Il était à peine sept heures ce matin, lorsque la bonne humeur de Nika Black s'envola et que sa journée s’assombrit. Assise à la table des serpentards, elle tenait une lettre à la main. L'expéditrice était sa mère, femme infidèle avec qui elle n'avait plus échanger un mot depuis l'été dernier lorsqu'elle l'avait surprise avec son amant. Froissant la lettre dans sa main, elle jeta un regard noir en direction de la table des gryffondor ou sa sœur aînée était en train de flâner avec ses stupides amies. Dawn était à ses côtés. Normalement elle aurait du les conter le fond de ses pensées, lui transmettre sa colère et ses agacements, mais elle n'en fit rien. Elle sentait le sang en elle qui commençait à bouillonner. Cette maudite famille n'était qu'un fardeau, en particulier la mère et la sœur. Si seulement elle avait pu s'en passer, la vie aurait été tellement plus simple. Terminant de froisser le papier pour en faire une boule, elle le jeta parmi les pancakes et le jus de citrouille, elle se leva, raide, des revolvers à la place des yeux. Repoussant les gens sur son passage, elle créa un chemin entre elle et Perséphone. Arrivant par derrière, elle ne lui laissa même pas le temps de prononcer un mot qu'elle lui attrapa les cheveux, plaçant sa bouche aussi près de son oreille que possible. Chuchotant pour que personne n'entende, elle s'assurera, toutefois, que la principale concernée en entende chaque mot distinctement. « Je viens de recevoir une lettre ? Est-ce une plaisanterie ? Tu te moques vraiment de moi et de ton nom, manifestement. » Se relevant, elle afficha un air dédaigneux aux copines de sa sœur aînée pour que celles-ci comprennent qu'il n'était pas nécessaire d'intervenir. Tirant un peu plus sur la tignasse de la gryffondor, elle la força à se relever et la traîna littéralement en dehors de la grande salle afin de trouver un endroit un peu plus tranquille pour avoir une discussion de famille. Accélérant le pas, elle savait exactement où est-ce qu'elle allait amener la tumeur cancéreuse de la famille Black pour pouvoir laisser éclater sa colère. Les cachots. Lieu de perdition pour nombre d'élèves, c'était un havre de paix pour la brune à la peau de nacre. Lieu où elle aimait à se retrouver pour penser, se mettre les idées au clair, et avoir des discussions à l'abri des oreilles indiscrètes d'élèves à la curiosité trop développée à son goût.
Lâchant finalement l'emprise sur les cheveux de blés de sa sœur, elle la jeta dans un coin du cachot afin d'inspirer plusieurs fois pour tenter de calmer la colère qui était en train de monter en elle. Elle se demandait bien à quoi cela servait que son père s'acharne autant, qu'elle fasse elle-même tant d'efforts et de sacrifices pour laver leur nom une bonne fois pour toute et l'élever à la meilleure place si les volontés de sa mère et de sa sœur étaient de tout foutre en l'air. « Je peux savoir quelle est votre nouvelle lubie encore ? Sincèrement, tu n'es donc bonne à rien ! L'estime que tu as pour toi est encore plus basse que je le pensais. Te vendre à un raté comme Calixte Webster ! Je ne te laisserai pas faire, tu m'entends ? Cela n'arrivera jamais. » Elle était hors d'elle, dans une colère noire, comme rarement elle l'avait été. Généralement, Nika était une personne dotée d'un calme qui étonnait. Froide et distante, elle donnait l'impression que rien ne la touchait, que tout glissait sur sa peau de porcelaine que cela ne l'atteigne. Seulement lorsque l'on touchait à sa famille, elle n'était plus la même. Elle ne laissait pas le manque de respect se produire. Elle aimait tellement son père, souhaitait tellement voir son rêve se réaliser, que le moindre obstacle se plaçant devant sa route devait être exterminer, quand bien même qu'il s'agisse de sa sœur. Un instant, elle pensa à Caïn. Etait-il au courant de cette association du diable ? Si cela se produisait, cela le tuerait sûrement. La colère prit un autre niveau. S'approchant de sa sœur, elle attrapa son menton pour la forcer à la regarder dans les yeux. « As-tu penser à notre père ? Petite égoïste ! Que penses-tu ? Que tu auras une vie volage comme notre traînée de mère ? Oh... Mais tu ne savais pas ? Ta maman a un amant et si tu te lances dans ce mariage, non seulement tu seras la risée et tu entraîneras la famille Black avec toi, mais ta vie sera tellement vide de sens que ton seul plaisir sera de te faire mettre dans un lit. » Elle se demandait ce qui la retenait de la gifler. Contrôlant sa main, elle sentait des tremblements spasmodiques dans le bout de ses doigts trahissant une envie furieuse de fendre la chair. Ses yeux ténébreux continuaient de fixer la lionne qui lui faisait face. Elle n'avait plus rien à lui dire, elle voulait, non elle exigeait, des explications.
Lorsqu'elle avait vu le nom de Calixte Webster sur le parchemin que lui avait adressé Erel, son cœur avait raté un battement. Parmi tous les prétendants de sang pur qu'il y avait encore, il avait fallut qu'elle choisisse le plus minable. Celui dont personne n'avait jamais voulu même ses propres parents. Son ascension n'était du qu'à l'absence d'héritier après la mort de son frère. C'était un second choix, ce le serait toujours. Entrer dans la famille Black serait une bien trop grande augmentation pour ce perdant. Son sang était peut-être pur mais il ne possédait rien d'autre et cela ne suffisait pas à tout faire. Les mains sur les hanches, elle se demandait si ses parents lui en voudraient réellement si elle tuait sa sœur. Finalement, l'avis de sa mère lui importait peu et cela serait plus tôt un réel soulagement pour son père. Seul l'existence d'Azkaban et les ambitions futures de Nika étaient en train de sauver la vie de Perséphone Black.
Perséphone s'était levée de bonne humeur pour la première fois depuis bien longtemps et elle avait bonne espoir que cela dure toute la journée. Elle était heureuse pour la simple et bonne raison qu'elle commençait petit à petit à se faire apprécier par les autres Gryffondor. Les quelques filles de sa chambre avait finalement compris que Perséphone essayait de changer et qu'elle n'était peut-être pas aussi horrible que cela. Elles avaient passés une bonne partie de la nuit à parler ensemble, apprenant à se connaître et devenant de nouvelles amies. Du coup, le lendemain matin, elles avaient proposés à Perséphone de venir s’asseoir avec elles dans la grande salle, ce que la jeune fille avait tout de suite accepté. Elle s'était donc préparée en chantonnant, avec un dynamisme matinal insoupçonné et était descendue dans la grande salle. Là-bas, elle s'était assise avec ses nouvelles amies et avait engagé une conversation animée avec les autres jeunes filles. Perséphone passait donc un bon moment quand soudain, elle sentit quelque chose lui tirer les cheveux et avant qu'elle ne puisse réagir, elle entendit la douce voix de sa sœur. « Je viens de recevoir une lettre ? Est-ce une plaisanterie ? Tu te moques vraiment de moi et de ton nom, manifestement. » Perséphone laissa échapper un petit cris en sentant sa sœur tirer un peu plus sur ses cheveux et à contrecœur, et surtout pour ne pas créer un scandale, elle se leva et laissa Nika la guider hors de la salle. Dans les escaliers pour descendre au cachot, Perséphone attrapa le bras de sa sœur, le tordit, afin que cette dernière lâche prise. « Lâches-moi petite peste ! » Et Nika fut bien obligée de lâcher sa soeur pour ne pas avoir le bras cassé. Elle poussa Perséphone dans un coin du cachot et les deux jeunes femmes purent enfin se faire face. Elles étaient totalement différentes autant physiquement que mentalement. L'une était brune, l'autre blonde. L'une avait les yeux marron, l'autre les yeux verts. Tant de différences qui rappelaient les portraits crachés de leurs parents, Nika celui de leur père et Perséphone, celui de leur mère. Mais leurs différences n'étaient pas seulement physique, l'une était la fierté de la famille alors que l'autre, n'était que la petite fille indigne. Bref, rien ne pouvait laisser penser qu'elles étaient sœurs sauf peut-être leur nom de famille, seul lien existant encore entre elle. « Je peux savoir quelle est votre nouvelle lubie encore ? Sincèrement, tu n'es donc bonne à rien ! L'estime que tu as pour toi est encore plus basse que je le pensais. Te vendre à un raté comme Calixte Webster ! Je ne te laisserai pas faire, tu m'entends ? Cela n'arrivera jamais. » La voix criarde de Nika ramena la jolie blonde à la réalité, face à son pire cauchemar. Alors c'était donc cela, la brune au visage aigri avait découvert que Perséphone était fiancée et cela ne lui avait pas plus ? Perséphone commença à fulminer, Nika était la seule à pouvoir la mettre dans des états pareils, dans des colères aussi noires et destructrices. A ce moment précis, Perséphone oublia toutes ses bonnes résolutions, elle oublia toutes ses bonnes intentions et elle arriva même à un point où elle oublia qui elle était. Contrairement à sa sœur, Perséphone n'était pas une fille calme et réfléchie, elle était impulsive et instinctive, elle se laisser guider par ses émotions et non pas sa tête. « Ah bon ? Et qu'est-ce que tu vas faire Nika ? Allez te plaindre à ton petit papa chéri ? C'est bien la seule chose que tu sais faire ma pauvre. » répondit Perséphone avec un sourire au coin avant de continuer. « Je te rappelle que tu n'as pas ton mot à dire dans cette histoire. Mets-toi bien ça dans la tête Nika, tu n'es rien pour moi et tu n'es pas le centre du monde. Je n'ai pas besoin de ton approbation ou même de ton avis, je m'en moque. Et puis, te devrais être heureuse, je vais changer de nom de famille et dans quelques années, tout le monde aura oublié qu'il y avait une deuxième fille Black dans la famille. Papa l'a déjà oublié, cela ne devrait pas être trop dur pour les autres. » Continua Perséphone en croisant les bras. Elle n'avait jamais fais preuve d'autant de self-contrôle et elle devait certainement cela au détachement qu'elle avait pris avec son père. Depuis qu'elle avait décidé qu'elle ne voulait plus courir après une cause perdue, elle avait plus de distance vis à vis de sa famille, elle était moins blessée par leurs attitudes envers elle. Soudain Nika s'approcha de Perséphone et lui attrapa violemment le menton. « As-tu penser à notre père ? Petite égoïste ! Que penses-tu ? Que tu auras une vie volage comme notre traînée de mère ? Oh... Mais tu ne savais pas ? Ta maman a un amant et si tu te lances dans ce mariage, non seulement tu seras la risée et tu entraîneras la famille Black avec toi, mais ta vie sera tellement vide de sens que ton seul plaisir sera de te faire mettre dans un lit. » Et avant de prendre la peine de réponse, Perséphone écrasa violemment le pied de sa sœur pour la faire lâcher prise. « Ne me touches pas... » Dit-elle d'une voix sourde et menace. Généralement, Perséphone n'était pas dotée de cette capacité qu'avait certaines personnes de projeter une aura menaçante dans la pièce mais cette fois, les yeux enflammés de Perséphone ne pouvait pas laisser Nika de marbre, Perséphone n'avait jamais été aussi sûr d'elle et n'avait jamais autant tenu tête à sa sœur, étant plutôt de nature soumise avec cette dernière. Soudain, la jolie blonde tiqua sur les propos de sa sœur et sur la révélation que venait de lui faire cette dernière sur leur mère. Perséphone aurait du être choqué, elle aurait du en vouloir à sa mère mais en réalité, ce ne fut pas le cas. Elle comprenait que pour sa mère, être mariée à un homme pareil pouvait être dur et elle ne lui en voulait absolument pas de vouloir sortir de sa prison dorée. « Mais bien sûr que notre père est au courant, tu es idiote ou quoi ? Tu crois que maman a assez de pouvoir pour signer un pacte de fiançailles sans lui ? Non. Elle a du lui faire pression pour qu'il accepte, elle devait avoir quelque chose sur lui.... » Puis elle ajouta. « Je vais peut-être finir volage comme notre mère mais toi se serait pire, tu finiras comme notre père, seule, aigrie, emplie de rancœur et avide de pouvoir. Quand il ne sera plus là, qui te restera-t-il ? Tes amis ? Ils ne vont pas passer leur vie à supporter tes caprices et ton caractère infâme. Tu es pourri de l'intérieur Nika, ton cœur est aussi froid que celui d'un détraqueur. Tu n’amènes rien de bon dans ce monde. » Perséphone baissa la tête et la secoua légèrement en murmurant « Quel gâchis.» Presque triste d'avoir vu sa petite sœur devenir ainsi, de l'avoir vu être transformée par leur père, comme elle l'avait été également pendant un temps. Perséphone attendit la réponse de sa sœur, elle était persuadée qu'elle allait l'injurier, la frapper et s'énerver. Nika n'avait jamais su voir les rares fois où Perséphone jouait encore son rôle de grande sœur et s'inquiétait réellement pour elle car au fil des années, elle avait perdu cette habitude, préférant haïr sa sœur plutôt que d'essayer de la comprendre malgré ses méchancetés. Elle n'avait pas eu envie de se battre pour elle, elle n'avait pas eu envie de continuer de creuser pour savoir si il y avait un semblant de bonté chez sa sœur. « Tu devrais être heureuse non ? Tu prendras enfin la place de l’aînée et comme d'habitude, tu seras la seule obsession de père, tout ce que tu as toujours voulu, non ? » Perséphone détailla pendant un moment sa petite sœur, essayant de percevoir un semblant d'émotion, elle qui voulait toujours rester impassible. « Laisses-moi te poser une question sans arrières pensées et si tu le peux, j'aimerais que tu me répondes franchement. Est-ce que tu es heureuse? » Nika avait toujours eu ce que Perséphone désirait, avoir la considération de son père, être admise à Serpentard et avoir de l'assurance. Pourtant, elle ne savait pas si sa petite sœur était réellement heureuse de tout ce qu'elle possédée. Perséphone se demandait si elle aurait été heureuse à sa place, si la vie de Nika était bien meilleure que la sienne. Parce que malgré le fait qu'elle était rejetée par sa famille, Perséphone avait grâce à cela une certaine liberté et son père n'en avait plus rien à faire de son comportement. Seule Nika s'occupait encore des agissements de sa sœur, de peur que cette dernière ne ruine complètement l'honneur de la famille alors que leur père, considérait déjà que Perséphone n'existait plus.
Elle n'avait pas écouté ce qu'elle lui disait, bien trop appliquée à traîner ses cheveux et sa maudite personne jusqu'au cachot où l'intimité leur permettrait de s'expliquer sur l'affront que l'aînée des Black venait de faire à leur famille. La première réaction de l'enfant roi arriva avec la tentative de la Gryffondor, de lui faire mal. Lâchant sa prise sur la tignasse de sa « grande soeur », Nika la laissa s'échapper comme un oiseau chétif, et laissa un sourire fin s'afficher sur son visage de cire. Haussant un sourcil pour marquer un peu plus son étonnement et son amusement, elle laissa un rictus se faire entendre. Il suffisait qu'elle se fasse quelques copines pour qu'elle se découvre un courage qui lui faisait défaut jusque là. C'était, d'ailleurs, très ironique pour une Gryffondor qui n'arrivait, jusque là, pas à élever la voix et s'imposer. Pauvre chose, elle pouvait essayer tant qu'elle voulait de lui faire face, le résultat serait toujours le même ; renvoyée dans les cages, elle irait pleurer sa misère et son insignifiance dans son dortoir. Peu importait, elle n'avait pas le temps de se moquer d'elle sur ce point, un sujet bien plus important et brûlant devait être abordé. Abandonnant son petit déjeuner et la compagnie de Dawn pour cette explication, elle comptait bien avoir le fin de mot l'histoire et une explication digne de ce nom pour cette infamie qui venait de se produire. Crachant son venin, elle restait impassible, fixée dans ses retranchements et égale à elle-même, aucune expression sur le visage si ce n'est la colère qui doucement s'emparait de ses traits pourtant si doux et parfaits. Jamais, Nika ne se mettait dans une colère folle. Toujours mesurée, indéniablement polie, elle maitrisait le va et vient de ses émotions pour que cela ne soit pas une faiblesse mais plutôt une force qu'elle pouvait choisir d'user à son avantage. « Ah bon ? Et qu'est-ce que tu vas faire Nika ? Allez te plaindre à ton petit papa chéri ? C'est bien la seule chose que tu sais faire ma pauvre. » Un rire sardonique trancha l'air du cachot humide dans lequel elles se trouvaient. Rejetant d'un signe de main les paroles de sa sœur, elle riait d'un rire franc alors que ses yeux furent piqués d'une certaine malice. Claquant sa langue contre son palais pour montrer son agacement, elle passa une main dans sa chevelure d'ébène pour la rejeter derrière ses épaules. Etait-ce là les seuls arguments de Perséphone ? Il faut avouer que Nika s'attendait à une confrontation d'une valeur supérieure. Lui ressortir sa relation particulière avec son père n'était pas la bonne tactique pour la toucher mais plutôt un bon moyen pour renforcer sa fierté et sa satisfaction d'être celle qu'il avait choisi. « Je te rappelle que tu n'as pas ton mot à dire dans cette histoire. Mets-toi bien ça dans la tête Nika, tu n'es rien pour moi et tu n'es pas le centre du monde. Je n'ai pas besoin de ton approbation ou même de ton avis, je m'en moque. Et puis, tu devrais être heureuse, je vais changer de nom de famille et dans quelques années, tout le monde aura oublié qu'il y avait une deuxième fille Black dans la famille. Papa l'a déjà oublié, cela ne devrait pas être trop dur pour les autres. » Les mains sur les hanches, elle continuait d'écouter le flot de parole de la lionne. N'essayant même pas de l'arrêter, elle était amusée par autant de crédulité et d'ignorance. Elle pouvait changer de nom comme elle voudrait, se marier encore et encore, elle resterait une Black. Ce n'était pas pour faire plaisir à la poupée de porcelaine mais personne ne pouvait venir contredire la génétique. Toutefois, il fallait avouer que parfois ladite génétique avec un humour incertaine. Comment pouvait-on associer une fade gryffondor façonnée dans de la chair de thon à une serpentard telle qu'elle qui avait hérité de la prestance des Black et qui se souciait de la réputation de sa famille ? C'était incompréhensible. Lorsqu'elle eu enfin finit de lui casser les oreilles avec ses jérémiades digne d'une enfant de dix ans, Nika prit enfin la parole. « Tu es tellement stupide que c'en est désolant. Tu veux que j'aille me plaindre à mon papa chéri ? Parce que maintenant c'est juste le mien ? Oh mais, Perséphone, voyons, je me souviens des nombreuses fois ou tu pleurais derrière la porte du bureau en suppliant qu'on te laisse entrer. » La première bombe était lancée. Le calme et la sérénité de la belle à la peau de nacre avait laissé place à la colère noire qui ne l'habitait que trop rarement. Peu importait le manque d'intérêt qu'elle portait à Perséphone, elle restait un membre de sa famille et le fait qu'elle mette leur nom dans la boue avec ce mariage diabolique était quelque chose qui ne la laissait pas du tout indifférente. « Tu peux te marier autant que tu veux et couler des jours heureux à n'être rien d'autre qu'une bonne femme au foyer tout juste bonne à être engrosser, mais choisi un mari qui ne fera pas autant honte à notre famille que tu ne le fais déjà. Avoir une tumeur dans la famille est déjà bien assez suffisant, crois moi. » Ses yeux s'étaient encore plus assombris qu'à l'ordinaire. Il n'y avait plus aucune différence entre la pupille et l'iris mais seulement deux billes noires fixant l'aînée de la fratrie des Black, prêt à ouvrir le feu à la moindre insolence. « Dois-je te rappeler qui je suis ? Tu as assez pleuré pour savoir que tout tourne toujours autour de moi. Je suis le centre de cette famille et la seule qui s'en préoccupe visiblement. Ton mariage n'aura pas lieu, même si pour ça je dois t’éviscérer de mes propres mains. »
Le ton était monté et l'accrochage physique commençait avec Nika empoignant fermement le menton de sa sœur pour la forcer à la regarder dans les yeux. A cela, ce fut un talon enfoncé sur son pied que se prit la poupée de porcelaine. Hors d'elle d'avoir été victime d'un tel manque de respect et d'une insolence aussi forte, elle jeta un regard meurtrier à la sixième année. « Ne me touches pas... » Le petit oiseau essyait-il de prendre son envol ? Tentative vaine, elle ne serait jamais libérée de l'emprise que Nika pouvait avoir sur elle. Bourreau à plein temps, la serpentard allait s'appliquer à faire de la vie de sa sœur un véritable enfer sur terre. Si elle voulait épouser le diable, autant lui donner un aperçu de ce que serait le reste de son existence. Au moins, elle ne pourra pas dire que la reine des abeilles ne l'avait pas prévenue. « Mais bien sûr que notre père est au courant, tu es idiote ou quoi ? Tu crois que maman a assez de pouvoir pour signer un pacte de fiançailles sans lui ? Non. Elle a du lui faire pression pour qu'il accepte, elle devait avoir quelque chose sur lui.... Je vais peut-être finir volage comme notre mère mais toi se serait pire, tu finiras comme notre père, seule, aigrie, emplie de rancœur et avide de pouvoir. Quand il ne sera plus là, qui te restera-t-il ? Tes amis ? Ils ne vont pas passer leur vie à supporter tes caprices et ton caractère infâme. Tu es pourri de l'intérieur Nika, ton cœur est aussi froid que celui d'un détraqueur. Tu n’amènes rien de bon dans ce monde. » Le fait qu'elle pense que leur père était au courant et qu'il accepte une pareille chose, montrait à quel point sa grande sœur pouvait être naïve parfois. Leur mère était peut-être une traînée mais elle restait une Black et la ruse était également dans ses gênes. Imiter la signature d'un mari que l'on côtoyait depuis tant d'années n'était pas un exercice très difficile quand bien même les neurones de notre cerveau ont du mal à se connecter entre eux. « Quel gâchis.» Une poussée de violence s'empara de Nika qui fonça vers sa proie comme un aigle ayant repérer son déjeuner. Sortant sa main, elle l'éleva dans les airs avant de l'abattre de toutes ses forces sur la joue de la Black. C'était l’hôpital qui se fichait de la charité si elle osait dire que le gâchis de la famille Black était Nika. Déchet ambulant depuis sa naissance, elle aurait mieux fait de réellement s'étrangler avec son cordon ombilical, le monde serait plus calme et plus serein qu'actuellement avec sa présence indésirable. « Ne redis plus jamais ça. Tu es la tâche sur notre photo de famille. Inutile, stupide, blondasse écervelée. Tu me fais honte, et je comprend pourquoi il ne t'as jamais aimé. Je suis déjà étonnée qu'il ne t'ai pas abandonnée à la naissance et qu'il ait gardé un tel fardeau sur son dos. Tu devrais soulager tout le monde et aller te jeter du haut de ton stupide dortoir de Gryffondor. »
« Tu devrais être heureuse non ? Tu prendras enfin la place de l’aînée et comme d'habitude, tu seras la seule obsession de père, tout ce que tu as toujours voulu, non ? » Alors c'est ce qu'elle pensait ? Que Nika avait voulue sa place d'aînée. Un léger sourire menaçant apparu sur ses lèvres pulpeuses. Secouant la tête comme pour tenter de chasser cette idée stupide, elle finit par reprendre son persiflage. « Je n'ai pas besoin d'être l'aînée pour être son obsession. Tu peux jouer à la détachée autant que tu veux, nous savons toutes les deux la vérité et qui jalousait réellement l'autre. Je n'ai jamais rien voulue de toi et je ne voudrais jamais rien de toi. Colle toi ça dans le crâne pour que l'on puisse avancer et régler ce qui nous intéresse réellement ici. » Ce n'était plus du sang qui coulait dans les veines de la vipère mais du venin qu'elle était prête à déverser sur la lionne jusqu'à ce que cette dernière se retrouve à terre et vaincue une bonne fois pour toute. Il semblait qu'elle lui avait laissé trop de liberté et d'espace ces derniers temps. Cette crise de rébellion devait être tuée dans l’œuf et Nika allait s'appliquer à le faire quoi qu'il lui en coûte. « Laisses-moi te poser une question sans arrières pensées et si tu le peux, j'aimerais que tu me répondes franchement. Est-ce que tu es heureuse? » Ce fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase. La patience de Nika, si elle était grande, possédait toutefois ses limites. Elle n'avait pas à répondre à une question pareille, surtout provenant d'une fille qui n'avait jamais tenté de la comprendre et n'avait fait que la jalouser durant toute sa vie. Un rictus s'échappa de sa gorge alors qu'elle sortait sa baguette magique dans la ferme intention de lui jeter un sort pour la punir de cette insolence mal placée. Ce fut au dernier moment qu'elle se ravisa. Se rapprochant de sa sœur, elle finit par lui planter sa baguette dans le nez. Enfonçant aussi loin qu'elle le pouvait. Elle afficha un franc sourire sur ses lèvres avant de caresser du bout des doigts la chevelure de sa sœur. « Mon bonheur ne te regarde absolument pas. Maintenant, reprends tes esprits et parlons de ces stupides fiançailles. » Allant dans un coin du cachot, elle s'adossa contre le mur de pierre froid, contemplant l'ensemble du chaos qu'elle venait de provoquer. Elle n'était pas violente dans l'ordinaire. Ce n'était pas du tout dans son caractère mais il fallait croire que Perséphone arrivait à réveiller en Nika des traits de caractère qu'elle ne se connaissait pas en temps normal. Peut-être s'agissait-il des liens fraternels impénétrables ? Bien qu'en général, il s'agisse de l'amour, chez la famille Black rien ne se passait jamais comme prévu. L'amour n'avait jamais été présent laissant sa place à l'indifférence qui aujourd'hui se muait peu à peu en une haine sans nom.
2001 mots / img @tumblr / code diesel
Dawn R. Blackwood
LA PRINCESSE DES GLACES
+ SORCIER DEPUIS LE : 18/08/2012 + PARCHEMINS : 6731 + LOCALISATION : Poudlard, la tanière des verts ou le terrain de quidditch
La journée avait pourtant bien commencée. Le réveil de Dawn avait sonné à une heure bien matinale mais même si Nika avait eu besoin de la secouer pour qu'elle daigne se lever elle n'avait pas trop râler, contrairement à son habitude. Tout se passait au mieux, elle n'était pas en retard et n'avait pas besoin de courir partout ou de sauter le petit déjeuner pour arriver à l'heure en cours. Mieux encore, elle avait réussi à parcourir les couloirs du château et à atteindre sa table dans la Grande Salle sans croiser Elwan. Depuis leur entrevue sur le terrain de Quidditch avant les vacances de Noël elle faisait de son mieux pour ne pas avoir à lui faire face. Elle avait fuit lâchement et maintenant elle s'appliquait à continuer. Jusqu'à maintenant elle avait plutôt bien réussi, il lui suffisait d'éviter de regarder vers la table des Gryffondors. Elle aurait dû se douter pourtant, que tout se passait bien trop facilement aujourd'hui pour continuer ainsi. Elle savait pourtant parfaitement que à Poudlard les journée n'étaient jamais tranquille. Elle avait fini par le comprendre au milieu du petit déjeuner alors que mes hiboux venaient de repartir après avoir déposé leurs courriers et colis. Dawn n'avait pas été étonnée de ne rien recevoir, au contraire elle était même plutôt soulagée, les seules lettres que ses parents lui envoyaient étaient pleines de reproches et de menaces à peine voilée. Mais à ses côtés Nika avait reçu une lettre qui semblait la mettre dans tous ses états. La jeune femme n'avait pas besoin de demander à sa meilleure amie ce qu'il se passait pour comprendre que quelque chose n'allait pas. En réalité, la colère qui irradiait de la Serpentarde était tellement vive qu'elle n'avait même pas besoin de se tourner vers elle. En fait, ce n'était même jamais nécessaire, Dawn connaissait l'héritière Black par cœur et elle n'avait aucuns doutes quant à ses sentiments actuels. Alors qu'elle n'avait même pas pu dire un mot pour comprendre la situation Nika s'était déjà levée et traversait la grande salle avec détermination, bousculant tous ceux qui avaient l'audace de se trouver sur son passage. Avec une grimace Dawn l'observa agripper violemment la chevelure blonde de sa sœur ainée. « Merde. » Marmonna-t-elle pour elle même. Il y eut un moment de battement, puis, sous les yeux de toute la salle Nika força sa sœur à la suivre, sa main toujours fermement refermée sur ses cheveux. Il se passait quelque chose entre les deux sœurs et vu leur relation et l'état de la Serpentarde les choses avaient toutes les chances de mal tourner.
Alors qu'elle reprenait place face à la table Dawn avisa une main qui tentait discrètement de saisir la lettre que Nika avait jetée sur la table. D'un geste vif elle attrapa le poignet de la sombre idiote qui lui faisait face et le plaqua sans ménagement contre la table, écrasant les os de la jeune fille contre le bois dur et froid. « N'y pense même pas. » Siffla-t-elle d'une voix lourde de menaces tout en plongeant un regard venimeux dans les yeux de la jeune verte trop curieuse. Le silence s'était fait autours d'elle mais elle n'y prêta pas attention, elle maintint son geste un instant pour s'assurer que tout le monde avait compris qu'elle était parfaitement sérieuse. Une grimace de douleur apparu sur le visage de la gamine et un éclair de douleur passa dans ses yeux. Ce ne fut qu'à ce moment que Dawn accepta de la libérer de son emprise, attrapant la fameuse lettre dans un même mouvement. Se désintéressant totalement des élèves autours d'elle et de ce qu'ils pouvaient dire elle parcourut la lettre du regard, essayant de ne pas en lire chaque détails mais d'en comprendre tout de même le sujet principal. Elle n'aimait pas lire le courrier de Nika de la sorte mais elle voulait savoir à quel genre de situation elle avait à faire avant de tenter de la retrouver. De toute manière elle ne doutait pas que sa meilleure amie lui aurait tout raconté. Mais au moins maintenant elle savait ce qu'il se passait et que les sœurs Black étaient dans un coin du château, certainement occupées à se battre avec application. Avec un soupir résigné elle se décida à abandonner son petit déjeuner entamé pour essayer de retrouver les Black. Bien que sœurs, leur relation étant catastrophique, Dawn faisait de son mieux pour arrondir les angles mais ni l'une ni l'autre ne lui facilitait la tâche. Avec un regard méprisant pour ceux qui la fixaient encore elle sorti sa baguette et réduit la lettre en cendres.
Une fois sortie de la Grande Salle Dawn n'eut pas besoin de réfléchir bien longtemps, au rez-de-chaussé il n'y avait pas beaucoup d'endroit où Nika avait pu trainer sa sœur. Cet étage ne comportait pas de salles de classes vides et les placards à balais qui s'y trouvaient étaient bien trop petit pour accueillir autre chose que des couples ayant besoin de proximité. Il faisait bien trop froid dehors pour aller dans le parc alors elle choisi plutôt l'option des cachots, sombres et éloignés de tout ils étaient le royaume des Serpentards, l'endroit parfait pour une dispute sans témoins. Ils faisaient peur à bon nombre d'élève mais Dawn s'y engagea sans la moindre hésitation, elle commençait à bien connaitre les couloirs sombres qui composaient les cachots et elle n'avait pas peur du noir. Elle entendit bien vite des éclats de voix qui la menèrent au cachot n°7, connu par les verts et argents pour les fêtes clandestines qu'il abritait souvent. Elle s'était attendue à tout mais pas à ça. Elle pensait trouver les deux sœurs en train de se hurler dessus, de se battre à coup de sortilèges ou même à coup de poings. Mais non. Elle était même loin du compte. Elles s'étaient empoignées, c'était évident, elles avaient toutes les deux les cheveux décoiffés et Perséphone arborait sur sa joue gauche une marque qui devenait rouge à vue d’œil. Mais elles n'étaient plus en train de se battre, plus pour le moment du moins, Nika était adossée contre l'un des murs de la pièce alors que Perséphone se trouvait toujours au centre. Mais ce qui concluait cet étrange tableau c'était la baguette de Nika qui ne se trouvait pas entre les mains de sa propriétaire. Elle était plantée directement dans le nez de sa sœur. Dawn réprima rapidement le fou rire qui lui venait devant cette situation. « Vous êtes sérieuses là? » Lança-t-elle à la place d'une voix forte pour attirer leur attention. Profitant de cet instant de relâchement elle se dirigea vivement vers Perséphone. Alors que la lionne était occupée à retirer la baguette magique de sa sœur de sa narine -ce qui avait l'air douloureux- elle faucha sa baguette qui dépassait de sa poche avant de prendre celle de Nika des mains de la rouge. Consciente qu'elle jouait là avec le feu Dawn coinça les deux baguettes dans sa ceinture et fit quelques pas en arrière pour se mettre hors de portée de l'une et de l'autre.
Elle croisa les bras sur sa poitrine et leur lança à toutes les deux un regard qu'elle voulait sévère, il était en réalité plus exaspéré et emplit d'incompréhension que réellement dur. Mais c'était ce qu'elle pouvait faire de mieux étant donné que la situation lui échappait et que l'une des deux personnes concernées n'était autre que sa meilleure amie, la moitié de son ame. « Ne me dites pas que vous vous battez à cause de la lettre que tu as reçue Nika. » Si elle avait parfaitement compris le contenu de la lettre elle avait un peu plus de mal à saisir les raisons de la colère de Nika. Sa sœur était fiancée, mais c'était leur lots à toutes, Dawn elle même avait vu sa main promise à un idiot de sang pur il y avait des années de ça. Nika devait pourtant comprendre la chance qu'elle avait d'échapper à cette tradition détestable et humiliante. Surtout que Perséphone avait été fiancée Calixte Webster, il ne représentait pas vraiment le parti idéal. Maintenant que son frère était mort il avait plus l'air d'un lot de consolation. Son comportement tournait souvent sa famille en ridicule alors il n'était pas exactement le gendre recherché par les patriarches de famille de sang-pur. Peut être Nika avait-elle peur de voir son nom trainé dans la boue par cette union des plus incongrues? Dans tous les cas cela ne semblait pas une situation assez grave pour provoquer une dispute aussi importante entre les deux Black, du moins pas aux yeux de la Serpentarde. Elle soupira et fit un nouveau pas en arrière pour mieux contempler les deux sœurs si différentes. « Vous êtes sœurs bordel! Ça n'a donc aucune importance pour vous? » Elle secoua la tête. Elle qui aurait tant voulu avoir une sœur ou un frère faisait face à deux sœurs ennemies. Merlin savait qu'elle comprenait parfaitement Nika et qu'elle avait une place particulière dans son cœur mais là elle devait admettre que ce n'était pas le cas.