te mentirais si c’était le cas. Mais je sais ce qu’on ressent quand on lit cette petite phrase si simple, mais qui te transperce le cœur. A moi aussi, on m’a dit que je ne devrais pas exister. Et si tu crois que mes parents valent mieux que les tiens, tu te mets la baguette dans l’œil. Sachez mon petit monsieur qu’ils ont toujours pensé que j’étais une erreur de la nature et que durant mon enfance ils m’ont toujours ignoré. Et le mieux que j’ai obtenu, c’était de la haine. Ils m’ont enfermé durant des heures dans un placard pour me punir. Ils me criaient après toute la journée. Et Merlin seul sait à quel point je les hais autant que je les aime. » Je ne sais pas si je dois rire ou pleurer. Rire de l’inconvenance de notre conversation, de l’incrédulité de notre intimité et de nos confidences respectives. Pleurer d’imaginer que sa vie est aussi malheureuse que la mienne, d’imaginer qu’elle a souffert différemment mais surement autant que moi. « Je ne suis pas sans cœur Lu’, je sais que ça n’a pas été facile… Surtout depuis la disparition de ta sœur, tu n’en parles pas, mais ce n’est pas pour autant que tu ne refoules pas ta douleur… Je sais ce que c’est… Mais je ne vois pas où cette conversation va nous mener. » Je tente de me relever, mais ma tête me tourne tellement que je me renfonce dans mon fauteuil tel Hadès dans son trou de l’enfer. L’enfer, je connais, j’y suis depuis des années, et je ne pense pas pouvoir en échapper un jour. Ça brûle toujours un peu, mais on finit par s’y habituer avec le temps. « Où je veux en venir, c’est que tu vaux bien plus que ce que eux croient, il suffirait d’ouvrir les yeux. » « Je te laisse le loisir de les énucléer… » « Bon, c’est vrai que là dans l’état actuel des choses, tu pues l’alcool à quinze kilomètres à la ronde et que tu as une mine de déterré, mais tu n’es pas un incapable. » « C’est toujours agréable de se voir comparer à un inféri. » « Regarde, tu voles presque aussi bien que moi sur un balai. » « Comme si un lutin pouvait me battre sur un balais. » Son rire cristallin réchauffe un peu mon cœur, comme on peut réchauffer un organe ayant au moins 1 litre et demi d’alcool battant à tout rompre à chaque pression. « Le plus important, c’est que tu sois toi. Et être sois même, c’est déjà beaucoup, tu ne trouves pas ? » Cette simple phrase me pique au vif. Elle met le doigt exactement là où ça fait mal, à l’exact endroit qui me torture depuis des années. « C’est impossible. Je n’arriverais jamais à être autrement que comme mes parents me façonnent. Le sujet est clos, je me casse ! » Je me lève prestement, enfin aussi prestement que mes capacités m’offrent en cet instant présent. Comprendre qu’une larve à la fois manchot et cul de jatte n’arrive pas toujours à agir avec agilité et élégance, pas du tout avec l’allure d’un ninja samouraï. Une fois debout, tant bien que mal porté par mes deux jambes qui ressemblent plus à la tour de Pise qu’à de vrais potos, je me plante face à Lumen et je réalise certainement la plus grosse connerie de toute ma vie. « Tu sais quoi ? Moi j’essaie toujours de voir le verre à moitié plein, mes parents, eux, trouvent toujours le moyen de donner au verre l’apparence d’une arme qui inflige de multiples blessures. » Je remonte mon t-shirt, parce que étonnamment je suis encore capable de me désaper et je m’égare un peu plus : « Tu crois que c’est normal, à 19 ans, d’avoir toutes ces cicatrices sur le corps ? » Et là je prends l’une de ses mains et je la plaque sur mon pansement, mon pansement tout sanglant, celui qui recouvre la plaie que mon père m’a infligé aux vacances de Noël, plait qui ne guérie pas car mon père a utilisé une plante qui s’infiltre et ne disparait qu’au bout de plusieurs semaines, plante utilisée pour me faire souffrir sur le long terme et m’empêcher d’oublier leurs petites folies, folie qui s’insinue petit à petit en moi. « Tu crois que c’est normal que ce soit mon père qui m’inflige tout ça, depuis que je suis gamin, et que ma mère ferme les yeux, ou que ma sœur se satisfasse de mes malheurs ? » Je retire sa main de mon torse et la serre maladivement entre mes deux mains, comme si elle était ma bouée de sauvetage, le phare au milieu de mon océan de douleurs, le miel sur mes pancakes, la tranche de saumon au milieu de mon pain…
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Calixte & Lumen En face d'un danger, il y a pour l'homme deux attitudes possibles, ou la fuite, ou la résistance.
Ce qu'on pouvait dire était que leur conversation n'allait pas sur un chemin des plus heureux. Cette route n'inspirait aucun soulagement. Lumen savait depuis le début que ce n'était pas une bonne idée, qu'elle aurait du se taire, mais elle avait ses fichus principes et ses idées toujours chiantes. Si elle ne lui avait pas donné cette lettre d'une inutilité absolue au final, elle se serait sentie mal après. Plus mal que maintenant ? Surement pas, mas ce qui était fait était fait, on ne pouvait plus changer le passé (à moins d'avoir un retourneur du temps et dans ce cas, c'était très dangereux). Le début lui paraissait si lointain quand il commença à déblatérer un discours sa s queue ni tête, dont les phrases elles-mêmes n'étaient pas vraiment liées. Toutefois, Lumen pouvait aisément en comprendre le sens, du moins en partie. Elle n'avait pas fait attention au mot "cicatrices" tellement ce monologue était décousu, mais peut être aurait-elle du. Il fallait dire qu'elle n'avait pas non plus relever quand il prononça fiancée. En même temps, il fallait s'y attendre. Qu'est-ce qui était le plus choquant dans ces phrases ? Pour elle, c'était davantage comment il le disait, plutôt de quoi il parlait. Comme si le monde de Cal devait tourner autour d'eux. Mais bon, elle ne pouvait pas changer les choses même avec toute la volonté du monde. Elle tenta tout de même, espérant que ça aurait un léger impact. En vérité pas tant que ça, mais il fallait tout de même avouer que saoul, on ne pouvait pas lui demander beaucoup de choses. Une tapette derrière la tête et Lumen reprit la parole, montrant bien ce qu'elle pensait. Elle aurait aimé qu'il croit ce qu'elle pensait, même entre ce but et la situation actuelle, il y avait un très long chemin à parcourir et vue comme il était parti, ce n'était pas demain la veille qu'il finirait pas penser autre chose que ce que ses parents affirment. Elle arqua alors un sourcil quand il lui répondit. Des marques indélébiles, elle pensait aux plaies ouvertes, celle qui restaient sur le cœur malgré tout ce qu'on pouvait faire. Elle pensait à ces douleurs qu'on avait beau caché, tenté d'oublier, elles revenaient toujours, toujours, comme si on était condamné à vivre avec ça, comme la vie avait décidé de votre sort bien avant que vous ayez vécu. La vie était ironique et avait de drôles de manière de rendre la vie impossible à quelqu'un. Elle savait enlever l'innocence des enfants quand il y en avait encore et vous détruire à jamais et vous enterrer six pieds sous terre. C'était à ces cicatrices que Lumen pensait, mais elle était bien loin de se douter de la réalité des faits, que cette réplique n'était pas seulement imagée, qu'elle était vraie. « Oui, ils sont forts, mais toi, t'es doué aussi, il suffit de regarder dans quel état tu es prêt à te mettre pour oublier. » Il fallait reconnaître que Calixte se détruisait à petit feu comme un grand garçon. Beaucoup vous dirait qu'il était faible. Finalement, il y avait débat. Endurer les souffrances, ça n'avait aucun rapport avec de la faiblesse d'âme, croire qu'un jour on pourrait s'en sortir, c'était même plutôt courageux. Fallait-il forcément fuir pour être considéré comme un courageux ? Lumen ne l'espérait pas. De toute façon, selon elle, il y avait bien de nombreuses formes de courage. Elle parla de sa famille sans se douter que cela lui se retournerait contre elle, comme un boomerang. Elle se mordilla la lèvre inférieure pour s'empêcher de dire le moindre mot et ferma les yeux à l’évocation de sa sœur jumelle. Malgré tous les efforts des Macmillan à cacher qu'ils avaient perdu une de leurs filles, chez les sang pur, la rumeur s'était répandue comme une traînée de poudre et on avait du faire l'enterrement en bonne et due forme avec certains sang purs. Et Lumen aurait du savoir que Cal lui en parlerait un jour ou l'autre, comme nombre de sang purs d'ailleurs qui avaient l'indélicatesse de parler d'elle alors qu'ils ne la connaissaient pas. Tout ça alors qu'elle tentait tant bien que mal d'oublier ce sourire figé qui ne disparaîtrait jamais de sa mémoire, gravé au fer rouge. « Elle est morte, il y a longtemps. » Cette phrase si simple en disait long sur ce qu'elle ressentait. Bien sûr, elle avait compté les heures, les jours, les mois et les années qui la séparaient de ce triste événement. Quand elle était petite, elle avait fini par graver des croix sur les murs de sa chambre comme un prisonnier qui comptait les journées qui défilaient jusqu'à sa libération. Seulement, l'emprisonnement de Lumen durait éternellement. « Et de ça en découle encore beaucoup trop de choses. » Oui, beaucoup trop. L'ignorance, la peur, la haine, la souffrance... Elle voyait même les sombrals qui étaient invisibles aux yeux des autres adolescents de son âge et ne l'avait jamais dit à personne par crainte qu'on se moque d'elle. Et ces créatures douces lui rappelaient sans cesse la réalité. Elle n'avait pas seulement connu quelqu'un qui était mort, mais elle l'avait vu mourir et c'était pire encore. Et la cerise sur le gâteau avait été le fait qu'on l'accusa d'en être la cause. Comme si une gamine d'une dizaine d'années ne souffrait pas déjà.
Mais elle continua sur sa lancée, essayant de trouver une manière de le mettre en valeur. A dire vrai, ce n'était pas gagné, elle ne le connaissait pas suffisamment pour citer tout ce qui pourrait faire de lui quelqu'un de bien, quelqu'un à qui on avait envie de parler. Finalement après avoir parlé du vol sur balai, elle trouva autre chose, mais ne trouva pas vraiment le moyen de caser cela. Et il fallait dire que lui parler d'être soi-même n'était pas vraiment la meilleure solution. Mais c'était Lumen, une petite impulsive qui pensait après avoir agi, comme nombre de gryffondors d'ailleurs. Elle arqua un sourcil quand il se releva. Dans sa tête, il fallait l'aider, mais elle ne bougea pas une seconde tandis qu'il se débattait pour se mettre sur ses pieds. « C'est ça t'as raison, prends la fuite, casse toi Einstein. » Elle avait toujours eu une manière très élégante d'exprimer le fond de sa pensée et pour le coup elle voulait simplement dire qu'il réagissait comme un idiot. Et on entendait toute l'ironie dans sa voix et s'il y avait bien un domaine où elle s'en sortait, c'était ça. « Et d'ailleurs, j'ai une question pour toi... Tu crois franchement que moi je perdrais mon temps avec toi si t'étais comme eux ? Et sincèrement, je n'ai pas habitude de défendre les causes perdues. » Sa dernière phrase était à double tranchant, mais aussi très maladroite, mais si cela pouvait le faire réagir, fallait bien au moins ça. Elle arqua un sourcil quand il reprit la parole. A dire vrai, elle ne s'était vraiment pas attendue à cette métaphore et ce qui suivit. Qui aurait pu s'en douter ? Merlin peut être. De multiples blessures ? C'était un thème récurent depuis le début : marques, cicatrices, blessures. Elle voulait se tromper. Elle voulait qu'il parla d'autres choses. Elle voulait vraiment que ce qu'il avait à dire n'avait rien à voir avec de la violence physique, celle morale était déjà bien difficile à supporter. Pourtant quand il releva son t-shirt, il fallait bien se rendre à l'évidence. C'était le cas. Et Lumen en vit des cicatrices et elle serra les dents dégoûtée. Dégoûtée par la cruauté de l'homme et des choses terribles dont il était capable de faire. Ce qu'il lui demanda la laissa sans voix. Interdite, elle se laissa faire quand il lui prit la main pour la poser sur un pansement sale et plein... de sang. Elle dut se lever à son tour pour ne pas se casser le dos. Il fallait avouer que même avec le taux d'alcoolémie dans son sang, Calixte restait tout de même plus fort qu'elle et se retrouver plier en deux n'était pas vraiment le rêve. D'autant plus que Lumen était une fille assez petite, voilà pourquoi le surnom de lutin ne la dérangeait pas. Elle ne se demanda même pas comment une telle plaie pouvait encore être ouverte. Elle ne souhaitait aucunement le savoir. Et sa dernière question tout aussi rhétorique que la précédente (du moins Lumen le pensait) lui glaça le sang. Le tableau était terrible, mais elle imaginait sans mal une famille pareille, une famille qui n'avait justement aucun sens de la famille. Sur ce point-là, les Macmillan ne valaient guère mieux cherchant à reporter leur préférence sur leur petite dernière comme pour retrouver leur fille perdue au détriment des autres enfants. Et c'était en cela que cette famille n'avait rien à envier aux malheurs des autres. « J'aimerais pouvoir te dire que ça l'est. » Parvint-elle tout de même à dire, toujours pétrifiée à l'idée d'un père battre son fils, pour une raison ridicule. « Mais te mentir, je ne le ferais pas. Je préférerais me jeter de la tour d'astronomie mille fois que de faire ça. » C'était un de ses principes : toujours dire la vérité. Dire des mensonges était une chose abjecte à ses yeux et on lui reconnaissait un franc parlé certain, et malgré la douceur qu'elle possédait jamais elle ne se tairait, plus jamais. « Mais se poser des questions sur tes parents, ça, c'est normal. Il n'y a rien de plus normal que ce que tu fais tous les jours, pourtant le jeu n'en vaut pas la chandelle.» Et il n'avait guère besoin d'elle pour savoir ça. Que devait-elle faire maintenant ? Partager son expérience ? Elle n'en voyait pas l'intérêt. Et ajouter quelque chose, lui semblait si irréalisable. « Je ne pensais pas qu'ils allaient aussi loin et maintenant que tu viens de me dire ça, je sais que j'aurais mieux faire de me taire, j'en suis vraiment désolée. » Était-elle seulement capable de se taire ? Bonne question, mais elle réalisait pour la première que peut être il valait mieux fermer sa bouche plutôt que pousser quelqu'un à dévoiler ses terribles secrets, elle aurait souhaité qu'il en soit autrement.
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Calixte M. Webster
LE CLAIR OBSCUR
+ SORCIER DEPUIS LE : 08/04/2013 + PARCHEMINS : 824 + LOCALISATION : Dans l'enceinte de Poudlard, peut-être dans un coin solitaire à boire pour oublier, ou avec ses amis pour faire bonne figure !
Ma déchéance n’aurait pas pu être pire que ce qu’il se passait à ce moment précis. Je dois vraiment aller mal, je suis certainement beaucoup trop perturbé… En 5 ans et demi passé à Poudlard, à mentir, à échafauder des plans pour que mes camarades ne se rendent pas compte de ma fausse personnalité, des sévices endurés, de ma place dans ma famille, j’ai toujours réussi à m’éclipser, à trouver la bonne parade sans éveiller de soupçons, j’ai toujours réussi à m’évader dans la volière pour trouver du réconfort auprès des hiboux de l’école et de mon harfang des neiges, Hermès, et depuis quelques mois, je m’enfonce souvent prêt de la forêt interdite pour picoler. Personne ne m’a jamais vu dans mes phases de dépressif paumé, complètement débraillé, les cheveux en pétard, les yeux cireux lançant des éclairs pouvant consumer le château en une seconde, avec une humeur massacrante, puant l’alcool à des kilomètres à la ronde. Le lendemain je fais toujours bonne figure, endossant à nouveau mon masque pour que personne ne se doute de rien. Personne ne devait me voir avec cette dégaine, je fais clairement peur à voir ! Je m’assure toujours de rentrer bien après le couvre-feu, pour être sûr de ne croiser aucune âme qui vive et forcément, le soir où j’ai franchement trop abusé sur la bouteille, je tombe sur une humaine. Bon, heureusement, cette humaine c’est Lumen, il vaut toujours mieux tomber en terrain ami, qu’en terrain ennemie. L’ennemi raillera et enfoncera, mais l’ami s’inquiétera et questionnera. Au final, si j’avais encore le cerveau en position de réfléchir, je me poserais la question de savoir ce qui est le plus embêtant dans cette histoire…
Lumen se fait compatissante, puis pleine d’inquiétude, sarcastique, moralisatrice, empathique, taquine, elle semble passer par différentes émotions certainement pour me faire réagir mais au vu de mon état, je ne capte pas grand-chose, les connections ne semblent plus vraiment se faire dans les méandres de mon cerveau. Je ne l’entends pas essayer de me remonter le moral avec ses petites phrases, telle que « Oui, ils sont forts, mais toi, t’es doué aussi, il suffit de regarder dans quel état tu es prêt à de mettre pour oublier. » ou sa manière de vouloir détourner mon attention avec le quidditch. Malheureusement, je n’arrive pas assez à assimiler pour réussir à calmer ma honte, ma haine, ma colère, ma rancœur… Je tente de me défiler, de m’enfuir loin d’elle, loin de cette conversation, loin de cette prise de conscience qui me fait plus de mal que de bien, de ce dialogue qui ne me mène à rien, de cette tourmente qui court-circuite mon cerveau et me vrille les tripes à chaque instant. Mais lorsque je me débats avec mes bras et mes jambes pour trouver un semblant d’équilibre et me mouvoir avec la rapidité d’une tortue marine, Lumen me sort la phrase qui annihile toutes les pensées d’évasion qui parasitaient mon esprit déjà beaucoup trop embrumé et me fait inévitablement me retourner : « C’est ça t’as raison, prend la fuite, casse-toi Einstein. ». Planté de toute ma hauteur, enfin de toute celle que je peux avoir avec ce semblant d’équilibre, devant elle, je lui assène une première phrase remplie de haine et voulant se faire une belle métaphore avec des verres vides et pleins. Je ne vais pas plaider mes belles paroles ce soir, c’est certain. « Et d’ailleurs, j’ai une question pour toi… Tu crois franchement que moi je perdrais mon temps avec toi si t’étais comme eux ? Et sincèrement, je n’ai pas habitude de défendre les causes perdues. » Et en lui offrant mon torse en pâture, je lui pose la question qui me trotte en tête depuis des années, cette question qui m’a longtemps rendu triste, souvent torturé, indéniablement fait souffrir, et qui restera à jamais sans réponse. Cette question que je n’ai jamais pu poser à voix haute, qui m’étrangle presque rien qu’en la formulant à une autre personne que le néant m’entourant. Et pour associer mes paroles et mes actes, pour qu’elle comprenne vraiment ce que je vis, ce que je ressens, j’attrape sa main et la pose sur mes pansements. Dégueulasse quand tu nous tiens, et pour ma défense, je ne suis plus en mesure de mesurer mes actes. Sa petite taille et ma force encore présente malgré mon état lamentable, l’oblige à se lever et à se tenir prêt de moi. « Tu crois que c’est normal que ce soit mon père qui m’inflige tout ça, depuis que je suis gamin, et que ma mère ferme les yeux, ou que ma sœur se satisfasse de mes malheurs ? ». Je la sens se raidir quand les mots franchissent ma bouche et qu’elle prend pleinement conscience de ce que je lui dis, ce que je lui révèle, ce qui constitue ma vie et mon plus grand secret. « J’aimerais pouvoir te dire que ça l’est. Mais te mentir, je ne le ferais pas. Je préfèrerais me jeter de la tour d’astronomie mille fois que de faire ça. » Sa phrase me fait étonnamment du bien, je retire sa main de mon torse et la serre contre moi comme pour me rassurer. Ses yeux dégoulinent de sincérité, je sais que je peux la croire, Lumen a toujours été une personne honnête. Je ne sais pas trop dans quoi je m’embarque, je n’ai plus assez les pieds sur terre pour y réfléchir, je sais juste qu’elle m’apaise un peu, que je sens le poids sur mes épaules s’alléger un instant, un instant de répit. « Mais se poser des questions sur tes parents, ça, c’est normal. Il n’y a rien de plus normal que ce que tu fais tous les jours, pourtant le jeu n’en vaut pas la chandelle. » « J’joue ma vie Lu’, j’ai pas l’impression d’avoir beaucoup d’choix en vue… » Mon poids est légèrement difficile à porter, je finis par m’affaler sur le canapé, emportant Lumen dans mon sillage que je n’arrive pas à lâcher de peur de me perdre un peu plus. Je crache presque chaque mot qui franchit la barrière de mes lèvres : « Mon paternel, ce cher médicomage réputé, m’a d’jà menacé de m’faire manger telle ou telle plante bradycardante, vasoconstrictante, qui m’étoufferait dans mon sommeil ou m’bousillerait l’cerveau… J’n’ai jamais compris pourquoi il ne l’avait pas fait plus tôt d’ailleurs, histoire de m’écarter du tableau d’sa vie parfaite. En attendant, il aime se défouler sur moi… » Un instant de silence s’impose entre nous avant que Lumen reprenne la parole. « Je ne pensais pas qu’ils allaient aussi loin et maintenant que tu viens de me dire ça, je sais que j’aurais mieux fait de me taire, j’en suis vraiment désolée. » Je la regarde un instant, mes yeux vitreux rencontrant les siens vraiment plus alertes. Elle me parait un peu floue par moment et ma tête a tendance à me tourner pas mal, mais je reste là à l’observer un moment… Un très long moment… Très longtemps… Beaucoup trop longtemps en fait… Mes mains toujours accrochées aux siennes… Mon regard vide essayant toujours de préserver le sien. « T'sais que grâce à lui j'suis devenu imbattable en potion et dans tout c'qui concerne les remèdes médicinaux ? » Un ange passe… Puis un deuxième… Je lâche enfin ses mains pour remonter mon T-shirt et ressortir mes pansements franchement tout moche. Je pointe du doigt le premier « Pour c'ui-là, j’ai sorti le remède de d’habitude, donc ça va j'le connais d'puis qu'j'suis môme… » Je pointe ensuite le second comme si c’était tout à fait naturel de faire une liste détaillée de ses plaies, de comment elles avaient été faite et comment je m’en étais débarrassée « Pour c'ui-là, il a utilisé une nouvelle plante, c’est pour ça qu'ça saigne encore, j'suis pas certain d’avoir encore trouvé la bonne pommade… Et t'vois cette cicatrice ? » Je lui montre la ligne fine et blanche qui zèbre tout le côté gauche de mon thorax juste au niveau du cœur. « C’est la toute première qu’il m’a faite… J’avais six ans, il m’a dit qu’elle me rappellerait à jamais que mon cœur lui appartient… » Je passe mes doigts dessus et un instant je retourne dans mes pensées, dans les souvenirs de cette journée… C’est la première fois que j’ai vu autant de haine dans le regard de mon père et la première fois qu’il a levé la main sur moi. J’ai beaucoup pleuré, j’ai beaucoup souffert. C’est revenu fréquemment, je n’ai jamais compris, en grandissant j’ai pris le parti de ne plus lui faire le plaisir de voir ma douleur, je crois que ça l’énerve encore plus puisque maintenant il s’amuse à faire de multiples expériences. Poudlard m’a en quelque sorte sauvé, pendant plusieurs mois je suis loin de la hargne de mon père… « J’ai toujours été un jouet pour lui… Le jouet que tu n’as jamais aimé et que tu maltraites parce que s’il se casse tu t’en fiches… » Cette dernière phrase franchit ma bouche dans un murmure… "Un pantin qui doit épouser Perséphone Black! "
@destiny.
Lumen Macmillan
CŒUR DE LIONNE
+ SORCIER DEPUIS LE : 23/08/2012 + PARCHEMINS : 5770
Calixte & Lumen En face d'un danger, il y a pour l'homme deux attitudes possibles, ou la fuite, ou la résistance.
Que la vie pouvait être cruelle. Lumen le pensait fortement. Et plus elle avançait dans la vie, plus elle trouve la vie injuste. Tous les malheurs du monde tombaient toujours sur les mêmes. Incontestablement, chaque personne qui souffrait une fois connaissait tout un flot de malheurs toute sa vie. Alors Lumen, elle ne croyait plus au bonheur, elle n'espérait plus qu'un jour elle serait heureuse un jour. Pourtant elle voyait en ces souffrances des mises à l'épreuve, celles qui vous poussent à devenir meilleur ou plus sombre encore. Peu importait le passé, c'était les choix qui déterminaient l'avenir. Et en y réfléchissant, on devenait meilleur par choix et non par obligation. A moins d'avoir de fortes responsabilités pesant sur leurs épaules. Et Calixte faisait partie de ces personnes qui n'avaient obtenu dans leur enfance que la douleur, une vie de merde comme le disait Lumen. Et elle n'ignorait pas ce que c'était, d'exister dans le but de glaner un peu d'amour de ses parents sans jamais y parvenir, comme si l'amour semblait inaccessible. Et alors on devait vivre traités comme des bêtes. Si Calixte avait sans doute vécu plus d'atrocités que Lumen, elle arrivait non sans mal à imaginer ce que des douleurs physiques qu'on l'infligeait pouvaient avoir comme effet. Et malgré tout, elle savait que n'importe quelle autre personne préservée de la brutalité de la vie ne saurait jamais décrire ce mal. Certains diraient "quand la potion est tirée, il faut la boire". Mais comment vivre avec la douleur ? Lumen ne saurait pas y répondre, ça s'apprenait avec le temps. Et en cette soirée, Lumen tentait tant bien que mal de faire comprendre à Calixte qu'il fallait arrêter de s’apitoyer sur son sort, que l'alcool ne servait à rien. Quelle drôle d'ironie, quand on savait qu'elle ne disait pas le quart de ce qu'elle venait de déblatérer à l'instant à Lullaby elle aussi ayant un léger penchant pour un verre de trop. Mais à la différence, la serdaigle l’entraînait dans son sillage.
Le faire réagir... quelle curieuse idée. Dans un tel état, il était difficile de saisir certaines choses, surtout venant d'une personne qui parlait avec bien plus d'énergie, de conviction. Et de toute évidence, cela ne servait pas toujours à quelque chose. La seule réponse, positive ou négative peu importait, fut lorsqu'il bougea en disant qu'il se cassait. Elle le regarda se mettre debout et tenter d'avancer. Elle prévoyait qu'il s'écrase sur le sol en essayant de monter les escaliers. Elle se demandait même comment réussissaient à le porter. Il avançait aussi rapidement qu'un escargot, si bien qu'il l'entendit lorsqu'elle fit de l'ironie. « C'est ça t'as raison, prends la fuite, casse toi Einstein. » Quelle douce manière de dire les choses. Mais cela suffit. Il lui fit face et malgré l'état dans lequel il se trouvait, il lui restait assez de force pour que Lumen ne parvienne pas à arracher sa main de son emprise. Elle ignorait quel était le but de cette manœuvre, mais cela s'annonçait très mal. Elle dut se lever tandis qu'elle découvrait des cicatrices sur le corps du sixième année. Surprise, mais aussi affolée, elle se demanda d'où elles pouvaient toutes venir. Mais la réponse à sa question arriva rapidement et se portait sur une seule personne : son père. Était-ce normal ? Affligée par un tel traitement, elle préférait se jeter mille fois par la tour d'astronomie que dire oui. Et elle lui en fit part. Elle ne sut pas si cela le rassura ou eu une quelconque impact sur lui. Quand elle lui dit que le jeu n'en valait pas la chandelle, Calixte commença à parler d'une manière étrange, raccourcissant les mots, en mangeant des syllabes. Elle dut se concentrer sur ses paroles pour tout bien comprendre. Il jouait sa vie. Elle ne se permettrait pas de le contredire à ce sujet, mais on avait toujours le choix, toujours, elle le pensait sincèrement. Pourtant, elle se contenta d'hocher la tête. Elle ne se rendit compte qu'au dernier moment qu'il chutait dans un canapé, mais cela lui suffit pour ne pas l'écraser et tomber à côté de lui. Mais il maintenait toujours sa main. Elle inclina légèrement la tête sur le côté, curieuse de savoir ce qu'il allait lui dire d'autre. Elle pensait avoir tout vu, tout entendu. Pourtant, il reprit bel et bien la parole. Expert en potions ? En même temps, il fallait bien trouver un moyen de se débarrasser de ces vilaines blessures le rapidement possible. Surtout lorsqu'elles saignaient abondamment comme la dernière en date visiblement. Et elle déglutit quand elle apprit (même si cela ne la surprit pas vraiment) que Mr Webster menaçait parfois - assez souvent peut être- de détruire totalement son rejeton. Pourquoi ne l'avait-il pas encore fait ? Comment expliquer la mort d'un garçon alors qu'il était tout petit à moins de tout révéler ? Quoique, en tant médicomage, son père trouverait surement une solution à cette interrogation. Peut être ne voulait-il pas être meurtrier... quoique Lumen en doutait fortement, ce ne serait qu'une chose en plus dans son si beau palmarès. Ou alors peut être était-il utile... Un enfant, c'était toujours utile pour un couple manipulateur à souhait, toujours. Mais la gryffondor préféra se taire et l'écouta jusqu'au bout. Charmant, songea t-elle. Il énumérait les cicatrices, précisant la date ou le pourquoi, ou le comment il l'avait soigné. Il parlait un peu beaucoup tout seul, se perdant dans ses phrases, et ses pensées ne remarquant surement pas tout ce qu'il lui révélait. Elle tiqua alors sur les mots "six ans". alors ça faisait si longtemps. « Treize ans. » Murmura t-elle plus pour elle-même que pour Calixte après un rapide calcul. Elle montra ses mains et leva un doigt représentant chaque année comme pour réaliser l'ampleur de la situation. Treize ans, se répéta t-elle. Les mots qui lui venaient à l'esprit étaient cruel, vil, dégueulasse et d'autres adjectifs tout aussi terribles. De plus, le fait que son père travaillant à saint mangouste avait du mal à se mettre dans l'équation. Dans sa tête, les médicomages représentaient la confiance, pas forcément la douceur, mais disons des personnes qui voulaient aider les autres à guérir, pas les enterrer plus bas que terre.
Elle fut plutôt soulagée de ne pas en entendre davantage. Connaitre tout en détail lui aurait été insupportable. Pourtant, il ne termina pas là et se compara à un jouet, puis à un pantin, jusqu'à ce qu'elle devait surement pas dire, puisqu'il le murmura. « Par la barbe de Merlin. » S'exclama t-elle alors qu'une tête blonde s'imposait à son esprit. Elle voyait qui était cette Perséphone, une gryffondor de sixième année si ses souvenirs ne la trahissaient pas. Mais elle n'eut aucune envie d'en parler, une petite idée lui passant par la tête. Aussi minuscule soit-elle, elle choisit de la partager coûte que coûte « Tu sais pour la pommade... Tu pourrais en parler au professeur de botanique, tout en inventant un mensonge crédible. Si ça se trouve, elle pourrait te renseigner. » Dit-elle, juste pour donner un conseil. Elle ignorait totalement s'il le ferait ou si il s'en souviendrait le lendemain. Mais elle y avait pensé alors maintenant, elle ne pouvait plus effacer cela. « Un jouet... un pantin. ça me fait penser à l'histoire de Pinocchio. » Fit-elle en se levant. Elle avait une idée derrière la tête, mais elle ne savait pas trop comment s'y prendre pour le moment. « Donc, c'est un grand père qui décide de se construire un pantin car il voudrait un petit garçon. Mais il avait deux fils comme ça accrochés aux poignets et deux autres aux chevilles peut être, je ne me souviens plus très bien. » Elle fit un geste au dessus des poignets de Calixte et imita rapidement deux fils. « Hum... il devait marcher comment ? Hum, à peu près comme ça. » Puis elle tenta de marcher tel un pantin géré par un adulte ou un enfant. Puis elle éclata de rire tellement elle se sentait idiote. « Ouais, non, laisse tomber, j'ai surtout l'air ridicule. » Elle roula des yeux et rit encore une fois. Elle-même ne savait pas du tout comment elle voulait en venir. Elle ignorait totalement ce qui lui était passé par la tête. Surement état-ce une manière de détourner la conversation. Elle reprit sa place dans ce canapé. « Mais grace à la magie, Pinocchio est devenu un véritable petit garçon, mais quand il ment, il y a son nez qui commence à grandir. C'est une drôle d'histoire, tu ne trouve pas ? Les moldus ont vraiment de l'imagination pour l'invention de leurs histoires. » Une de ses amies née moldu ou de sang mêlé Lui avait donné un livre de contes moldus une fois. Elle avait lu en diagonale : Peter Pan, Cendrillon et Blanche Neige. Ou d'autres encore. « Par contre, je ne t'ai pas raconté cette histoire parce que je te vois comme un pantin hein ? Tu m'y as juste fait pensé. » Ce livre l'avait marqué pour la simple et bonne raison que ça ne faisait pas partie de son monde, alors forcément quand on lui parlait de jouet et pantin, ça lui venait à l'esprit.
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Calixte M. Webster
LE CLAIR OBSCUR
+ SORCIER DEPUIS LE : 08/04/2013 + PARCHEMINS : 824 + LOCALISATION : Dans l'enceinte de Poudlard, peut-être dans un coin solitaire à boire pour oublier, ou avec ses amis pour faire bonne figure !
« J’ai toujours été un jouet pour lui… Le jouet que tu n’as jamais aimé et que tu maltraites parce que s’il se casse tu t’en fiches… » Cette dernière phrase franchit ma bouche dans un murmure… « Un pantin qui doit épouser Perséphone Black. » Mes pensées ne se font plus vraiment cohérentes, tout s’enchaîne dans ma tête, tout coule de ma bouche dans un flot continu sans franchement réfléchir à ce que je fais réellement. J’entends vaguement de loin un jurement flotter dans l’air avec la voix de mon amie, mais je n’écoute pas vraiment ce qu’elle dit, pommade, botanique, tout ça me semble très loin, comme dans un autre monde, dans une autre réalité à laquelle je ne participerais pas, un univers où je n’aurais pas à craindre de me faire frapper, ou je pourrais exister pour ce que je suis et par pour ce qu’on veut de moi, un endroit où je pourrais tout simplement être moi… Mais là tout de suite, je ne sens que la sécheresse de ma bouche et une petite douleur prendre le bout de son nez au sein de mes entrailles. « J’ai soif, t’as pas du jus d’citrouille Lu’ ? » Je regarde vers elle, puis pose mes yeux sur la bouteille vidée à nos pieds, le cadavre de la migraine qui commence à poindre dans ma tête, s’enfonçant un peu plus et appuyant bien fort, martelant mon crâne comme un marteau-piqueur… Je regarde ensuite à droite, puis à gauche, je tapote mes poches de mes mains, mais il me semble que rien ne pourrait étancher ma soif à cet instant, pourtant je pourrais certainement avaler le lac entier avec le calamar géant s’il le fallait !
Et c’est quand elle se lève que je comprends qu’elle devait certainement continuer à me parler, alors que j’ai déjà décroché depuis un bon moment semble-t-il. « Désolé, j’t’écoutais pas… » Je la regarde le plus attentivement possible malgré les coups frappant dans ma tête, et elle poursuit comme si de rien n’était, semblant un peu perdue dans ses propres pensées. « Donc, c’est un grand-père qui décide de se construire un pantin car il voudrait un petit garçon. Mais il avait deux files comme ça accrochés aux poignets et deux autres aux chevilles peut-être, je ne me souviens plus très bien. » Elle se penche légèrement vers moi pour appuyer ses dires par des gestes au-dessus de moi, des fils invisibles partant de mes poignets et s’éloignant de moi. Ne comprenant pas vraiment ce qu’elle essaie de dire je la laisse continuer, observant attentivement le moindre de ses gestes. « Hum… Il devait marcher comment ? Hum, à peu près comme ça. » Et la voilà qui commence à bouger d’une manière vraiment, mais vraiment trop étrange. Les membres semblant tout désarticulés, ce qui n’est pas pour la mettre à son avantage, n’importe qui aurait l’air ridicule à faire ça, je ne comprends donc pas pourquoi elle le fait. « Dis-moi Lu’, j’comprends pas ton nouveau jeu. Mais si tu veux j’peux essayer et te prouver que j’suis pas complètement soul ! » J’allais pour me lever et prendre part à ses gesticulations et lui montrer que je suis encore tout à fait mettre de moi-même, mais elle laissa filer une phrase « Ouais, non, laisse tomber, j’ai surtout l’air ridicule. » Et son rire retenti à nouveau dans la pièce seulement pleine de notre présence et elle revint s’assoir prêt de moi sur le canapé de notre salle commune. « Mais grâce à la magie, Pinocchio est devenu un véritable petit garçon, mais quand il ment, il y a son nez qui commence à grandir. C’est une drôle d’histoire, tu ne trouves pas ? Les moldus ont vraiment de l’imagination pour l’invention de leurs histoires. » Je commence à me noyer dans ses mots, beaucoup trop de mots qui se bousculent dans ma tête et dont je n’arrive pas saisir le sens tellement ils semblent aller trop vite les uns derrière les autres.
Tout est confus et j’aimerais juste qu’elle cesse d’autant parler. Incapable de former une pensée cohérente, beaucoup trop noyé sous toute cette histoire, mon cerveau en complète dérive sous ce tsunami de paroles, je n’arrive qu’à laisser sortir un son de ma bouche : « Hein ? » Ce son guttural sortant de ma bouche toujours aussi sèche et râpeuse ne semble même pas l’arrêter, et elle continu de parler. « Par contre, je ne t’ai pas raconté cette histoire parce que je te vois comme un pantin hein ? Tu m’y as juste fait penser. » Essayant de rassembler le peu d’information que j’ai retenu de tous ces moments qui actuellement ressemble plus à une langue étrange et incompréhensible qu’à un bon anglais que je maîtrise parfaitement habituellement, je lâche une nouvelle phrase, avec ma voix pâteuse, une phrase sortant légèrement de nulle part, pour essayer de repartir sur des pensées cohérentes : « C’est qui Pinocchio ? C’est l’autre Grayson qui en a parlé en cours aujourd’hui ? » Un malaise me prend subitement, je savais que je trouvais ce type étrange, mais pas au point d’avoir une réaction viscérale en disant son prénom. « Tu l’trouves pas bizarre ce type d’ailleurs ? Comme Scodelario, trop beaux pour être honnêtes, trop jeunes pour être profs et… » Je m’arrête subitement dans ma lancée un goût amer dans la bouche et l’estomac qui semble entamer une gigue dans mon ventre, petits bonds sur petits bonds. « J’me sens pas bien Lu’… » Avant que tout sorte de ma bouche sans que je puisse contrôler le jet, je me penche en avant et après quelques minutes de supplices où j’ai l’impression de rendre tripes, sang et eau, je regarde la petite flaque bien étendue à nos pieds. Heureusement, je n’ai pas arrosé ma voisine. Fatigué, mal, impuissant, je m’allonge et pose ma tête délicatement sur les genoux de mon ami. « J’suis qu’une merde Lu’… Comment je vais faire pour m’en sortir… » Et le plus piteusement possible, semblant marié aux plus gros malheurs du monde, je me mets à sangloter comme je ne l’ai jamais fait en public, relâchant pression, souffrance et détresse profonde. Les larmes inondant mes joues et rapidement les vêtements de mon amie.
@destiny.
Lumen Macmillan
CŒUR DE LIONNE
+ SORCIER DEPUIS LE : 23/08/2012 + PARCHEMINS : 5770
Calixte & Lumen En face d'un danger, il y a pour l'homme deux attitudes possibles, ou la fuite, ou la résistance.
Lumen roula des yeux, ses paupières se fermèrent. Quelle drôle d'idée avait-elle eu de parler de Pinnochio. Elle ignorait pourquoi elle racontait cette histoire, ni même quel effet cela aurait-il sur Cal. Mais voilà, elle vit bien qu'il ne l'écoutait pas vraiment, ou du moins qu'il ne parvenait pas à suivre une seule de ses phrases complètes. Pourtant, elle continua malgré tout, préférant se voiler la face. Peut être qu'en essayant de comprendre quelque chose à son charabia, il penserait à autre chose. Une technique comme une autre. Et malgré tout, cela fonctionna, au moins un temps. Elle haussa tout de même un sourcil quand il lui demanda qui était ce personnage. Elle venait un peu de l'expliquer, mais son cerveau eut du mal à tilter. « Grayson ? » Se demanda t-elle. Surprise par ce nom, elle dit tout haut ce qu'elle pensait et le regretta quelques peu. Car cela montrait à quel point elle ne faisait pas attention à ses professeurs. De toute évidence, ce nom semblait si 'commun' que les connexions se firent que très tard. Elle ouvrit légèrement la bouche quand elle entendit les qualificatifs utilisés pour le décrire... trop beau, trop jeune. Ah ça par contre, ça lui donnait bien plus d'indications sur la personne en question. Il s'agissait apparemment du professeur d'histoire de la magie. En tant que jeune fille, elle ne le trouvait pas plus "beau" qu'un autre, mais soit. En plus, elle ne faisait pas vraiment attention aux enseignants de cette matière soporifique. Mais elle ne prêta pas plus d'attention aux noms que Calixte citait, car elle le vit devenir encore plus pâle que les secondes précédentes. Elle se pétrifia quand il reprit la parole... Il se sentait mal. La seule solution qui lui semblait intéressante était d'aller dormir. Dormir, ça faisait toujours bien. Du sommeil, Calixte en avait bien besoin. Et elle se reprochait quelque peu de le maintenir en éveil alors qu'il aurait simplement du tomber raide sur son lit.
C'est alors qu'elle le vit se vider de ses tripes, et surement quelque peu dégoûtée, mais surtout triste pour lui, elle ne bougea pas d'un cil, l'observant impuissante rejeter tout ce qu'il pouvait. Le mot qui lui vint à l'esprit était simplement le pauvre. Il inspirait forcément la pitié, même s'il s'agissait d'un sentiment parfois très négatif. La compassion apparaissait tout de suite plus positif dans les mœurs, mais quelle différente entre les deux au final ? Elle eut une chance incroyable qu'elle n'ait pas été touchée par quelques gouttes. Elle ignorait totalement ce qu'elle devait faire, car la situation prenait une tournure qui ne lui plaisait vraiment pas et qu'elle ne s'était pas imaginée. Qu'il vomisse ne l'étonnait pas tant que ça, mais la suite la surprit vraiment. Elle fixa la flaque sur le sol pendant quelques secondes, se disant qu'il valait mieux nettoyer cela rapidement, avant qu'ils n'oublient ou que l'un d'eux marche dedans. De toute évidence, Calixte tenait mal à l'alcool, car cela le rendait malade. Elle savait que certains pleuraient, d'autres dormaient tout de suite et d'autres comme dans le cas de Calixte vomissaient. On réagissait tous différemment avec de l'alcool dans le sang. Lumen avait un léger penchant pour le whisky pur feu, mais elle n'avait jamais été au point d'être saoule comme le sixième année. Calixte s'allongea alors dans le canapé, peut être trop fatigué. En même temps, ça se comprenait, on se sentait tout mal après ça. Et même si elle n'appréciait pas vraiment qu'on l'utilise d'oreiller ou de doudou, elle se contenta de lever les mains quand il posa sa tête sur ses genoux. La phrase qu'il prononça fit un nouveau choc à Lumen. Une merde. Comment lui dire encore une fois que ce n'était pas vrai ? Mais elle n'ouvrit pas la bouche. Il pleura. Tout simplement. A force de se cacher derrière des apparences de pseudo bad boy, forcément, il devait avoir du mal à relâcher la pression. Elle se mordit la langue, ignorant ce qu'elle pouvait dire. Mais à dire vrai, elle avait cette drôle de sensation qu'il voulait peut être pas de longues phrases inutiles. Mais Lumen... c'était la première fois qu'elle se retrouvait dans une telle situation. Ou tout du moins, une situation très rare. Et sa deuxième phrase ne sonnait pas vraiment comme une question, mais plutôt comme une affirmation désespérée. C'était le mot pour décrire Calixte Webster à ce moment précis : désespéré. Et Ça faisait terriblement mal de voir quelqu'un dans un tel état. Il se trouvait dans une gouffre où régnait souffrance, douleur et peine. Mais elle ignorait totalement ce qu'elle devait faire. Car pour le moment, c'était plutôt la question qui s'imposait et non la précédente. C'est pourquoi, elle se tut, ne bougea pas durant quelques secondes. Elle passa alors une main dans ses cheveux. « Je ne sais pas, je ne sais pas... » Souffla t-elle, davantage pour elle même. Elle croyait sincèrement que Calixte pouvait s'en sortir, mais on ne parvenait pas à une telle fin dans un claquement de doigt. La magie faisait des merveilles, de belles prouesses, mais jamais, elle ne guérissait les blessures. De ce côté là, les sorciers comme les moldus étaient démunis de la même façon. Peu importait le sang, le monde, les techniques, jamais, on ne pourrait contrôler la vie, ni les sentiments. Mais pour le moment, elle ne voyait qu'une option : le soutenir, enfin du moins s'il l'acceptait. Mais la manière dont il pleurnichait prouvait bel et bien qu'il ne tenait plus. C'est bien beau les apparences, mais ça ne servait à rien. Mais Lumen ne pouvait pas l'en blâmer. Elle se cachait elle aussi, parfois, souvent même. Elle ne pleurait jamais, mais ça ne disait pas non plus qu'elle ne souffrait pas. Parfois, elle se sentait au bord d' un précipice, mais elle savait que si elle se laissait tomber, la chute risquait de lui être fatale. Elle lui attrapa la main comme il l'avait fait précédemment et parut réfléchir un instant. « Tu as besoin de repos pour le moment. » Dit-elle simplement d'une voix assez basse.
Elle ne s'était pas imaginée sa soirée ainsi et à dire vrai, elle n'était pas non plus la plus douée pour rassurer quelqu'un. Tout ce qu'elle parvenait à faire, c'était de prononcer quelques mots, qui par chance n'étaient sans aucun sens. Puis elle se rappela d'une phrase qu'il avait prononcé, mais à laquelle, elle n'avait pas fait attention. Il disait avoir eu soif... c'était surement encore le cas et son cerveau tilta assez rapidement. Quand on crachait ses tripes, forcément on se déshydrater par la même occasion. Et le mot qui s'imposa à son esprit était "eau". « Tu parlais de jus de citrouille tout à l'heure... Il te faudrait de l'eau, tu ne peux pas rester dans cet état là. » Elle entendait par là qu'il devait absolument boire quelque chose et pas une boisson acide. Elle plongea alors sa main dans une de ses poches de veste et en sortit un mouchoir en tissu inutilisé et délicatement plié qu'elle conservait où cas où elle se mettait à pleurer. Elle le glissa ensuite dans l'autre main libre de Calixte et sourit doucement. « Tiens, prends le, t'en as plus besoin que moi. » Eh oui, elle ne trouvait rien d'autre comme phrase à formuler. Elle arrivait à faire rire les autres, mais elle regardait toujours ses amis entre de pleurer avec un pincement au cœur, sans arriver à dire quoique ce soit d'adroit.
BY .TITANIUMWAY
Calixte M. Webster
LE CLAIR OBSCUR
+ SORCIER DEPUIS LE : 08/04/2013 + PARCHEMINS : 824 + LOCALISATION : Dans l'enceinte de Poudlard, peut-être dans un coin solitaire à boire pour oublier, ou avec ses amis pour faire bonne figure !
Après ma petite plainte annonçant une débâcle évidente, ma sensation de nausée grandissante se transforme rapidement en un beau vomissement tout ce qu’il y a de plus dégueulasse. Je ne saurais dire depuis combien je ne me suis pas retrouvé dans un état aussi pitoyable, je pense même que si j’étais réellement en état pour essayer d’y réfléchir attentivement, je pourrais dire que je ne me suis jamais retrouvé dans une situation aussi minable, que je n’ai jamais vu autant, que je n’avais jamais franchi la limite de l’oubli. Et si j’étais en état de comprendre, d’analyser et réfléchir, je pourrais rapidement me dire que ma réaction de ce soir n’est qu’en vive réaction à la lourdeur de ma vie. Je vomis tripes comme je vomis ce mal être déchirant petit à petit chaque parcelle de moi-même, comme je tente de me sortir de cette misère sans nom, de ce fardeau qui est ma vie depuis ma naissance, comme pour me libérer d’une gêne bien trop ancrée dans tout mon être et qui m’empêche de vivre. Je reste ainsi avec une douleur profondément ancrée en moi et surtout avec la détestable sensation d’être sale, la bouche affreusement sèche, avec cet arrière-goût de dégueulis pas franchement appétissant. Je me fais l’effet d’être en éternel sursis, comme si je devais survivre, comme si je devais tenter de m’accrocher… Mais m’accrocher à quoi ? A une vie malheureuse, destructrice, douloureuse ? A une vie qui n’est pas la mienne et qui me détruit un peu plus chaque jour ?
Rongé par mes pensées déprimantes, lasse de toutes ces choses et surtout impuissant face à la noirceur de ma famille, je tente te trouver un semblant de réconfort auprès de mon amie, qui ne m’a toujours pas envoyé paître comme le boulet que je suis ce soir. Je m’allonge alors sur le canapé, laissant reposer ma tête sur ses genoux, le visage offert à l’âtre de la cheminée où un feu s’amenuise peu à peu pour trouver la paix sereine de la nuit, bien loin de ce que je ressens actuellement. Et dans un sanglot à peine voilé je lâche cette dernière phrase : « J’suis qu’une merde Lu’… Comment je vais faire pour m’en sortir… ». Phrase aussi destructrice que libératrice, les premières larmes coulent enfin sur mes joues, s’échappant de mes yeux inondés pour finir leur course sur la tenue de Lumen qui n’émet plus aucun son, mais je suis bien trop loin pour me demander ce qu’elle peut bien penser de moi. Pour une fois je ne me retrouve pas seul avec mes angoisses et cette sensation libératrice de soutient me réchauffe le cœur. Par sa simple présence, j’ai l’impression de partager beaucoup… J’ai cette sensation de chaleur qui s’insinue en moi, mais je sens toujours mon cœur crispé, cette sensation de malaise et de souffrance mêlés qui m’étreint depuis beaucoup trop d’années. Sa main glisse alors dans cheveux au moment où elle reprend la parole : « Je ne sais pas, je ne sais pas… ». Sa petite voix soufflée comme dans un songe et sa main apaisante et caressante, me font l’effet d’une douce tendresse me laissant dans une torpeur agréable. Les larmes se sont taries d’elles-mêmes, sans réellement que je ne m’en rende compte, laissant toute fois une sensation de tiraillement sur ma peau et un mal de crâne de plus en plus persistant. Je me retourne lentement – comprendre que mon état ne me permet pas de virer de bord vivement sans dommage collatéraux - ma tête se retrouve enfoui dans son giron et mes bras encercle sa taille dans une étreinte salvatrice. Et comme pour souligner mon analgésie passagère et si réconfortante, je laisse filtrer un son étouffé par son vêtement, un mot qui veut à la fois rien dire et tout dire, un mot qui se passe de commentaire ou d’explication superflue : « Merci… ». Ce petit mot reste à planer longtemps à mes oreilles. Pour l’instant je savoure ce moment comme suspendu au-dessus du vide, je ne pense pas à demain, à la chute qui sera surement très dure et je ne comprends pas qu’en une soirée j’ai bousillé six ans de mascarade. Bonheur, malheur… L’avenir le dira…
Sa petite main vient trouver la mienne, comme je l’avais fait un peu plus tôt, rapidement je retrouve la chaleur de sa peau, la douceur de sa paume et le plaisir de son contact qui m’apaise comme un baume. « Tu as besoin de repos pour le moment. » Je sers un peu sa main, rapprochant nos menottes entrelacées près de mon cœur. Je n’ai pas envie de me séparer d’elle, je n’ai pas envie de perdre l’espoir qui s’est insinué en moi, aussi infime soit-il, je n’ai pas envie que cette douce torpeur s’en aille et que les ténèbres me rongent à nouveau, me fragilisant un peu plus chaque jour que Merlin fait. Et pourtant je sais que le paradis n’existe pas, que l’éternel est un gros délire et que la vie c’est une grosse blague dévastatrice… « Tu parlais de jus de citrouille tout à l’heure… Il te faudrait de l’eau, tu ne peux pas rester dans cet état-là. » « Je suis bien Lu’, t’avoir là, c’est beaucoup pour moi… » Et pourtant je sens mon corps me crier que ce n’est pas vrai, qu’un peu d’eau serait la bienvenue pour endiguer cet état désertique qui a pris place dans ma bouche. Je la sens bouger un peu, mais je ne fais que ressentir ses mouvements, mes paupières bien trop lourdes refusent de s’ouvrir ne serait-ce que pour observer. La tête toujours bien nichée sur son ventre et nos deux mains toujours sur mon cœur, j’ai l’impression de sombrer petit à petit. Je perçois ensuite un tissu se glisser délicatement dans ma main libre et la voix mélodieuse de mon amie retentir à nouveau à mes oreilles « Tiens, prends le, t’en as plus besoin que moi. » Ne comprenant pas clairement où elle veut en venir, je lutte pour parvenir à ouvrir un œil et regarder ce qu’elle m’a donné. Un petit mouchoir me semble-t-il. Je décale alors légèrement ma tête pour voir sur son visage un doux sourire fleurir ses lèvres. Et comme dans une ultime délivrance, mon cœur parlant à la place de la bouillie qui englue mon cerveau, je murmure une nouvelle phrase, les mots s’échappant à la vitesse d’une tortue borgne et cul de jatte, représentant bien l’état actuel de ma vivacité d’esprit : « Merci Lu’… D’être là… » Et avant de sombrer doucement dans un demi sommeil, je continue de murmurer lentement : « Tu peux pas savoir comme ça me fait du bien… »
@destiny.
Lumen Macmillan
CŒUR DE LIONNE
+ SORCIER DEPUIS LE : 23/08/2012 + PARCHEMINS : 5770
Calixte & Lumen En face d'un danger, il y a pour l'homme deux attitudes possibles, ou la fuite, ou la résistance.
La soirée semblait toucher à sa fin, même si elle avait été longue, autant pour l'un que pour l'autre. Entre vomis et pleurs, Calixte mourrait de fatigue. Et les forces manquaient à Lumen pour rester debout encore un moment. Morphée l'appelait tout autant que son camarade de maison. La gryffondor devenait peu à peu taciturne et ne parvenait qu'à formuler quelques mots peu importants. Elle le scruta d'un regard inquiet lorsqu'il gerba ses tripes. Le sort s'abattait visiblement sur lui, ce qui le poussait à avoir une basse opinion de lui-même. Elle comprenait en un sens qu'on puisse en arriver là, même si personnellement, elle cachait sa détresse avec une certaine aise. Elle vivait depuis si longtemps avec la douleur que celle-ci faisait partie d'elle-même. Elle avait même cette sensation d'avoir connu cela toute sa vie. Le souvenirs de bonheur s'estompaient avec le temps. La mort de sa sœur -aussi cruel soit-il de dire ça- lui avait ouvert les yeux sur la réalité des Macmillan. Sa famille ne tenait pas debout, elle n'avait aucun sens, vidée de véritables liens. Les Macmillan n'étaient qu'apparences. Et finalement, à Poudlard, c'était aussi le cas. Elle rencontrait quelques élèves dans ce cas. Et étrangement, elle n’éprouvait aucune pitié, aucune haine, aucun mécontentement quand elle découvrait la véritable personnalité de certains. Ça ressemblait davantage à de la compréhension et de la compassion.
A part quelques gestes et quelques phrases, Lumen ignorait comment réagir, peu habituée à ce genre de circonstances. Mais quand Calixte sombra, elle hésita un temps. Elle ne bougea pas durant quelques minutes, plusieurs questions s'imposaient dans son esprit. Elle remua quelque peu la main, mais il n'ouvrit les yeux et ne gigota pas non plus. Il dormait. Elle ferma les yeux, tentant de trouver une solution au problème. Que devait-elle faire au juste ? Le laisser là ou tambouriner à la porte du dortoir de Olivier pour l'aider à ramener le sixième année dans son lit ? Quoique dans le second cas, elle réveillerait tout le monde avec ce bruit insupportable. Et finalement, elle se rendit compte que ça n'aurait pas été l'idée la plus brillante qu'elle ait pu avoir. Olivier pourrait poser des questions et là pour le coup, elle ne se sentait pas le cœur à répondre à un interrogatoire aussi court soit-il. Mais pour le moment, son bras servait très clairement de doudou et ce n'était pas le genre de choses qui pouvait lui plaire. De plus, il suffirait qu'il se retourne ou quoique ce soit pour lui tordre le poignet. Et cette optique l'obligea à grimacer. Puis, elle repensa à cette flaque de vomi et malgré son peu d'entrain à penser au lendemain, elle imaginait les têtes des lève tôt qui découvriraient ce triste spectacle. Elle voyait déjà trois ou quatre crétins marcher dedans et d'assimiler ce truc qu'après. Bien sûr, en rire ne serait pas de refus. Assister à une telle scène pourrait être assez sympathique. Toutefois, personne ne saurait expliquer cette tâche et ça c'était agaçant. Voilà, pourquoi nettoyer ce tapis semblait être l'une des premières choses à faire. Elle ne sut comment elle parvint à se mettre sur ses pieds, mais elle se glissa sans déranger le sommeil du garçon sur l'accoudoir. Elle sortit sa baguette de sa robe humide à cause des pleurs de l'héritier Webster. Elle s'accroupit alors au dessus de la nappe de dégueulis et prononça cette simple formule apprise lors de ses jeunes années dans cette école. « Tergeo » Et le tout disparut avec une vitesse très lente. Satisfaite du résultat, elle se redressa et médita un long instant. Il fallut bien dix minutes avant de penser à un quelconque enchantement de lévitation. C'est qu'il s'agissait d'une base de la magie, comme dirait le professeur de sortilèges.
Lumen soupira et posa une main sur de ses manches, se posant encore multiples de questions. Il fallait reconnaître qu'on prenait certains risques avec cette magie-là, comme ceux que le garçon se prenne la tête dans des murs. Mais là n'était pas le but. Il valait mieux qu'il ne se réveille pas le lendemain avec des bleus et des bosses de partout. Cela nécessitait donc de la patience « Bon bah, allons y. » Murmura t-elle avant d'agiter sa baguette. Sans surprise le sort fonctionna et elle gravit les marches. Et plusieurs minutes plus tard, il se trouvait sur son lit et Lumen retournait dans son dortoir. Elle se faufila telle une souris à l'intérieur afin de n'importuner personne et se laissa tomber sur le matelas qui l'appelait depuis de longues heures.
Spoiler:
Bon, je fais court pour fermer un rp, mais ma réponse est naze.