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 Just a taste — PV Dawn

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Message Sujet: Just a taste — PV Dawn   Just a taste — PV Dawn Icon_minitimeDim 19 Juil - 15:37

Just a taste
Siobhán
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Dawn


 

 



 

 

The circle, rules and ruins
Yet again we are on our own
I don't need your opinions
What I got is alright  Δ Band of Skulls


Cette soirée tournait en boucle dans sa tête. La violence, les cris, la panique, le sang ; surtout, le sang. Il avait empli ses narines et elle s’en était enivrée, rentrant dans une sorte de frénésie. Cet homme qu’elle avait décapité d’un sort bien placé n’avait été que le premier d’une longue série, et bien rapidement, ses vêtements furent couverts de sang. Ce n’était que plus tard qu’elle parvint à sentir — pensait-elle, se persuadait-elle — ce qu’elle avait cherché toute la soirée, le pourquoi elle avait atterri à Hogsmead, initialement. Elle pouvait encore la voir, devant elle, se tordant de douleur en subissant un sort des plus vils. Elle pouvait encore se sentir gonfler de rage, de jalousie ; elle était la seule qui pouvait verser son sang, le goûter, le garder précieusement, pas ce vaurien de Death Eater. Alors, elle l’avait fait fuir, avec quelques mots bien placés, et un regard noir bien appuyé. Même si elle ne savait qui était derrière le masque, lui semblait très bien la connaître, et il n’avait pas attendu pour déguerpir. Elle avait alors tourné son attention vers l’adolescente, et elle n’avait souhaité qu’une chose, l’emporter avec elle et ne jamais la rendre. Mais elle ne pourrait jamais faire quelque chose d’aussi peu réfléchi, et alors, elle se retint de la toucher, de peur de céder à la tentation trop grande.

Elle l’avait déposée à St Mungo’s, et après une semaine à ruminer dans son coin, elle se dit qu’elle avait peut-être fait une erreur. Elle se léchait encore les lèvres à l’idée de l’avoir eue sous la main, presque sous la dent. Elle se demandait encore pourquoi elle avait choisi de la sauver plutôt que de la garder précieusement. Elle aurait pu la soigner elle-même. Certes, l’on connaissait sa présence à Hogsmead et la disparition de la demoiselle aurait été suspecte. Elle savait qu’elle avait fait le bon choix, mais elle ne pouvait s’empêcher de le regretter. Son obsession de la jeune femme grandissait, et depuis quelques jours, elle passait son temps dans sa fourrure, faisant les mille pas dans son Manoir, grognant et détruisant plusieurs de ses meubles. Elle avait fini par prendre sa décision, conséquence de son manque de patience caractéristique. Elle devait la revoir, s’enivrer de son odeur, et peut-être même réussir à goûter, à savourer une nouvelle fois ce crû des plus délicieux. Elle changea alors de forme, redevenant humaine, et sans un au revoir, claqua la porte du Manoir familial.

Son premier arrêt fut St Mungo’s, où elle avait amené la demoiselle quelques jours plutôt. A la fin de l’attaque, il était vrai qu’elle était dans un très mauvais état et qu’il lui avait fallu des soins immédiats pour sauvegarder sa santé. Le plus important avait été de traiter les effets du Cruciatus qu’elle avait subi, sous peine d’avoir des lésions persistantes dans son cortex magique. Quoi qu’il en soit, on lui apprit bien vite — et à contre-cœur — que les parents de la jeune fille avaient retiré l’élève de l’établissement dès qu’ils avaient pu. A cette découverte, Siobhán sentit une nouvelle fois une bouffée de colère l’envahir, et elle quitta l’hôpital précipitamment, avant de s’attaquer aux employés. Transplanant dans un silence quasi-total, elle réapparut à quelques mètres de la maison des Blackwood, dans l’ombre d’un chêne. Patiemment, alors, elle attendit que la nuit tombe, observant avec un intérêt malsain les allées et venues des parents de sa proie préférée. Finalement, peu après dix-neuf heures, le Manoir de ville était désert, et sans attendre, l’Australienne grimpa les marches menant à la porte et força les charmes, sans trop de difficultés, et rentra à l’intérieur du bâtiment.

Le Manoir était plus grand qu’elle l’avait imaginé, et elle savait qu’elle n’avait pas non plus toute la nuit pour retrouver celle qui occupait toutes ses pensées. Se laissant tomber à quatre pattes, elle parcourut l’espace armée de sa fourrure, et de son nez infaillible, gravissant les marches avec la délicatesse silencieuse que lui offrait sa forme. Très vite, elle était à l’étage, et elle parcourait l’espace avec une certaine lenteur, prenant soin d’imprimer chaque détail dans son esprit. Elle savait qu’elle risquait sûrement de revenir ici, un jour, car elle était incapable d’oublier ce goût si délicat, et qu’elle ferait tout pour avoir la jeune femme entre ses crocs une nouvelle fois. Parlant de la jeune femme, elle était devant sa porte, elle le savait. Reprenant forme humaine, l’Australienne ouvrit la porte avec lenteur, jetant un œil à l’intérieur. L’adolescente était alitée, mais elle ne savait pas si elle était endormie ou réveillée. Lentement, elle entra dans la pièce, observant la décoration, avant de fixer son regard définitivement sur le corps allongé. Elle regarda les bandages, intriguée, et se demanda pourquoi ses parents ne l’avaient pas entièrement soignée. Elle pouvait presque deviner les cicatrices sous le tissu, et elle fronça les sourcils. Il y avait une vague odeur de sang dans la pièce, et elle inhala longuement, fermant les yeux.
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Dawn R. Blackwood
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Message Sujet: Re: Just a taste — PV Dawn   Just a taste — PV Dawn Icon_minitimeMer 22 Juil - 23:26

Just a taste

SIOBHAN & DAWN

« Sortez. » Sa voix claqua dans le silence feutré de la pièce. A ses côtés le médicomage aux tempes grisonnantes hésita, entre les ordres qu'il avait reçus et les paroles de Dawn il ne savait comment agir. Désobéir aux Blackwood était une terrible idée à laquelle il n'osait penser mais le regard que leur héritière était si froid, si haineux qu'il ne se sentait pas le courage de s'opposer à sa volonté. Il lança un coup d’œil nerveux à la porte entrouverte de la chambre, incapable de prendre une décision. Il était conscient que en cet instant, peut importe la décision qu'il prenait, il jouait sa carrière. Passer outre les demandes des Blackwood était une folie mais quelque chose lui disait qu'il le regretterait amèrement s'il n'écoutait pas la jeune sorcière qui lui faisait face. Elle ne portait pas le nom de Blackwood pour rien. L'attaque du marché nocturne de Pré-au-Lard avait mis le monde sorcier dans tous ses états mais il ne s'était pas attendu à ce genre de réaction. Une sorcière qui refusait de se laisser soigner, c'était bien une première. Surtout vu les sortilèges dont la jeune Blackwood avait été victime, c'était déjà un miracle que l'équipe de Sainte-Mangouste l'ait laissé sortir aussi tôt. Il secoua la tête, il n'y avait pas de miracle là dedans, seulement l'influence particulièrement importante de sa famille. Il rassembla ses arguments et se retourna vers la jeune femme, espérant lui faire entendre raison. « Mais enfin, Miss Blackwood, soyez raisonnable... » Mais il eut à peine le temps de croiser le regard glacial de la Serpentarde qu'il sut qu'il aurait mieux fait de garder le silence. Refusant d'en entendre davantage, elle l'arrêta d'un geste. « Sortez immédiatement ou je vous jure que votre poste de médicomage ne sera plus qu'un lointain souvenir. » Le ton inflexible de la sorcière vibra dans l'air, indiquant au médicomage qu'il ne devait pas prendre ses paroles à la légère. Cette fois-ci ce n'était plus un simple avertissement, c'était une véritable menace. Dawn avait beau être bien jeune face à lui, il pouvait l'entendre dans le son de sa voix, dans son regard noirci par la colère et dans son attitude hautaine. Elle ne le connaissait pas et elle se fichait bien de qui il était, à cet instant précis elle le détestait de tout son être. Lui, et tout ce qu'il représentait. Elle voulait qu'il parte, peu lui importait ses blessures à moitié cicatrisées et les douleurs qui la réveillaient en pleine nuit, elle ne voulait plus le voir. Comprenant que c'était là une bataille perdue d'avance le médicomage fini par hausser les épaules avant de faire enfin demi-tour. Frémissante de colère, Dawn referma la porte derrière lui et laissa son dos endoloris reposer contre le bois froid.

Déjà une semaine s'était déroulée depuis l'attaque du marché nocturne de Pré-au-Lard et Dawn avait cessé de compter le nombre de médicomage qu'elle avait renvoyé avec une hargne non dissimulée. Elle pouvait déjà entendre les cris et les menaces de ses géniteurs mais elle comptait bien rester inflexible. Son transfert au manoir Blackwood avait été fait sans son consentement. Ses protestations avaient été accueillies par ses parents avec une moue de dédain et un refus catégorique. Trop faible pour réellement imposer sa volonté elle avait du se résoudre -de mauvaise grâce- à se laisser transporter jusqu'à la demeure de sa famille. Depuis, c'était une véritable armée de médicomages qui s'étaient succédé dans sa chambre pour soigner les plaies qui ornaient toujours son corps. Des médecins plus émérites les uns que les autres, aux diplômes inutilement nombreux et au noms bien trop propres. Bien sûr, l'héritière des Blackwood était trop précieuse pour être prise en charge par les guérisseurs de Sainte-Mangouste, la laisser se faire soigner au milieu de tous ses sangs-impurs était une idée inconcevable pour les parents de la sorcière. Quant à l'infirmerie de Poudlard il n'en avait même pas été questions, aussi compétente que soit l'infirmière de l'école les blessures de la Serpentarde étaient trop sérieuse pour être soignées dans une simple infirmerie. Dawn aurait aimé pouvoir s'imaginer que c'était l'affection qui avait guidé les choix de sa famille, mais elle n'était pas assez naïve pour cela. Sa sortie forcée de l'hôpital n'était pas dû à l'inquiétude de parents aimants. Le regard glacé et désapprobateur que lui avait adressé son paternel une fois que les médicomages lui avaient appris que la vie de sa fille n'était plus en danger ne trompait pas. Sa mère n'avait pas desserré les mâchoires ni prononcé le moindre mot mais son attitude était parfaitement claire. Ils désapprouvaient fortement le comportement que la Serpentarde avait eu pendant l'attaque des mangemorts. Leurs idéaux n'avaient jamais été un secret dans le manoir, même si cela n'avait jamais été dit clairement, Dawn n'ignorait pas que son paternel faisait partie des mangemorts. De ceux-là mêmes qui l'avaient torturé. Peut-être même avait-il été présent ce soir là. Pourtant ce n'était pas le fait de savoir que leur enfant avait été attaqué par l'un des leur qui scandalisait ses parents, mais bien qu'elle s'était opposée à eux sans hésiter. Elle secoua la tête, le cœur au bord des lèvres, cette situation, ce conflit permanent, la rendait malade.

Avec des gestes précautionneux elle alla s'asseoir sur son lit. Le t-shirt et le legging qu'elle portait ne suffisaient pas à la réchauffer alors elle se résigna à se glisser sous sa couverture. Elle détestait rester enfermée dans sa chambre mais elle refusait de descendre assister aux allées et venues de ses parents. Elle était présente dans le manoir contre son gré et c'était là l'unique moyen qu'elle avait pour protester. Un soupir s'échappa de ses lèvres lorsque son regard tomba sur les bandages qui s'enroulaient autour de ses bras. Le tissu blanc laissait transparaitre les marques écarlates qui ornaient sa peau. Elle aurait pu en être débarrassée depuis longtemps mais elle avait refusé. Lorsqu'elle avait retrouvé connaissance à Sainte-Mangouste les médicomages avaient déjà commencé à la soigner. Ses blessures étaient toujours présentes mais elles ne représentaient plus un danger pour sa magie ou même sa vie. Elle aurait certainement laissé les médecins continuer leur tâche si ses géniteurs n'étaient pas intervenus, exigeant qu'elle quitte Sainte-Mangouste dans les plus brefs délais pour être soignée au sein de leur demeure. Refusant de perdre la mince emprise qu'elle possédait sur sa propre existence et l'esprit embrumé par la colère, Dawn avait alors commencé à rejeter tous les médicomages que sa famille employait. D'abord surpris les médecins commençaient par penser qu'elle ne comprenaient pas les conséquences de ses paroles. Mais le regard haineux -et un sort pour celui qui avait osé insinuer qu'elle souffrait certainement de lésions cérébrales dûes au sortilège de Doloris qu'elle avait reçu- qu'elle leur adressait alors suffisait à leur prouver le contraire. Elle était parfaitement consciente que ses plaies mettraient bien plus longtemps à disparaitre mais elle s'en fichait bien. Elle voulait prouver à ses parents qu'ils ne pouvaient pas contrôler tous ses choix, et au vu des nombreuses disputes qui les avaient opposés et des regards pleins de reproches qu'ils lui adressaient elle avait réussi. Elle s'était condamnée seule à la souffrance mais peu lui importait. Elle avait gagné ce bras de fer et ses parents avaient fini par se résigner. Ils auraient pu glisser quelques gouttes d'une potion de sommeil dans sa nourriture pour laisser les médicomages la soigner alors qu'elle reposait dans les bras de Morphée. Pourtant, ils n'en avaient rien fait, estimant sans doute que les douleurs provoquées par ses blessures forceraient la jeune femme à regretter de s'être opposée aux mangemorts. A accepter tout cela comme un rappel de ce que l'on attendait d'elle et de ce que serait son destin si elle n'obéissait pas. Elle passa une main sur son visage dont la pommette droite était toujours marquée d'égratignures et elle ferma les yeux.

Une sensation étrange la sortie du demi-sommeil dans lequel elle était plongée. Elle ouvrit lentement les paupières, peu sûre de ce qui l'avait réveillée. Au dehors le soleil semblait couché depuis peu. Elle retint de justesse un sursaut en entendant un faible bruit à quelques mètres à peine d'elle. Quelqu'un se tenait en silence dans sa chambre. Lâchant un soupir exaspéré elle se repoussa ses couvertures et se redressa. Alors qu'elle ne prêtait déjà plus attention à la silhouette qu'elle attribuait à celle d'un énième médicomage, sa main vint se perdre dans ses cheveux pour leur redonner un peu d'ordre. « Par Merlin, combien de fois il faudra que je vous dise que je refuse vos soins ? » Pesta-t-elle avec véhémence. Cette situation devenait ridicule. « Qu'est-ce que vous ne comprenez pas là... » Ses mots se perdirent dans sa gorge alors que son regard venait enfin de se fixer sur la personne qui se trouvait à ses côtés. Elle fronça les sourcils, un peu désarçonnée. La femme blonde qui la regardait en silence n'était de toute évidence pas une médicomage venu sur l'ordre de ses parents. Rien dans sa tenue ne laissait entendre qu'elle était médecin et surtout le regard qu'elle posait sur Dawn était étrange. La jeune femme ne put retenir un frisson devant tant d'insistance. N'appréciant que peu cette situation la Serpentarde se leva, prenant soin de placer son lit entre la femme et elle. Sa main se posa sur sa baguette qui reposait sur la table de chevet. Ce contact l'aida à prendre confiance en elle. A son tour elle vint poser ses prunelles sur la sorcière. « Qui êtes-vous ? » Mais surtout, qu'est-ce qu'elle voulait ?


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Message Sujet: Re: Just a taste — PV Dawn   Just a taste — PV Dawn Icon_minitimeMar 28 Juil - 16:23

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Elle aurait pu rester une éternité ainsi, à inhaler cet air si agréable, et à regarder la cage thoracique de la jeune femme se soulever au gré de ses inspirations. Elle n’était pas vraiment une stalkeuse, elle n’était d’ailleurs même pas obsessive, mais cette demoiselle l’avait secouée jusqu’au plus profond d’elle-même, et elle s’en retrouvait affreusement obnubilée ; d’autant qu’elle n’avait rien de parfaitement extraordinaire. Elle était même plutôt simple, pour une jeune fille de cet âge, et Siobhán avait par ailleurs croisé la route de gens autrement plus remarquables. Pourtant, il y avait quelque chose d’incompréhensible qui l’avait amenée ici, et qui l’avait forcée, les semaines passées, à se fixer sur l’héritière des Blackwood. Elle l’avait croisée, un jour, longuement auparavant, à un certain bal dont elle ne se souvenait plus, et la jeune femme ne lui avait pas fait une aussi forte impression. Cependant, depuis le moment où elle avait eu son précieux liquide carmin versé contre sa langue, ses crocs, et sa fourrure, elle n’avait pu penser à autre chose. Jamais auparavant n’avait-elle autant voulu déchirer la chair et la réduire en charpie, assassiner une personne dans un macabre cruel. Elle se força à prendre une inspiration.

Ce qui l’inquiétait le plus, dans cette obsession soudaine, était qu’elle n’était absolument pas contrôlée. Elle l’avait prise un jour, et l’Australienne n’avait réussi à lutter. Elle avait perdu tout pouvoir de décision sur ses réactions face à la jeune adulte ; elle avait cherché à se contrôler, à s’empêcher d’aller la voir, de la traquer, et elle en avait été incapable. Cette pensée la fit trembler un peu, et elle crispa ses poings, forçant un sourire sur son visage. C’était cette même absence de contrôle qui l’avait menée ce soir-là, il y a un peu plus d’une semaine, à Hogsmead. Et si elle n’avait pas été là, elle doutait que l’héritière des Blackwood fût dans un aussi bon état. Car après les premiers soins dispensés par St Mungo’s, elle devait bien avouer qu’elle était presque sur pied. Bien sûr, si elle ne refusait pas ses soins — car après tout, pourquoi n’était-elle pas entièrement soignée ? Ses parents ne seraient pas aussi stupides, non ? — elle serait dans un meilleur état, mais c’était déjà mieux que rien. A nouveau, l’Australienne laissa ses yeux se poser sur le corps visiblement assoupi de sa proie, et elle tiqua légèrement. Si elle s’écoutait, elle sortirait sa baguette pour effacer ces cicatrices de sa peau. Mais pas tout de suite. Elle pivota légèrement sur ses pieds.

Elle dut retenir un sursaut de surprise en entendant la jeune femme souffler puis se redresser, et elle la fixa avec un visage vide de toute expression. Clairement, elle ne s’était pas rendue compte que l’intruse n’était pas ce qu’elle pensait être. A nouveau, elle tiqua lorsque ses doutes furent confortés, et elle laissa échapper un petit bruit désapprobateur. Si elle avait été sa mère … Non elle ne préférait pas terminer cette pensée. Penchant légèrement la tête sur le côté, elle la laissa continuer ses exclamations sans l’interrompre, attendant avec un sourire presque vicieux le moment fatidique où elle se rendrait compte qu’elle n’était pas un énième médicomage. Enfin, elle sembla se taire, et la Steers-Carter supprima toute expression de son visage. Son regard restait intense, pourtant, et elle ne flancha pas, allant même jusqu’à esquisser un sourire en coin, qui n’avait rien de rassurant. Elle l’observa, toujours sans rien dire, nota avec amusement qu’elle pensait qu’un lit pourrait la protéger, ou même sa baguette. Futile, et elle laissa éclater un petit rire ironique. Qui êtes-vous ? Siobhán haussa un sourcil, faisant un pas vers la jeune femme. Si elle décidait de changer de forme, la puissance de son bond la tuerait en l’espace d’une seconde. Mmh.

« Don’t recognize your savior, do you ? How rude. Although I must say, I do not approuve this foolishness of yours. Refusing treatment, are we ? May I ask why ? »

Elle croisa lentement les bras sur sa poitrine, nullement impressionnée par la jeune femme en face d’elle. Elle fit de son mieux pour mettre en place un masque strict, la même expression faciale qu’elle aurait adopté en face de ses enfants, et plus particulièrement sa fille. Mais ce n’était pourtant pas la raison de son déplacement, d’ailleurs elle ne savait plus trop bien pourquoi elle avait choisi de se pointer dans la chambre de l’héritière. Peut-être avait-elle espéré qu’elle ne se réveillerait pas, pour l’observer en secret. Quoi qu’il en soit, c’était trop tard. Elle fronça faiblement les sourcils, posant son regard sur la baguette, toujours entre les doigts de sa vis-à-vis.

« Would you dispose of that, or should I do it for you ? You must know by now that if I wanted to hurt you, my dear, you’d be hurt. »

Loin d’être rassurant, son ton était même plutôt inquiétant. Elle termina ses paroles avec un sourire, qui aurait pu donner des frissons même au plus courageux, et elle recula enfin jusqu’au mur, s’y adossant avec une certaine nonchalance, qu’elle n’avait pas l’habitude d’afficher. Elle n’avait pas retiré son regard inquisiteur de la forme de la jeune femme.

« Go back to bed, why don’t you ? You shouldn’t be up in your condition. »

Elle alternait entre personne inquiétante et attention d’une mère, sans le moindre problème. Elle savait que c’était louche, et même loin d’être naturel, mais elle ne pouvait dire qu’elle s’en intéressait. La seule pensée persistante qui habitait son esprit était que la jeune femme avait l’air bien délicieuse, ainsi méfiante, et qu’elle aurait adoré repartir avec un bras, ou une jambe. Les deux, peut-être.

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Message Sujet: Re: Just a taste — PV Dawn   Just a taste — PV Dawn Icon_minitimeDim 2 Aoû - 1:13

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SIOBHAN & DAWN

Pendant ce qui sembla à Dawn une éternité, elles se fixèrent dans le plus grand des silences. Aussi dérangeant que cet instant puisse paraître aux yeux de la serpentarde elle se força à soutenir le regard de glace de l'inconnue. L'insistance avec laquelle les prunelles de l'inconnue se posaient sur elle avait quelque chose de profondément trouvant. Dawn dut retenir un frisson tant elle était mal à l'aise. Elle avait l'étrange impression que si elle brisait ce lien elle ne maitriserait plus rien, que toute cette situation était bien plus importante qu'elle le paraissait au premier abord. Comme si elle jouait à un jeu dont elle ne savait pas que la partie venait de débuter. Si il semblait qu'elles se jaugeaient mutuellement du regard, Dawn se doutait que, au fonds, c'était bien plus que ça. Elle en était intiment convaincue, les prunelles implacables de celle qui lui faisait face paraissaient l'analyser dans les moindres détails. Les traits tirés de son visage, les bandages qui cachaient à peine ses blessures, son attitude qu'elle tentait de maitriser au mieux, elle avait la désagréable impression que rien ne pourrait échapper à cette femme. Et surtout pas elle. Sa stupeur première passée, Dawn s'efforça de calmer les battements affolés de son cœur et surtout de dissimuler la panique qui avait envahi ses traits l'espace d'une seconde. Tentant de reprendre le contrôle de ses émotions, qui étaient à vif depuis l'attaque de Pré-au-Lard, elle composa son habituel masque de froideur. Montrer à cette inconnue l'inquiétude que sa présence dans sa chambre lui inspirait reviendrait à lui donner le pouvoir de son plein gré, et il en était hors de question. Un rire ironique vint briser le silence tendu qui s'était installé et les lèvres de l'inconnue se retroussèrent dans un sourire presque inquiétant. Les doigts qui enserraient la baguette de Dawn se resserrèrent machinalement, tout ceci était revêtait une apparence troublante. « Don’t recognize your savior, do you ? How rude. Although I must say, I do not approuve this foolishness of yours. Refusing treatment, are we ? May I ask why ? » La serpentarde faisait de son mieux pour contrôler ses émotions et ses expressions pourtant elle ne pu empêcher sa respiration de se bloquer dans sa gorge lorsque ses paroles lui parvinrent. Elle eut l'impression qu'elle venait de heurter un mur de plein fouet. Elle étudia celle qui lui était maintenant un peu moins inconnue d'un œil neuf, tentant de rassembler les brides de souvenirs qu'elle possédait de cette nuit-là. Sûrement était-ce à cause des chocs émotionnels provoqués par tout ce qu'elle avait vécu et enduré mais elle avait du mal à se les remémorer. Elle faisait un blocage. Depuis peu, les souvenirs lui revenaient parfois par flash, notamment durant son sommeil, lui montrant les moments les plus sombres de ces instants, lui faisant revivre la peur et la douleur qu'elle avait éprouvé. Dès que son inconscient parvenait à les oublier, les instants les plus obscurs lui revenaient violemment. A l'image de cette soirée sa propre mémoire la torturait sans relâche. « C'était vous. » Lança-t-elle dans un souffle.

Dans sa tête les pièces du puzzle s'assemblaient peu à peu. Cette chevelure d'un blond étincelant, cette voix implacable à dont l'accent dévoilait les origines étrangères. C'était elle. La sorcière qui l'avait tiré des griffes du mangemort qui l'avait prise pour cible. Celle qui avait fait cesser le sortilège Doloris, la douleur, les hurlements et l'envie d'en finir. Dawn la regarda en silence, s'efforçant de réguler sa respiration alors que ces souvenirs terribles lui revenaient. Elle lui devait certainement la vie. Pourtant elle ne dit rien. Elle ne tomba pas à ses pieds en la couvrant de remerciements, elle ne la regarda pas avec les yeux emplit d'admiration ni ne lui promis des montagnes de mornilles pour la remercier. Parce qu'elle se rappelait des paroles qu'elle avait alors eu, elle connaissait son nom de famille, son rang dans la société sorcière et de toute évidence elle adhérait aux idéaux des autres sangs-purs. Elle ne l'avait sauvé que parce qu'elle était une Blackwood, si une autre élève avait été à sa place elle l'aurait certainement laisser mourir. Cela aurait pu être Phèdre. Un vague sentiment de malaise l'envahit. Tout cela était malsain. « Merci. » Se contenta-t-elle de souffler à voix basse après ce qui lui sembla une éternité. Car oui, elle lui était reconnaissante. Sans son intervention, aussi sombres aient été ses raisons, Merlin seul savait comment cette nuit se serait terminée pour la jeune sorcière. Dawn n'était pas ingrate, mais savoir que la sorcière s'était introduite chez elle de la sorte lui ôtait toute envie de lui assurer sa reconnaissance. Question de prudence. De plus, elle doutait que l'envie de remerciements soit la présence dans le manoir Blackwood. Elle balaya sa deuxième question d'un haussement d'épaules. « Je n'ai pas choisi d'être transportée ici. Alors je choisirai qui à l'autorisation de me soigner, ou qui ne l'a pas. » Expliqua-t-elle d'une voix qu'elle tenta de rendre la plus inflexible possible. Ce n'était pas une réelle explication, elle le savait parfaitement. Mais c'était voulu. Ses raisons ne regardaient qu'elle. Nul doute que si elle avait été face à n'importe qui d'autre elle aurait refusé de répondre à cette question. Mais puisque cette sorcière était celle qui l'avait sauvé de la torture -et d'une mort certaine- elle lui reconnaissait le droit à quelques brides d'explications.

Dans le bref silence qui s'installa la Serpentarde tendit l'oreille, à l'affut du moindre bruit. Mais bien sûr, il n'y en avait aucun dans le manoir. Cette femme blonde n'était donc pas là sur invitation de ses parents puisqu'ils semblaient absents. Ils n'y avaient qu'elles deux. Et les elfes de maison surement en train de s'affairer quelque par dans la demeure. Comme c'était pratique. Et inquiétant. « Would you dispose of that, or should I do it for you ? You must know by now that if I wanted to hurt you, my dear, you’d be hurt. » Dawn haussa un sourcil, la sorcière n'avait pas tout à fait tord. « Certes. » Dit-elle lentement. Il était vrai que le sommeil dont elle venait de se tirer avait dû laisser de nombreuses occasions de lui faire du mal. Mais elle n'était pas assez naïve, ni assez bête, pour penser que cela était une raison suffisante à ce qu'elle baisse sa garde. Si la sorcière ne l'avait pas blessé pendant qu'elle dormait rien n'indiquait qu'elle ne comptait pas le faire par la suite. Son attitude n'était pas menaçante, du moins si l'on excluait le fait qu'elle s'était introduite dans le manoir sans y être invité et que Dawn venait de la trouver dans sa chambre à son réveil, mais son expression et son regard n'avaient rien de rassurant. « Mais pouvez-vous me reprocher de chercher à assurer ma défense alors qu'à mon réveil je trouve une inconnue dans ma chambre ? » Dawn pouvait éventuellement lui laisser le bénéfice du doute mais elle n'allait pas pour autant lui accorder sa confiance. Elle laissa retomber son bras le long de son corps mais elle ne rangea pas sa baguette pour autant. Pas tant que cette situation n'était pas plus claire. Si les serpents n'étaient pas connus pour leur courage, leur méfiance, elle, n'était pas secrète. Elle voulait savoir dans quoi elle s'engageait, elle avait déjà bien trop côtoyé la douleur et la mort ces derniers temps. Cette femme avait beau lui avoir sauvé la vie son attitude n'avait absolument rien de rassurant, ni même de sensé. Elle ne voulait pas prendre de risques insensés. Lorsque la sorcière recula finalement pour aller s'adosser contre le mur le plus proche Dawn prit une profonde inspiration mais elle ne bougea pas pour autant. « Go back to bed, why don’t you ? You shouldn’t be up in your condition. » Cette fois-ci ce fut au tour de la serpentarde de froncer les sourcils, désarçonnée face à l'attitude changeante de sa vis-à-vis. Son ton paraissait soudainement inquiet,  comme compatissant. Presque maternel. Alors que quelques instant auparavant il se faisait insistant et angoissant. C'était étrange, dérangeant, surtout que de toute évidence elle avait forcé les protections magiques du manoir pour se trouver entre ses murs. Son inquiétude ne pouvait pas être sincère. Dawn avait l'impression d'osciller entre le danger et la tranquillité. Qu'elle était sur le fil du rasoir, prête à tomber à chaque instant. Machinalement, elle posa une main sur le bandage blanchâtre qui enserrait son bras droit, elle secoua la tête, il était hors de question qu'elle écoute les recommandations d'une inconnue. Même si elle n'était pas en état de se lancer dans une quelconque confrontation. Elle ignora les paroles de la femme. « Vous n'avez pas répondu à ma question. Qui êtes-vous ? » Lança-t-elle avec toute l'assurance qu'elle pouvait mettre dans sa voix. « Que voulez-vous ? » Parce là était la véritable question. Là que se jouaient tous les enjeux. Si cela avait été de l'argent ou une quelconque récompense pour avoir sauvé la vie de la jeune sorcière cela aurait fait longtemps que les Blackwood en aurait reçu la demande. Non, il devait s'agir d'autre chose, cela ne pouvait pas être aussi simple. L'étrange attitude de la sorcière le lui indiquait. Et quelque chose disait à Dawn que la réponse risquait de ne pas lui plaire.


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Dernière édition par Dawn R. Blackwood le Dim 16 Aoû - 23:25, édité 1 fois
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Message Sujet: Re: Just a taste — PV Dawn   Just a taste — PV Dawn Icon_minitimeVen 14 Aoû - 0:10

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Elle voulait partir avec elle, l’enfermer dans son cellier et ne jamais la relâcher. Enfin, ça, c’était la partie non rationnelle de son cerveau, la partie étrangement animale qu’elle ne comprenait pas, et qu’elle détestait parfois. C’était l’impulsivité, la folie, et bien souvent, elle regrettait ses gestes. Elle préférait penser à tout, jusqu’au fin fond du problème ; mais là elle n’avait pas à penser longtemps pour venir à la conclusion la plus évidente : elle ne pouvait pas décemment kidnapper Dawn. Même si personne ne l’avait vue venir ce soir-là, trop de gens l’avaient vue en sa compagnie, à St Mungo’s surtout, mais également lorsqu’elle l’avait sauvée de Hogsmead. De plus, sacrifier comme ça une héritière de sang délicieusement pur n’était tout simplement pas envisageable. Il était assez rare de tomber sur un sang pur, elle n’allait pas en plus faire disparaître un représentant en relative bonne santé, sur un coup de tête. Mais elle devait avouer que l’idée de l’avoir à elle toute seule lui plaisait bien. Pour ceux qui en doutaient, il n’y avait absolument rien de sexuel dans tout ça. L’idée même l’aurait révulsée au plus au point. C’était quelque chose de beaucoup plus primaire, de beaucoup plus animal, et si l’Australienne ne connaissait pas autant de chose sur la Métamorphose, elle aurait pensé que son animagus déteignait sur elle. Mais une telle chose était impossible, et elle se contentait alors de la seule explication possible : elle était complètement folle.

La jeune Blackwood sembla réaliser qu’en effet, elle était la figure qui avait empêché le Death Eater abruti de continuer à la torturer, et elle inclina légèrement la tête en retour, un très fin sourire aux lèvres. Le merci, lâché de longues secondes plus tard, d’une voix si basse, faillit lui échapper, mais elle parvint à le lire sur ses lèvres. Elle ne s’attendait pas à être remerciée, d’autant qu’elle l’avait sauvée pour son propre gain plus qu’autre chose — pas que la jeune femme puisse être au courant, par ailleurs — et à la limite pour la cause, si elle voulait se persuader de quelque chose. Mais la surprise disparut rapidement de ses traits et elle resta là, adossée, avec un air satisfait et supérieur. La suite de ses réponses ne lui plut pas, et elle pouvait le lire sur son visage. Elle tiqua légèrement, se retenant de décroiser ses bras. Elle voulait la figer et la soigner, de force. Elle pouvait le faire, elle n’en doutait pas, mais cela amènerait très certainement la jeune femme à la détester, et elle ne voulait pas cela. Elle voulait la mettre en confiance, au moins un peu ; la persuader qu’elle ne lui voulait pas de mal. Pas tout de suite, tout du moins. Si la jeune Blackwood était une énième victime de la guerre, alors so be it. L’idée fit sourire Siobhán et cela n’avait rien de très rassurant. Elle choisit néanmoins de ne pas lui répondre, secouant très légèrement la tête pour que son expression redevienne de glace.

La jeune femme ne semblait pas encline à écarter sa baguette, et à nouveau, l’Australienne tiqua. Ô combien elle voulait juste se saisir de son propre instrument et arrêter toute cette affaire. Elle ne pouvait pas, pourtant, et elle se contenta d’incliner légèrement la tête sur le côté. Elle devait bien avouer que la jeune femme avait du bon sens, et la blonde s’en sentit étrangement fière. Qu’elle refuse de ranger sa baguette était une bonne chose, même si cela ne facilitait pas la tâche de l’adulte. Elle était assez confiante en ses capacités, pourtant — après tout, contre une élève de Poudlard, elle n’aurait pas de problème à se défendre — et elle décida de ne rien faire. Il serait toujours temps de lui faire payer son insolence plus tard. Se mordant distraitement l’intérieur de la lèvre, elle fixa le bras armé qui se baissa, et hocha très légèrement la tête, acquiesçant. Ce n’était pas ce qu’elle souhaitait, mais c’était déjà ça. Elle ne pouvait pas jeter la pierre à Dawn pour être prudente, après tout c’était une Slytherin, on lui avait bien enseigné. Sa question, ou plutôt son affirmation lui arracha un sourire, et elle haussa un sourcil amusé vers la jeune femme. Comme quoi.

« Very true, my dear. Siobhán Steers-Carter. We’ve met before, I believe, some ball a few years back. Not that it matters. » Elle lui adressa un simple sourire, et continua. « As for my reason to be here, I do not believe you’re quite ready for that, yet. »


Son ton était mystérieux, et son sourire également. Si elle ne voyait pas d’inconvénient à dire son nom — de toute façon, l’héritière aurait tôt ou tard découvert son identité, autant lui faire plaisir — elle ne pouvait pas décemment dévoiler ses intentions, ça la ferait fuir avec horreur. Comment pouvait-on annoncer à quelconque personne que l’on souhaite plus qu’autre chose, la dévorer, au sens le plus littéral du terme. Elle ne lui dirait jamais, d’ailleurs, mais si tout fonctionnait comme elle l’espérait, Dawn serait la première à le savoir, évidemment. Se redressant lentement, l’Australienne laissa glisser son regard sur le corps de la demoiselle, jusqu’à ce fameux mollet droit, découvert grâce à la chemise de nuit que portait la demoiselle. La marque était toujours là, très atténuée mais parfaitement visible pour les yeux connaisseurs du prédateur. Elle se lécha très légèrement les lèvres, pouvant encore se souvenir du bonheur d’avoir son sang éclabousser sa langue et sa peau céder sous ses canines.

« What happened here ? That’s quite the … bite. »


Son ton était faussement curieux, et elle releva les yeux vers elle, une lueur trouble flottant dans son regard, impossible à lire. Elle fit un pas en avant, décroisant les bras, et sa baguette tomba dans sa main dans le même mouvement. Loin d’être menaçante, elle la garda entre ses doigts, la faisant tourner distraitement, caressant chaque spirale de la pulpe de ses dextres.

« Would you let me heal you ? Mind you, if I saved you, it isn’t to see you die from an infection. Moreover, those will … scar. »


Elle eut une mine dégoûtée, l’espace d’un instant, avant que son visage ne redevienne lisse. Il était vrai qu’elle voulait la peau de la jeune femme aussi parfaite que possible, mettant à part sa propre marque, bien sûr. Elle était parfaitement satisfaite de voir l’imprimé de ses crocs sur sa jambe. Un jour, peut-être, il n’y aurait plus un espace immaculé. Elle en salivait à l’avance.
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Message Sujet: Re: Just a taste — PV Dawn   Just a taste — PV Dawn Icon_minitimeLun 17 Aoû - 1:55

Just a taste

SIOBHAN & DAWN

Plus les minutes passaient plus Dawn se disait que quelque chose clochait. La situation en elle même n'avait rien de normal, ni de rassurant, c'était une évidence. Elle se réveillait et trouvait une inconnue à son chevet, qui l'observait calmement dans le plus grand des silences comme si sa présence était parfaitement normale. Tout cela était particulièrement malsain, mais quelque chose dans l'attitude de la sorcière rendait tout cela encore plus étrange. Elle paraissait détenir une maitrise d'elle-même frôlant la perfection et possédait un comportement d'un calme olympien. Seuls son regard et son expression trahissaient parfois des sentiments. Mais ils étaient si vifs et disparaissaient si vite de son visage que Dawn se demandait si elle ne finissait pas par les imaginer. Le masque neutre de la femme semblait parfois se fendiller pour laisser apparaitre des émotions parasites. Sa sérénité apparente était alors brusquement remplacée par une expression de contrariété, une avidité déroutante ou un éclair de colère au gré des réponses que la Serpentarde lui adressait. Juste un temps, l'espace d'une seconde à peine avant qu'elle n'adopte de nouveau des traits parfaitement mesurés. Juste de quoi déstabiliser Dawn et l'empêcher de deviner les véritables intentions qui animaient la sorcière. Si son attitude changeante laissait planer un doute insupportable son regard, lui, était bien différent. Parfaitement glacial, il abritait en ses prunelles des lueurs qui n'avaient rien de rassurantes. L'insistance avec laquelle elle posait son regard sur elle n'avait rien de rassurant, Dawn avait la désagréable impression qu'elle pouvait décider de se jeter sur elle à tout instant sans qu'elle ne puisse anticiper son geste. Elle secoua la tête, elle n'aimait vraiment pas cette situation, ni l'assurance dont faisait preuve la sorcière.

Comme si elle ne voyait pas le caractère malsain de tout cela, l'inconnue afficha un sourire bref et haussa les sourcils. Comme si tout cela l'amusait grandement et qu'elle savourait chaque seconde de cette rencontre forcée. La Serpentarde ne partageait pas le moins du monde ses sentiments. « Very true, my dear. Siobhán Steers-Carter. We’ve met before, I believe, some ball a few years back. Not that it matters. » Le nom de la sorcière résonna à ses oreilles. Elles s'étaient donc déjà rencontrées, bien avant la nuit de l'attaque de Pré-au-Lard. Dawn voulait bien le croire, sa famille organisait et participait à plus d'évènement mondain qu'elle ne pouvait compter. Des bals, des dîners, des garden-parties ou réunions huppées en tout genre. Tout cela n'était pas sa tasse de thé, mais elle s'y rendait et s'appliquait à y jouer son rôle d'héritière modèle. Elle y était polie et élégante, avec juste assez de distance et de froideur pour montrer aux invités qu'elle connaissait le pouvoir de son nom et de son rang. Elle n'était que mensonge et manipulation mais elle était tellement douée dans ce rôle que nul ne s'en rendait compte. Ses sourires dupaient tout le monde et ses paroles endormaient les plus conservateurs des sorciers. Elle rencontrait beaucoup de personnes différentes lors de ces soirées alors certainement y avait-elle déjà croisé Mrs. Steers-Carter, peut être même s'étaient-elles déjà parlé dans le passé. Mais elle n'en conservait pas de souvenirs, il y avait eut tant de soirées ennuyeuses, tant de mains serrées et de banalités échangées qu'elle ne cherchait plus à les graver dans sa mémoire depuis bien longtemps. Elle se garda cependant de partager ses pensées avec la sorcière et se contenta d'un hochement de tête cordial. « As for my reason to be here, I do not believe you’re quite ready for that, yet. » Dawn fronça les sourcils, peu sûre de comprendre où elle voulait en venir. Pas encore prête ? Mais que voulait-elle dire par là ? La Serpentarde sentie l'inquiétude s'intensifier en elle, si la sorcière ne voulait lui dévoiler les raisons de sa présence alors que faisait-elle encore là ? Le mystère qu'elle s'amusait à créer autour de ses paroles et de son attitude semblait être comme un jeu pour elle. Un jeu dont elle ne paraissait pas disposer à expliquer les règles et les enjeux. Un jeu auquel Dawn n'avait jamais accepté de participer et surtout auquel elle n'était pas sûre de vouloir jouer. « Peut-être pouvez-vous me laisser en juger par moi-même. » Lâcha-t-elle pour montrer son mécontentement. Elle ne supportait pas de rester dans l'ignorance, comme si elle n'était pas assez digne d'être mise dans la confidence. Elle avait le droit de s'interroger, et surtout, le droit de connaitre les raisons qui avaient poussées Siobhán à s'introduire jusque dans sa chambre. Par Merlin, que lui voulait-elle ? La verte et argent avait de nombreuses questions mais elle doutait d'en obtenir les réponses, voire même de vouloir les entendre. Le comportement et les paroles de sa vis-à-vis étaient inquiétants, oppressants même, mais son attitude n'était pas pour autant menaçante. Dawn avait l'impression d'être sur le fil du rasoir, et ça allait la rendre folle.

Mais déjà Siobhán changeait de sujet, affichait une nouvelle expression sur ses traits de glace. Comme si elles étaient simplement en train de discuter autour d'une table. « What happened here ? That’s quite the … bite. » Dawn suivit le regard de la sorcière jusqu'à son mollet droit où une marque plus pâle se discernait difficilement. Une trace de morsure. Pendant un instant, elle pensa à la morsure qu'une plante magique lui avait infligé pendant l'attaque mais elle se souvient que le professeur Wilson-Grey était parvenu à la soigner. La trace qui s'affichait sur sa peau était là depuis quelques mois désormais. Elle tiqua, personne ne s'était jamais intéressé à cette cicatrice qu'elle ne cherchait pourtant pas à cacher, elle doutait même que quelqu'un en ait remarqué l'existence avant ce jour. Avec la distance qui séparait les deux sorcières elle n'était pas sûre qu'elle soit même discernable. Mais elle ne dit rien, se disant que tout cela la mettait sur les nerfs et qu'elle se faisait certainement des idées. « Une mauvaise rencontre dans la forêt près de Pré-au-Lard. » Expliqua-t-elle simplement sans chercher à lui mentir. Sa main vint flotter au dessus de la marque. Elle s'en rappelait encore, de sa surprise lorsque l'animal avait surgi devant elle et l'avait renversé d'un bond, de la douleur lorsque ses crocs étaient venus se planter dans sa chaire avant qu'elle n'ait pu faire un geste pour se défendre, puis de sa stupéfaction lorsque la bête s'était enfuie, le museau et le pelage tâchés de son sang. Elle était restée là, à l'orée de la forêt de Pré-au-Lard, comme hébétée. Jusqu'à ce que la douleur qui émanait de sa jambe la ramène à la réalité. La morsure n'était pas belle à voir mais elle ne semblait pas grave, même si elle devait être soignée sans attendre. Dawn n'avait jamais aimé la vue du sang, c'était une vision qui l'avait toujours mise particulièrement mal à l'aise et avant que les vertiges ne puissent s'emparer d'elle, elle avait attrapé sa baguette et l'avait pointée sur la plaie. Son sort de soin avait fonctionné, mais pas à la perfection. L'écoulement carmin s'était arrêté et les bords de la plaie s'étaient rapprochés, commençant à se ressouder, mais elle n'était pas parvenue à faire disparaitre la blessure. Quelques soins supplémentaires et le temps avaient suffi à guérir la plaie mais elle en avait conservé une fine cicatrice. Si l'on y prêtait suffisamment attention il était possible d'y distinguer les traces de crocs. « Un animal sauvage n'a pas aimé m'avoir sur son chemin et me l'a bien fait comprendre en me laissant ce petit souvenir. » Elle haussa les épaules. Elle ne savait pas réellement quel animal s'en était pris à elle ce jour là, ni pour qu'elle raison. Elle avait supposé qu'elle avait dû entrer sur son territoire ou simplement l'avoir surpris par sa présence. Elle avait eut l'impression qu'il s'agissait d'une sorte de félin, comme un très gros chat particulièrement agressif. Mais ce n'était pas le genre d'espèce qui peuplait habituellement les bois du village sorcier. Tout s'était déroulé très vite et la panique devait avoir faussé sa vision. Sûrement avait-elle été attaquée par un renard ou un loup. Ses autres suppositions n'avaient aucun sens.

Plongée dans ses souvenirs de ce jour, Dawn ne s'était pas rendu compte que sa vis-à-vis avait fait un pas en avant. Un mouvement attira son attention et elle retint de justesse un sursaut en apercevant la baguette de la sorcière apparaitre dans sa main. Elle se raidit aussitôt et amorça un mouvement de recul. Elle s'en voulut aussitôt, elle ne devait pas relâcher son attention, pas tant que la situation n'était pas plus claire. Elle se mordit la lèvre, le sang ayant momentanément quitté son visage. En silence, elle observa Siobhán manipuler la baguette comme si il ne s'agissait pas d'une arme et qu'elle n'était pas une intruse dans la demeure. « Would you let me heal you ? Mind you, if I saved you, it isn’t to see you die from an infection. Moreover, those will … scar. » Elle fronça de nouveau les sourcils, ouvrit la bouche avant de la refermer sans avoir prononcé un mot. Elle ne s'était pas attendue à ce genre de proposition et l'espace d'un instant elle ne su quoi dire. Son regard se posa sur les bandages qui ornaient ses bras, les blessures étaient toujours visibles à travers le tissu. Si elle acceptait un peu d'aide elle se remettrait bien plus vite, elle pourrait oublier la douleur et les nuits passées à souffrir. Elle pourrait se remettre, se concentrer sur la guérison de son mental. Mais ça lui semblait tellement étrange, presque malsain. «Non. » Souffla-t-elle. Elle secoua la tête, se força à se concentrer, à se reprendre. « Je ne préfère pas. Ne vous en faites pas, je ne compte pas laisser ces plaies s'infecter. » Dit-elle d'une voix plus affirmée. Elle avait beau refuser les soins des médicomages appelés par ses parents elle n'était pas idiote et elle prenait soin de ses plaies. Elle en changeait les bandages plusieurs fois par jour, s'assurant qu'aucune blessure ne dévoile les premiers signes d'une infection. Si les choses prenaient un mauvais tournant, elle finirait par accepter l'aide d'un médecin, mais pour le moment, c'était inutile. « Et je m'occuperais des cicatrices en temps voulu. » Assura-t-elle avec un geste de la main. Ces cicatrices étaient les siennes, aussi douloureuses, aussi funestes soient-elles. Cette décision n'appartenait à personne d'autre qu'elle. Aussi tordue que cette idée soit, elle ne voulait pas les faire disparaitre, elle voulait se rappeler la vulnérabilité dont elle avait fait preuve ce soir là. Sa faiblesse. Pour ne plus jamais la manifester, pour ne plus la ressentir. Si elle oubliait aussi facilement alors elle se voilerait la face, elle refuserait de regarder la réalité en face et elle ne pouvait pas faire preuve d'autan de naïveté. Elle ne devait pas oublier. Elle devait être plus forte. Elle croisa le regard de la sorcière. « Pourquoi ce soudain intérêt pour les cicatrices que je porte ou que je pourrais porter ? » Lança-t-elle après un moment de battement. Elle avait la désagréable sensation que chaque silence était une menace, qu'elle finirait par les regretter amèrement. Alors elle continua. « Vous m'avez aidé, d'accord, mais pourquoi vouloir en faire plus ? » Elle n'avait certainement aucun lien, aucune affection qui pourrait expliquer son comportement et son offre. Si elle s'était sentie concernée par le sort de la jeune Blackwood elle serait venue lui rendre visite bien plus tôt. Rien de tout cela n'avait de sens. « Vous l'avez dit vous-même, notre dernière rencontre remonte à plusieurs années, on ne se connait pas. Alors, qu'est-ce que ça vous apporte ? » Il y avait tant de questions, tant de points en suspens que ça lui donnait le vertige -ou peut être était-ce à cause de ses blessures. Elle était complètement perdue et elle doutait que Siobhán lui apporte des réponses. Elle pouvait sentir la douleur s'installer sous son crâne, les médicomages l'avaient prévenu, après son choc à la tête c'était à prévoir, mais ce n'était pas le bon moment. « J'ai du mal à croire que mon sort vous intéresse tant que ça. » Malgré l'aide que la sorcière lui avait apportée ce soir-là, malgré sa présence dans le manoir, elle en était étrangement convaincue.


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Message Sujet: Re: Just a taste — PV Dawn   Just a taste — PV Dawn Icon_minitimeMer 16 Sep - 20:05

Just a taste
Siobhán
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Dawn


 

 



 

 

The circle, rules and ruins
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L’Australienne regarda distraitement sa montre, cadeau de mariage qu’elle ne portait que rarement, et tiqua légèrement en voyant l’heure avancer. Il ne faisait nul doute qu’à un moment ou à un autre, les parents de Dawn reviendraient, et il ne serait pas bon qu’elle soit encore dans la chambre de l’adolescente lorsque cela arriverait. Il fallait qu’elle se laisse le temps de redescendre et de sortir des terres du Manoir, pour pouvoir transplaner en paix. L’aiguille tournait, et elle savait qu’elle devrait essayer d’écourter cette visite au mieux, même si elle n’en avait pas envie. Il serait si simple de saisir le poignet de Dawn, et de l’emporter avec elle, et elle était presque tentée. Mais c’était prendre trop de risques, et des risques mal mesurés, en prime. Certainement, l’héritière des Blackwood ne valait pas le coup ; quoique. Siobhán avait la très désagréable impression que pour mettre définitivement la main sur elle, elle pourrait sacrifier beaucoup trop de choses. Son cerveau calculateur lui criait de rester loin d’elle, car elle la rendait imprudente, même téméraire, et elle était une entrave certaine à ses plans futurs. Elle voulait juste y goûter à nouveau, pourtant, ce liquide carmin qui l’avait tant charmée et dont elle avait peur de ne plus pouvoir se passer.

Mais le problème grandissant c’était que cette jeune femme avait du caractère, et cela contrariait grandement l’Australienne. Bien sûr, elle était contente qu’elle ne se laisse pas faire, cela rendait l’affaire plus compliquée, et ainsi plus satisfaisante, mais il restait qu’à ce moment précis, elle aurait voulu assez l’intimider pour qu’elle arrête de la contredire, ou de la remettre en question. Ses petites insolences commençaient à grignoter sa patience, et son contrôle se faisait de plus en plus fin. Mais elle ne se laisserait pas gagner par son attitude ; clairement la jeune fille avait été mal élevée, et il était trop tard pour corriger cela — cela ne voulait pas dire qu’elle n’essaierait pas. Tôt ou tard, son insolence envers ses aînés la rattraperait, et Siobhán serait là pour en récolter les fruits. En attendant, elle devait garder ses émotions sous contrôle, et ne pas lui répondre avec colère. Un sourire contrôlé glissa sur ses lèvres, en réponse à ce petit commentaire déplacé, et elle ne la gratifia pas d’une réponse. Elle ne lui dirait pas pourquoi elle était là, mais elle pourrait lui faire comprendre, peut-être plus tard. Pourquoi pas.

Son explication concernant la morsure laissait à désirer, mais l’Australienne se rendit compte qu’elle n’avait peut-être pas un souvenir particulièrement frais de l’événement. Elle pouvait le comprendre, aussi, car le cerveau cherchait parfois à supprimer les souvenirs désagréables, et rien n’était plus traumatisant que de se faire attaquer par une bête sauvage, et ce sans raison, comme elle semblait le penser. Mais la bête n’était pas sauvage — techniquement parlant — et elle avait eu une raison — rationnelle ou non — de l’attaquer. Mais elle n’allait pas lui dire tout cela, car évidemment, elle ne pouvait pas en toute décence lui avouer qu’elle était un animagus avec un goût prononcé par la chair humaine. Elle laissa l’histoire glisser sur le côté, ne voulant pas montrer un intérêt trop fort — quoiqu’il fût rare de se faire attaquer à Hogsmead, mais la jeune femme ne se souvenait peut-être même pas de ce qui, exactement, l’avait mordue, et Siobhán ne risquait pas de fauter en lui faisant comprendre qu’elle savait — et fut de nouveau confrontée au caractère buté de la demoiselle, qui refusait, à nouveau visiblement, les soins. Cela agaça l’Australienne, au-delà de cette nouvelle preuve d’insolence, et elle fit un pas un avant, ses yeux se voilant de fureur avant de retrouver leur froideur habituelle. Elle se força à sourire.

« Very well then, my dear. I suppose you know enough. »

Elle n’avait pas l’air particulièrement convaincue, et d’ailleurs, elle avait dans l’idée de la forcer à la soigner, et ses doigts se resserrèrent momentanément sur le manche de sa baguette, avant de se détendre. Elle se força à faire un pas en arrière, s’écartant à nouveau de la demoiselle. Elle ne savait pas pourquoi elle n’arrivait pas, à ses côtés, à rester parfaitement maitresse d’elle-même. Elle parvenait à se reprendre lorsque ça dérapait, mais elle ne parvenait pas à rester parfaitement de glace. Il fallait qu’elle ajuste son masque, qu’elle améliore sa comédie. L’on pouvait la trouver juste odd, mais elle ne voulait pas qu’on se pose trop de questions sur son comportement étrange. Elle ne pouvait pas se reprendre totalement en sa présence, cela serait pour le coup particulièrement remarquable, mais pour les prochaines fois. Elle ne semblait pas avoir laissé un souvenir mémorable à la jeune femme les premières fois où elle l’avait croisée, mais cette fois-ci, elle prendrait soin de lui laisser quelque chose. Il n’était pas encore l’heure de partir, mais lorsqu’il serait temps, elle n’hésiterait pas.

L’adolescente avait tant de questions, et Siobhán ne parvint pas à retenir son éclat de rire amusé, secouant légèrement la tête. Pourquoi, pourquoi, et pourquoi, demandait-elle, et l’Australienne était prête à lui donner satisfaction, au moins un peu. Elle se prêterait au jeu, l’espace d’une seconde. Retrouvant un masque calme, presque serein, elle haussa les épaules, d’une façon qui jurait avec sa posture aristocratique, et sourit simplement.

« So many questions, my dear. Aren’t you a curious one. I’ll indulge you. Why do I care, you ask ? I don’t. Or, I’d say, not personally. Because of who you are, you have a certain influence in our world, a reputation, if you will. That can’t be tarnished because you are acting like a spoiled brat. » Son ton était plus dur, soudainement, perdant sa légèreté. « You must be perfect, my dear girl, and your skin therefore flawless. But have it your way. » Elle sourit à nouveau, un sourire d’une froideur inquiétante. « The truth is, I care about your blood more than I care about you. »


Cette dernière réflexion était la vérité la plus pure, et dans tous ses sens possibles. Bien sûr, le seul véritablement évident pour Dawn restait la pureté de son sang, mais la phrase recoupait parfaitement la pensée de l’Unspeakable. Son laïus terminé, elle hocha légèrement la tête, l’air satisfait. Elle avança sur l’adolescente, alors, baguette toujours tenue lascivement, une lueur presque folle dans le regard. Du coin de l’œil, elle vit le bras de sa proie se lever, et sans y penser, elle fit un geste avec son poignet, la désarmant d’un sort silencieux. La baguette vola jusqu’à sa main ouverte, et elle s’arrêta alors, jetant un coup d’œil sur le bois entre ses doigts. Elle lâcha un son d’appréciation, et nota, distraitement.

« Mmh. Hawthron, isn’t it ? »

Elle releva la tête, rangeant la baguette confisquée dans sa manche, pour le moment, elle avança sur l’héritière, la faisant reculer sans efforts jusqu’à son mur. Son visage déformé un instant par la colère, elle glissa sa main libre contre son cou, et l’y plaqua avec une force insoupçonnée, forçant la jeune femme contre le mur. Elle retroussa sa lèvre supérieure d’une manière très féline, avant de sembler retrouver son calme, sans pour autant relâcher sa prise sur son cou.

« You are quite insolent, aren’t you ? » Sa question était purement rhétorique. « No matter. Now I’ll leave you a little something to remember me by. A souvenir, of some sort, to match your other one. So that you don’t forget to show respect to your elders, yes ? »


Son sourire se fit carnassier, alors, et la main qui tenait toujours sa très chère baguette s’agita un instant en mouvements complexes. La seconde d’après, la mâchoire de l’Australienne était effectivement modifiée, devenue plus féline, très proche de celle de son animagus, avec l’élégante — mais dangereuse — paire de crocs qui allait avec. Sans attendre le moins soupçon de réaction, elle plongea ses lames aiguisées dans l’épaule de Dawn, sa prise autour de son cou se faisant encore plus violente, l’empreinte de ses doigts lui coupant soudainement toute circulation respiratoire. Violemment, elle referma sa mâchoire sur la chair, et lâcha à un gémissement à peine étouffé lorsque le sang éclaboussa sa bouche. Elle relâcha sa prise avec une extrême réticence, mais se força à ne pas la dévorer sur place, alors qu’elle mourrait d’envie de se glisser dans sa fourrure. Elle recula alors, lâchant son cou, et fit quelques pas en arrière, contemplant avec satisfaction la chair abusée de sa gorge, puis de son épaule. D’un coup de baguette, sa mâchoire redevint humaine, et elle se lécha les lèvres, encore tachées du liquide carmin, avec appréciation. D’un geste souple, elle lança sa baguette à Dawn, allant même jusqu’à lui faire un clin d’œil, s’osant à lui sourire, ses dents encore rouges de sang.

« Tasty. »

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Message Sujet: Re: Just a taste — PV Dawn   Just a taste — PV Dawn Icon_minitimeLun 21 Sep - 0:44

Just a taste

SIOBHAN & DAWN

Elle n'avait jamais été du genre à se laisser intimider. Dawn n'avait peut-être pas le courage légendaire des Gryffondors, mais elle avait la hargne et l'impertinence des Serpentards. Leur tendance à regarder le monde de haut et de ne pas jouer selon les règles établies. Elle n'était pas la jeune sorcière qu'il fallait sauver, elle était celle qui serrait les poings ou brandissait sa baguette pour se battre. Se salir les mains ne lui avait jamais fait peur. Elle n'avait jamais baissé les yeux devant quiconque, elle ne s'était jamais écrasée devant qui que ce soit et ne tremblait pas lorsqu'une voix trop sèche brisait le silence. Elle avait sa fierté Dawn, son arrogance, son sourire condescendant qui prouvait à ses interlocuteurs qu'il ne servait à rien de tenter de la faire plier. Les autres sorciers pouvaient être puissants, elle refusait de se laisser impressionner. Elle était comme ça, hautaine et glaciale, elle ne se laissait pas atteindre. Comme la vipère qu'elle était, elle laissait tout glisser sur sa peau de nacre, elle refusait de montrer qu'elle pouvait se laisser atteindre tout en restant prête à attaquer à la moindre menace. Pour survivre parmi les sorciers de sang-pur cela avait toujours été nécessaire. Elle avait toujours évolué dans un univers où chacun était prêt à vous écraser à la première occasion, montrer le moindre signe de faiblesse lui avait toujours été interdit. Cela l'aurait sans doute conduit à sa perte. Les Blackwood pouvaient être fiers, l'éducation dépourvue d'amour et d'attention qu'ils avaient donnée à leur héritière avait porté ses fruits. Dawn s'était adaptée à la perfection à la haute société sorcière, elle s'y mouvait avec grâce et habileté, maniant ses mots comme une arme, distillant assez de froideur et de mépris pour prouver à chacun qu'elle ne se laisserait pas empoisonner par leurs paroles. Elle avait bien trop de caractère pour se laisser impressionner. Pourtant, l'éclat de rire amusé qui franchit les lèvres de Siobhán lui fit froid dans le dos. Il aurait pu être amusé, si l'éclat qui brillait dans son regard n'était pas si inquiétant. Il aurait pu être communicatif si toutes les fibres du corps de Dawn ne lui hurlaient pas de s'enfuir. Le regard fixé sur l'intruse, elle s'efforça néanmoins de conserver son calme, d'effacer toute expression de son visage. Il y avait quelque chose qui n'allait pas chez cette femme, sa présence intrusive, ses expressions aussi changeantes qu'angoissantes, même son haussement d'épaule ne semblait pas naturel face au reste de son attitude. Et, surtout, sa manie de contourner sans cesse ses interrogations. Les questions sans réponses qui s'accumulaient dans son esprit allaient finir par rendre folle la Serpentarde. La sorcière s'était introduite chez les Blackwood et s'y comportait maintenant en conquérante. Dawn perdait le contrôle, d'ailleurs elle était même consciente qu'elle ne l'avait jamais eu, et elle détestait ça. « So many questions, my dear. Aren’t you a curious one. I’ll indulge you. Why do I care, you ask ? I don’t. Or, I’d say, not personally. Because of who you are, you have a certain influence in our world, a reputation, if you will. That can’t be tarnished because you are acting like a spoiled brat. » Dawn serra les dents sous l'insulte, mais elle se contraint à ne pas y répondre. Elle ne pouvait pas céder à son impulsivité naturelle, la situation dans laquelle elle se trouvait était bien trop périlleuse pour qu'elle se laisse aller à l'arrogance et à l'insolence. Un éclat mauvais avait envahi le fond de ses prunelles, mais pas un mot ne s'était échappé de ses lèvres. Elle était fière, mais pas au point de provoquer sciemment l'étrangère. Elle n'était pas totalement inconsciente, elle avait bien assez côtoyé la violence et la mort des derniers temps, elle ne souhaitait pas les provoquer de nouveau. Le ton de la sorcière avait perdu sa sollicitude précédente, prouvant que son inquiétude n'avait été que de la comédie. Pas que Dawn en ait douté un instant. « You must be perfect, my dear girl, and your skin therefore flawless. But have it your way. » Un sourire étira les lèvres de la sorcière blonde, mais il était si froid, si inquiétant qu'il arracha des frissons à Dawn. L'espace d'un instant elle se demanda ce qu'il pouvait bien se passer dans la tête de la sorcière, mais sûrement était-il mieux pour elle de l'ignorer. Elle doutait d'apprécier les pensées de sa vis-à-vis dans une telle situation. « The truth is, I care about your blood more than I care about you. » Son nom, son sang, il lui semblait que ces quelques mots étaient sur toutes les lèvres. Qu'ils constituaient à eux seuls les principales préoccupations de tous les sorciers. Siobhan l'avait sauvée à cause de son sang, cela n'avait jamais fait l'ombre d'un doute, à travers le voile de douleur qu'elle avait traversé ce soir-là, Dawn l'avait bien compris. Elle n'avait aucune valeur en tant qu'individu, son nom en avait bien plus, elle le savait. Pourtant, elle ne parvenait pas à se faire à cette idée, pire, elle la détestait. Elle avait été élevée dans les plus grandes traditions des sang-purs, de son éducation à ses sujets de conversation en société, tout avait été contrôlé pour qu'ils conviennent au rang que son nom lui conférait. Ces traditions, elle les avait assimilées, elle les avait mises en pratique, elle avait appris à les respecter, et surtout, elle avait appris à les haïr. A ses yeux, son nom ne représentait pas la grandeur et les valeurs de sa famille. Son sang n'illustrait pas leur pureté et leur statut de choix. Ils étaient une condamnation, un cadeau empoisonné dont elle ne pouvait se défaire. Sa malédiction. Certains pourraient dire qu'elle était ingrate de refuser les avantages dont jouissaient sa famille, mais en réalité, elle était surtout consciente des chaînes qui l'enserraient à cause de son patronyme. Et surtout, elle savait que pour s'en libérer, elle devrait payer le prix fort. Et elle n'était pas sûre d'y être prête.

Brisant la distance qui les séparait, Siobhan avança alors. Dans une veine tentative de se protéger, Dawn releva sa baguette, elle était prête à se défendre pourtant ses doigts tremblaient autours du bois de son arme. Son geste fut des plus inutile, alors qu'aucun mot n'avait franchi les lèvres de l'étrangère, sa baguette lui avait échappé, atterrissant dans sa main tendue. Un sortilège informulé, elle se serait giflée de ne pas y avoir pensé. Même la baguette baissée, la sorcière n'avait jamais été moins menaçante. Désarmée et sentant la panique monter en elle, Dawn observa Siobhan jeter calmement un œil à son arme, comme si l'avoir en sa possession n'était qu'un détail et que son geste était des plus anodin. « Mmh. Hawthron, isn’t it ? » Dawn sentis son visage perdre ses couleurs lorsqu'elle vit sa baguette disparaitre dans la poche de son interlocutrice. Il n'y eut qu'un instant de battement, durant lequel elle senti la terreur affluer brutalement en elle, telle une décharge électrique. Elle se sentit brusquement vulnérable, désarmée et déjà blessée face à la sorcière. Mais elle n'eut pas le temps de laisser la peur s'emparer d'elle. Déjà, Siobhan avançait sur elle, une expression terrible empreinte sur ses traits. Dawn recula mais bien trop rapidement son dos rencontra le mur le plus proche, elle n'avait aucun échappatoire. Une expression de douleur brisa le silence lorsque la main glacée de la sorcière se logea contre sa gorge, la plaquant violemment contre le mur. Un bruit mat se fit entendre lorsque son crâne heurta le mur, réveillant les douleurs qui y dormaient depuis l'attaque de Pré-au-Lard. Le regard terrifié de la verte et argent rencontra celui, fou, de Siobhan. « Lâchez-moi. » Souffla-t-elle avec difficulté tout en sachant que sa demande était parfaitement inutile. Elle grimaça, portant ses mains sur celle de la sorcière pour tenter de se libérer. Mais celle-ci possédait une force bien supérieure à la sienne et son geste fut inutile. Sa poigne de fer enserrait son cou, rendant sa respiration difficile, menaçant à chaque instant de la rendre impossible. « You are quite insolent, aren’t you ? » Sous la panique, Dawn sentait son rythme cardiaque augmenter dangereusement. Elle rua, essayant de frapper la sorcière, sans le moindre effet. « No matter. Now I’ll leave you a little something to remember me by. A souvenir, of some sort, to match your other one. So that you don’t forget to show respect to your elders, yes ? » Cédant à la panique sous les menaces terrifiantes de la sorcière, elle rua de plus belle. L'espace d'un instant il lui sembla que la mâchoire de Siobhan avait changé, qu'elle n'avait plus rien d'humain. Elle avait l'air animale, féline. Ce fut si rapide qu'elle aurait pu penser être victime d'une hallucination sous l'effet de la terreur, mais la douleur qui suivit lui prouva que tout ceci était bien réel. Siobhan baissa la tête et la peau de son épaule se déchira sous ce qui lui semblait être des canines acérées. Son hurlement mourut dans sa gorge en même temps que sa respiration, laissant place à un sifflement inquiétant alors que Siobhan avait raffermi sa prise sur sa gorge, y empêchant l'air d'entrer. La trachée brutalement écrasée, elle chercha sa respiration en vain. Durant un terrible instant, elle crut que Siobhan ne relâcherait pas sa prise. Affolée par le manque d'oxygène et pliant sous la douleur, Dawn enfonça ses ongles profondément dans le poignet de la sorcière, les yeux écarquillés. Devant elle, la silhouette de la sorcière se faisait flou, se parait de tâches noires sous l'effet du manque d'oxygène.

Elle la relâcha aussi soudainement qu'elle l'avait attaquée. Étourdie, Dawn sentit de nouveau l'air s'engouffrer dans sa gorge, y laissant une vive brûlure. Elle hoqueta et pendant ce qui lui sembla les secondes les plus longues de sa vie, elle eut l'impression que l'air n'atteignait toujours pas ses poumons. Les membres agités de tremblements, elle s'agrippa au mur pour éviter de chuter. Prise d'un quinte de toux déchirante, elle porta rapidement sa main à son cou, elle n'y trouva pas de plaies, mais ne douta pas que la poigne de Siobhan l'avait meurtri d'une autre manière. Elle ne sentait pas les bleus sous ses doigts, mais la douleur était bien là. Elle se désintéressa rapidement de son cou, pour regarder son épaule. Elle ne parvenait pas à croire ce qu'elle voyait, des traces de crocs s'y imprimaient profondément, laissant échapper son sang carmin, promettant une nouvelle cicatrice. Siobhan l'avait mordue. Ça n'avait aucun sens. Elle plaqua ses doigts sur la blessure pour tenter d'endiguer le saignement. Bien vite, sa main se teinta de rouge. Elle tressaillit et s'arracha à cette vision, la vue du sang lui était toujours aussi difficile, même après la nuit de l'attaque. Elle reporta son regard sur Siobhan, juste à temps pour voir sa mâchoire perdre son aspect animal, lui prouvant qu'elle n'avait pas rêvé. Elle rattrapa maladroitement la baguette que la sorcière lui lança. Elle l'observa un instant, ne parvenant pas à comprendre pourquoi son arme lui avait été rendue dans une telle situation, avant de replacer sa main sur sa blessure. « Tasty. » L'expression de Siobhan, son attitude presque amusée, le clin d’œil qu'elle lui adressa alors que son visage et ses dents étaient toujours tâchés de son sang lui donnèrent envie de vomir. Reprenant difficilement sa respiration, Dawn se plaqua davantage contre le mur, regrettant de ne pouvoir mettre plus de distance entre elles. « Vous êtes complètement folle. » Souffla-t-elle d'une voix éraillée qu'elle ne reconnut pas. Prononcer ces mots lui arracha une grimace et elle déglutit avec difficulté. Maintenant qu'elle était de nouveau armée, l'idée d'attaquer la sorcière lui effleura l'esprit, mais elle la repoussa bien vite. Elle ne doutait pas des capacités de sa vis-à-vis, elle venait de la voir accomplir un acte avancé de métamorphose sans la moindre difficulté, et elle était cruellement consciente de ne pas faire le poids. Un combat ne serait pas bon. C'était difficile à accepter, mais elle le devait. A la place, elle devait gagner du temps. Chaque instant les rapprochait du moment où ses géniteurs reviendraient à leur demeure, Siobhan serait bien obligée de partir. Il n'y avait aucune gloire à ça, mais Dawn n'avait jamais été attirée par la lumière. Elle cherchait simplement à survivre, à éviter d'autres blessures. N'en avait-elle pas vu assez ces derniers temps ? Gagner du temps était sa meilleure chance. Alors elle se mit à parler, poussant sur sa trachée meurtrie. « Alors c'est pour ça que vous m'avez sauvé ce soir-là ? Pour pouvoir faire couler mon sang vous-même dans un de vos petits jeux tordus ? » Demanda-t-elle d'une voix rauque et amère sans pour autant attendre de réponse. Elle n'y comprenait plus rien et la douleur l'empêchait de réfléchir correctement. Son agression était encore récente et son corps protestait sous les mauvais traitements qu'il recevait de nouveau. Pourtant, elle savait que quelque chose clochait. Si Siobhan lui avait sauvé la vie à cause de son nom et de la pureté de son sang, pourquoi venir jusqu'ici pour s'en prendre à elle ? Ça n'avait aucun sens. « Vous qui le dites si précieux, si inestimable, vous voilà à le gâcher. » Continua-t-elle en lui montrant sa main ensanglantée. Son regard se porta l'espace d'un instant sur la porte de sa chambre, tentant d'estimer si la fuite était une option envisageable. Mais pour cela, elle devrait obligatoirement passer devant l'étrangère ce qui réduisait considérablement ses chances. Quelque chose lui disait que Siobhan adorerait la voir essayer. Et échouer. Elle serra les dents, essayant d'oublier la peur qui lui broyait les entrailles. « Je croyais que l'objectif était de le protéger, de le conserver à tout prix. C'est aussi ce que les mangemorts veulent, non ? » Elle ne savait pas trop ce qu'elle tentait d'insinuer. Que Siobhan en faisait partie ? Qu'elle risquait d'attirer la colère des mages noirs si ses agissements étaient dévoilés ? Que sa place dans la haute société sorcière serait mise en danger ? Dawn y allait au culot, qu'avait-elle de plus à perdre maintenant que la folie de la sorcière était claire ? « Vous partagez cette idée, mais vos actes disent le contraire. » Si ce sang qu'elle détestait tant se trouvait également être sa seule possibilité de survie, elle se devait de jouer cette carte. Elle secoua légèrement la tête et jeta un nouveau coup d’œil à la morsure. La pression qu'elle appliquait avec sa main n'étant pas assez forte pour stopper le saignement, elle pointa sa baguette sur la plaie. Un bandage y apparu, immaculé l'espace de quelques secondes, des roses écarlates y apparurent rapidement. Dawn ne maitrisait pas assez de sort de soin pour tenter d'arranger plus les choses, mais c'était déjà mieux. Et ça lui permettait d'avoir ses mains de libres. Elle laissa retomber son bras armé le long de son corps, les doigts si crispés sur sa baguettes que ses phalanges en étaient blanchies malgré le sang poisseux qui tâchait sa peau. « Ne croyez pas que vous laisserez la moindre trace sur moi. Je veillerai à ce que cette cicatrice disparaisse bien avant les autres. » Sa voix se brisa sur ses derniers mots, mais elle n'y prêta pas attention, trop occupée à guetter les moindres faits de sa vis-à-vis. Elle ignorait comment elle s'y prendrait ou à qui elle ferait appel, mais c'était une évidence. « Après tout, ma peau doit être parfaite, n'est-ce pas ? » Elle ne lui accorderait pas le plaisir de marquer sa peau.


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Message Sujet: Re: Just a taste — PV Dawn   Just a taste — PV Dawn Icon_minitimeVen 23 Oct - 1:44

Just a taste
Siobhán
feat.
Dawn


 

 



 

 

The circle, rules and ruins
Yet again we are on our own
I don't need your opinions
What I got is alright  Δ Band of Skulls


Dawn se trompait. Pas qu’elle puisse le savoir, bien sûr, mais son raisonnement était faux, ou tout du moins en partie. Bien sûr, il y avait cette partie de Siobhán qui n’était  intéressée par l’adolescente que pour son statut. Cela aurait resté bien impersonnel, pourtant, et la vérité était bien plus atroce, plus sordide et plus cruelle. Aveuglée par ses propres désirs, le statut de Dawn, son nom, sa famille, ne voulait plus rien dire. Elle n’aurait pas hésité à la tuer, d’ailleurs — comme elle n’hésitait jamais à tuer qui que ce soit — si elle n’avait pas peur de voir son trésor disparaître à jamais. Certes, sur l’instant la satisfaction serait intense, mais ce serait éphémère. Bien vite elle aurait été définitivement hors de portée, et cette idée était tout simplement insondable. Si elle se l’autorisait, elle l’enfermerait dans une cage — l’ironie — et la garderait confinée pour le restant de sa vie. D’ailleurs, elle ne voyait pas pourquoi elle ne pouvait pas faire cela. Certes, son absence serait remarquée, mais elle n’aurait pas été la première enfant à disparaître, surtout par ces temps obscurs. Bien sûr, cela sous-entendait beaucoup de problèmes de logistique et d’organisation, et ça la faisait ressembler à un vampire, mais après tout.

Elle pouvait encore goûter la peur qui avait envahi sa proie, la terreur soudaine, la panique. C’était délicieux. Elle en voulait encore, elle voulait être son monstre, elle voulait qu’elle craigne son ombre et qu’elle se retourne sur chaque tête blonde sous peur de la rencontrer à nouveau. Elle n’avait que très peu de doutes qu’après son petit numéro, elle avait parfaitement réussi. C’était ce qu’elle préférait, après tout, jouer avec sa proie. Elle le faisait qu’elle soit humaine ou animale, et le résultat était tout aussi satisfaisant dans l’une ou l’autre situation. Mais là, son sang avait eu ce goût de terreur si délicieux et elle s’en léchait encore les lèvres de contentement. Si elle la regardait, elle pourrait voir ses pupilles encore dilatées de peur et de dégoût, et ça lui donnait des frissons. Rester si proche était une torture, d’autant qu’elle pouvait encore voir sa plaie saigner si gracieusement, et elle n’avait qu’une envie, rattacher ses lèvres à la morsure et avaler ce précieux liquide qui tachait vêtements et sol. Il ne fallait que quelques pas, se dit-elle, et elle pourrait lécher sa peau. Elle n’avait pas mordu d’artère importante, et la jeune femme ne se viderait pas devant elle, mais il ne fallait probablement pas tarder non plus. Quelques pas. Quelques pas.

Elle se força à sortir de sa transe. Elle lui avait rendu sa baguette, et même si les doigts de la brune semblaient tremblants, elle ne se laisserait pas avoir si facilement une deuxième fois. Elle pourrait la pétrifier, peut-être. Oui, pourquoi pas. Elle fronça les sourcils, sentant un liquide couler le long de sa main, et elle constata soudainement que la jeune femme lui avait ouvert la peau, au niveau de son poignet. Les parfaits arcs-de-cercle étaient le clair indicateur d’ongles et elle sourit soudainement, portant sa main contre ses lèvres pour lécher son propre sang de ses doigts, capturant le regard de la jeune femme dans le sien. Complètement folle, disait-elle, et elle n’avait que trop raison. Distraitement, Siobhán laissa retomber son bras, et elle fit un très léger pas vers sa proie, ne s’approchant que de quelques centimètres, mais s’approchant quand même. Elle pouvait voir du coin de l’œil la main chercher à arrêter l’hémorragie, et ça la faisait sourire de plus belle. Le sang perlait à travers les doigts, son odeur titillait l’Australienne, et cela demandait tout son self-control pour ne pas lui couper la gorge et la dévorer. Elle se demandait quel goût aurait sa chair contre sa langue.

L’élève recommença à parler, et la blonde fronça les sourcils un instant, contrariée de voir ses délires chassés au fond de sa conscience. Elle pencha la tête sur côté, écoutant avec amusement la voix faible et éraillée de sa victime. Elle n’avait peut-être pas appuyé assez fort, si elle pouvait encore parler. Elle recommença à avancer, parfaitement sur ses gardes et prête à réagir si elle tentait quoi que ce soit, mais elle doutait qu’elle ait la force de lever son bras, et encore moins la concentration pour réaliser un sort. Les yeux de la jeune femme se glissèrent sur la porte et cela la fit sourire. Qu’elle essaie, oh oui, qu’elle essaie, elle adorerait tellement la rattraper. Elle voulait jouer avec elle, encore un peu. La main ensanglantée fut brandie vers elle, et elle dut se restreindre pour ne pas l’attraper et en lécher le sang. Elle ne l’interrompit pas, toujours pas, l’écoutant avec une attention amusée, alors qu’elles n’avaient qu’à peine un mètre les séparant. Puis les Mangemorts furent évoqués, et malgré tous ses efforts, Siobhán ne put s’empêcher de froncer les sourcils. Comment cette enfant connaissait-elle leur existence ? Elle tiqua légèrement, et pencha la tête sur le côté, alors que la demoiselle continuait son monologue. Elle n’avait pas tord, chaque mot qu’elle prononçait était cinglant de vérité, sauf pour un tout petit détail. Toute cette affaire n’avait rien à faire avec la cause. Et elle sourit.

« This has nothing to do with them, my dear girl. » Elle pausa un instant, semblant réfléchir à ce qu’elle pouvait lui avouer et ce qu’elle devait garder secret. « This is very personal. And I did not waste your blood. Although … »


Elle baissa les yeux un très court instant sur le sang coulant au sol, avant de les relever vers elle. Elle l’observait comme un aigle, avec une attention inquiétante, et elle fronça imperceptiblement les sourcils lorsqu’un bandage, fort peu suffisant, cacha la plaie dans une tentative peu reluisante d’arrête le saignement. Bien vite d’ailleurs, il se rougit, et le Mangemort se mordit la lèvres l’espace d’une seconde. Peut-être devrait-elle faire quelque chose pour refermer la plaie ? Ou essaierait-elle de l’aggraver ? Elle suivit la main ensanglantée, celle tenant sa baguette, des yeux, et se dit qu’elle la fendrait peut-être sous la force de sa poigne. Ne serait-ce pas ironique ? Relevant les yeux, elle franchit la distance qui les séparait, et sa main allait directement se saisir du poignet de la jeune femme, l’empêchant de brandir sa baguette avec une poigne féroce. L’autre vint caresser sa mâchoire d’un effleurement délicat, presque agréable, indéniablement doux, alors qu’elle souriait, pleine de sarcasme, aux dernières paroles de sa vis-à-vis.

« Oh, Darling. »


Dit-elle simplement, et c’était rempli de condescendance, d’un amusement incompréhensible. Car même si elle faisait disparaître cette cicatrice, il y avait toujours l’autre, et si elle n’était pas encore partie, alors elle ne partirait jamais.

« I have no doubt it will be. »

Elle détacha alors ses doigts de son visage et les laissa glisser le long de son cou, dans une douceur suspecte. La caressait aurait même pu paraître maternelle, si ce n’était pour l’autre main, qui enserrait le poignet d’une telle force qu’elle semblait vouloir le briser ; et c’était peut-être le cas.

« I hope you learned your lesson. » Ses yeux suivaient ses doigts, et ils s’arrêtèrent contre le bandage, juste au dessus de l’un des trous fait par les crocs. « It would be a shame to have to teach you again. I wouldn’t be so lenient, you see. »


Elle fit un petit bruit avec le fond de sa gorge, acquiesçant à ses propres paroles. C’était à moitié un mensonge ; car elle n’aurait aucun problème à répéter l’exercice autant de fois que nécessaire. Elle aurait pu le faire maintenant, pour punir Dawn pour avoir essayé de faire de l’esprit en lui renvoyant ses mots à la figure, mais ce n’était pas la peine de trop en faire. Elle retira ses doigts de la plaie, et attrapa soudainement la mâchoire de la jeune femme entre ses doigts, les traits durs et le visage fermé. Sa prise était ferme et probablement douloureuse, alors qu’elle crispait ses propres mâchoires dans l’espoir de garder un peu le contrôle de son propre corps. Elle pouvait la sentir trembler légèrement contre elle, elle avait pu le sentir depuis qu’elle s’était approchée à nouveau, et ça la rendait folle. Elle pouvait lire la peur dans son regard, et c’était un aphrodisiaque des plus dangereux.

« Did you learn your lesson, Miss Blackwood ? »

©️ Gasmask





Traduction:

HRP:
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Dawn R. Blackwood
Dawn R. Blackwood
LA PRINCESSE DES GLACES

LA PRINCESSE DES GLACES
+ SORCIER DEPUIS LE : 18/08/2012
+ PARCHEMINS : 6731
+ LOCALISATION : Poudlard, la tanière des verts ou le terrain de quidditch

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Message Sujet: Re: Just a taste — PV Dawn   Just a taste — PV Dawn Icon_minitimeMar 27 Oct - 23:18

Just a taste

SIOBHAN & DAWN

Elle avait rarement ressenti une peur aussi intense. Même pendant l’attaque de Pré-au-Lard sa terreur n’avait pas été aussi forte. Ce soir-là, elle n’avait pas eu l’occasion de réfléchir, d’analyser ce qu’il se passait. L’attaque avait été vive et intense, empêchant quiconque de porter la moindre réflexion, prenant les sorciers présents au dépourvu. L’effet de surprise avait été leur fin, mais aussi leur salvation. La terreur avait étreint le cœur de l’héritière de ses doigts glacés, mais elle n’avait pas atteint son esprit. Elle n’en avait pas eu le temps. Dawn avait senti ses entrailles se tordre sous l’effet de l’angoisse, mais son instinct de survie avait aussitôt pris le dessus, la poussant à agir au plus vite sans prendre la peine de penser à ce qu’elle vivait. Elle s’était défendue et avait attaqué sans penser à ce qu’elle faisait, elle avait laissé son corps prendre le relai, reléguant sa raison au second plan pour ne pas risquer de la perdre. Elle avait fait au mieux sans penser aux conséquences. Ce qu’elle vivait en cet instant présent était complètement différent. La menace que représentait Siobhan se faisait aussi subtile qu’oppressante. Elle avait envahi l’espace lentement, insidieusement, insinuant la peur petit à petit. Ce qui n'avait été au départ qu'un vague sentiment de malaise s'était mué peu à peu en une angoisse profonde avant de se transformer en une terreur pure. Le danger s'était installé lentement, presque silencieusement, laissant tout le loisir à Dawn d’en percevoir les effets. De sentir son esprit se paralyser et son corps s’anesthésier sous l’angoisse que l’intruse représentait. Elle avait pris la chambre rassurante de la jeune sorcière et en avait fait un lieu inquiétant où sa sécurité n’était plus qu’une idée futile et hors de portée. Dire que Dawn avait peur était un euphémisme, elle était terrifiée. Elle pouvait sentir l'angoisse parcourir ses veines et empoisonner son cœur, ses membres s'agiter de tremblements incontrôlables et son esprit entrer dans un brouillard où chaque réflexion devenait difficile. Chaque parcelle de sa peau hurlait au danger, mais ses membres étaient pétrifiés. La Serpentarde était cruellement consciente de la situation, que les bleus dans son cou et la morsure sur son épaule n'étaient qu'une infime part de ce que Siobhan pouvait lui faire subir. Elle n'était pas assez naïve pour se bercer d'illusions et s'imaginer que cette rencontre ne finirait pas mal pour elle. Ça laissait la voie libre à la peur, pure et intense. Et c'était sûrement ça le pire.

Siobhan avança, si lentement, si imperceptiblement, que Dawn crut que c'était là un tour de son imagination affolée. Mais non, la sorcière franchissait bien la distance qui les séparait, centimètre par centimètre. La Serpentarde tenta de reculer, mais c'était peine perdue, son dos reposait déjà contre le mur le plus proche et elle ne pouvait rien faire. En désespoir de cause, elle se décala sur le côté, dans le fol espoir de pouvoir ralentir l'avancée de la sorcière. « This has nothing to do with them, my dear girl. » À peine un mètre les séparait désormais et Dawn pouvait sentir la peur qui coulait dans ses veines d'intensifier de seconde en seconde. L'angoisse et la douleur se mêlaient en un ballet incessant, l'empêchant de réfléchir clairement et de saisir toutes les paroles de sa vis-à-vis. « This is very personal. And I did not waste your blood. Although … » Dawn fronça les sourcils, les dires de la sorcière n'avaient aucun sens pour elle. En quoi tout ceci pouvait être personnel ? Elles ne s'étaient jamais parlé avant et leur unique véritable rencontre remontait à la nuit de l'attaque où Siobhan l'avait sauvé des griffes d'un mangemort. Tout cela, pour pouvoir l'emprisonner dans les siennes. L'attitude dérangeante de l'intruse, la morsure, les menaces, rien n'avait de sens. Le regard qu'elle portait sur Dawn était profondément malsain et celui qu'elle faisait glisser sur les gouttes de sang tâchant le sol l'était encore plus. La verte était si perturbée par ce qu'elle vivait qu'elle n'aurait eut aucune honte à admettre qu'elle ne voulait qu'une chose : s'enfuir loin. De cette femme et de sa folie. Mais ses espoirs -déjà bien minces- furent rapidement réduits à néant lorsque la sorcière franchit d'un pas vif la distance qui les séparait en s'empara de son poignet armé, l'empêchant de se défendre. Une exclamation de surprise franchit les lèvres de la jeune femme, bien vite remplacée par une expression de douleur lorsque la pression sur son bras de renforças. Elle tenta de se dégager, mais ne réussit qu'à faire se renforcer la poigne de son interlocutrice manquant de lui faire lâcher sa baguette. « Oh, Darling. » Impuissante, elle sentit les doigts de l'étrangère parcourir sa mâchoire avec une étrange lenteur. Une douceur si inattendue qu'elle en était menaçante. « I have no doubt it will be. » Le sourire de la sorcière s'étira, carnassier et Dawn ne put retenir un frisson. Elle serra les dents, essayant d'éloigner son visage de la main de son interlocutrice. Mais déjà celle-ci continuait sa route dans son cou pour venir se poser sur le bandage rougeâtre qui cachait les traces de sa morsure. Si les gestes de sa main étaient presque affectueux, il n'en était rien pour l'autre. Celle qui tenait son poignet y exerçait une pression de plus en plus forte, le tordant avec une cruauté rare, imprimant une grimace sur les traits de l'héritière. Dawn sentait ses os plier sous la force de la sorcière, menaçant de céder. « I hope you learned your lesson. It would be a shame to have to teach you again. I wouldn’t be so lenient, you see. » Les doigts de l'étrangère vinrent de nouveau emprisonner sa mâchoire, cette fois-ci avec bien plus de force. Forçant la rencontre de leurs regards. Les sentiments tordus qu'elle pu y lire étaient plus terrorisants les un que les autres. La respiration de Dawn se bloqua dans sa gorge meurtrie. Cette sorcière était folle, complètement folle, et c'était sur elle qu'elle avait choisie de déverser sa folie. « Did you learn your lesson, Miss Blackwood ? »

Une flopée d’insultes, plus colorées les unes que les autres, lui traversèrent l’esprit, elle aurait voulu pouvoir dire à cette sorcière d’aller se faire foutre, lui cracher sa colère au visage, mais elle savait qu’elle le payerait très cher. Et elle ignorait si la peur qui étreignait son cœur la laisserait capable d'agir aussi impulsivement. Seulement, malgré la terreur qui avait envahi son esprit, elle ne parvenait pas à faire taire cette part d’elle qui rugissait et embrasait tout sur son passage. Celle qui réclamait réparation, qui criait vengeance. Ce rôle de victime que Siobhan voulait la voir endosser de son plein gré n’était pas le sien. Sûrement que son côté autodestructeur était plus développé que son instinct de survie, car lorsque ses prunelles croisèrent celles de la sorcière, ce n’était pas pour admettre sa défaite. « Qu'est-ce que vous allez faire maintenant, hein ? » Demanda-t-elle d’une voix rauque. La douleur dans son poignet s’intensifia, imprimant une grimace sur son visage, signe que ce n’était pas les paroles que la sorcière voulait entendre. Elle tenta de nouveau de soustraire son visage de la poigne de l’étrangère, mais c’était peine perdu, ses doigts s’enfonçaient dans sa peau, maintenant sa mâchoire avec force. Dans l’opération, elle réussit tout de même à apercevoir la fenêtre de la pièce. Au-dehors le ciel s’était considérablement obscurcit, la nuit tombait sur Londres et c’était le signe que ses géniteurs ne tarderaient pas à rentrer. Elle avait besoin de temps. Juste un peu plus de temps. « Parce qu'à part me tourmenter, vous ne semblez pas avoir de réel but. » La torsion que Siobhan appliquait à son poignet s’accentua encore davantage, lui montrant que ses paroles n’étaient pas pour lui plaire. Sous la force de la sorcière, la Serpentarde ne parvint plus à maintenir ses doigts serrés sur sa baguette et, les yeux écarquillés par la peur, elle la regarda tomber au sol. De nouveau désarmée devant l’étrangère, l’adrénaline et la terreur se mêlèrent alors, se déversant dans ses veines telle une vague destructrice. Tout explosa en elle et elle céda à la panique. Perdant le contrôle qu’elle tentait de conserver depuis le début de cette rencontre, Dawn rua malgré la poigne de la sorcière, tentant de la frapper par tous les moyens, cruellement consciente que l’issue de cette entrevue n’était pas des plus favorable pour elle. Si elle voulait survivre, elle devait agir, et vite. Malgré ses blessures et la fatigue, elle se débattit avec l’énergie du désespoir. Ses gestes étaient désordonnés, mais elle n’était plus en état de s’en soucier, elle ignorait si elle parvenait à atteindre la sorcière, mais elle avait l’espoir de pouvoir la faire lâcher prise, juste un peu pour pouvoir s’éloigner d’elle et de son regard malsain. Mais la main dont Siobhan se servait pour enserrer son poignet ne semblait pas se relâcher et malgré la confusion et son état de panique, Dawn pu clairement entendre un craquement sinistre retentir. Ses lèvres s'ouvrirent mais aucun son n'en sortit. Assailli par une nouvelle vague de souffrance, la jeune sorcière rua de plus belle et son crâne fini par rencontrer celui de l’étrangère avec une violence qu’elle ne contrôlait pas.

La douleur explosa aussitôt derrière ses prunelles alors qu’une éclatante lueur blanche occultait toute vision. Un cri de souffrance s’échappa de ses lèvres, lui faisant immédiatement regretter sa fougue irréfléchie. Mais au moins cela avait permis de la libérer de l’emprise de l’étrangère. Sous le choc, la sorcière avait reculé de quelques pas, lâchant finalement son visage et son poignet brisé. Dawn sentit ses jambes céder sous son poids, elle tomba au sol dans un râle de douleur, sa main gauche plaquée sur son crâne. Elle vit tout blanc, puis tout noir et finalement des étoiles se mirent à danser devant ses yeux, rendant sa vision difficile. Le goût désagréable et métallique du sang avait envahi sa bouche, mais elle s’efforça de ne pas y prêter attention. Du temps, elle venait d’en gagner, mais pas assez. À deux doigts de l’évanouissement, elle s’efforça de trouver sa baguette, priant Merlin pour qu’elle ne soit pas tombée hors de sa portée. Au bout de quelques terribles secondes, qui lui parurent une éternité, ses doigts blessés rencontrèrent le précieux morceau de bois. Elle tenta de s’en saisir, mais son poignet cassé protesta, lui arrachant une nouvelle exclamation. Consciente que chaque seconde comptait, elle jeta sa main gauche sur sa baguette, ignorant la douleur aiguë dans son épaule, espérant que le fait qu’elle ne soit pas gauchère ne lui porterait pas préjudice. De sa vision floue, elle vit la silhouette de Siobhan se mouvoir. Sans réfléchir, essayant d’occulter la douleur et l’épuisement, elle pointa sa baguette sur elle. « Protego ! » Un écran de protection se matérialisa entre elles, les séparant d’une barrière translucide. Dawn savait qu’un duel contre la sorcière n’aurait pu que se terminer de manière funeste pour elle, dans les cris et la souffrance. Alors elle avait lancé le premier sort qui lui avait traversé l’esprit. Celui qu’elle savait qu’elle maîtrisait et qui la protégerait des attaques aussi bien physiques que magiques. Toujours au sol, elle observa quelques instants le sort, ne parvenant pas à croire qu’elle avait réussi à le lancer. Aveuglée par la douleur, horrifiée par ce qu’elle venait de faire et terrifiée par ce qui allait se passer, elle recula contre le mur et s’appuya dessus pour se relever avec difficulté, sa baguette maintenant toujours le charme de protection. Elle porta son regard trouble sur son poignet droit où la peau rouge et malmenée prenait déjà des teintes bleuâtres inquiétantes. Elle tenta de bouger les doigts, mais ne réussit qu’à s’arracher une grimace de douleur. Elle ne pouvait même pas tenter de le soigner, car cela voudrait dire qu’elle devrait abandonner son charme du bouclier, elle n’était pas assez puissante pour maintenir le sort tout en en lançant un autre. Finalement, elle porta sa main désormais inutile contre son ventre et s’efforça de réfléchir à la situation. Elle venait de s’enfermer dans une bulle de protection, elle pouvait tenir à distance la sorcière, mais elle ignorait combien de temps elle parviendrait à la maintenir, ni combien de temps elle résisterait aux assauts et ces pensées firent de nouveau affluer la peur en elle. Elle était en sécurité, mais jusqu’à quand ? Si ses parents tardaient encore à revenir, elle ne savait pas ce qu’il allait se passer, et elle ne voulait pas le savoir. D’autant plus que son geste devait avoir mis l’intruse dans une rage folle. « Mes parents vont arriver d’un instant à l’autre. Souhaitez-vous qu’on les attende ? » Elle ignorait si ses paroles étaient vraies, mais elle tenta de mettre le plus de conviction possible dans sa voix rauque. Elle n’avait pas entendu ses géniteurs informer leur elfe de maison d’une absence prolongée pour la soirée alors ils devaient bien revenir pour le dîner, mais elle ignorait à quel moment exactement. Un nouveau coup de poker, c’était tout ce qui lui restait.


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Message Sujet: Re: Just a taste — PV Dawn   Just a taste — PV Dawn Icon_minitimeMar 10 Nov - 23:44

Just a taste
Siobhán
feat.
Dawn


 

 



 

 

The circle, rules and ruins
Yet again we are on our own
I don't need your opinions
What I got is alright  Δ Band of Skulls


C’était exaltant, de sentir ses os sous ses doigts, si fragiles, si minces et si faibles. Elle n’avait nul doute que si elle serait un peu plus fort, elle pourrait les briser. Mais elle ne le souhaitait pas, pas tout de suite tout du moins. D’ailleurs, elle n’avait aucune envie de blesser la jeune héritière plus que de raison. Elle ne voulait pas l’abîmer, et au-delà de sa morsure — elle n’avait pas pu s’en empêcher — elle ne voulait rien faire d’aussi flagrant. Mais bien sûr, si la mal-élevée continuait à la provoquer, elle ne se retiendrait plus. Après tout, elle l’avait prévenue, non ? Elle commandait le respect, l’obéissance, et si Dawn n’avait pas la présence d’esprit, l’instinct de survie nécessaire pour ne pas la provoquer sans raison — par exemple, ses tentatives de se débattre — elle n’aurait que ses yeux pour pleurer, Siobhán ne serait pas responsable. C’était une forme de raisonnement tout à fait hypocrite, bien sûr, mais qui pourrait la contredire ? Miss Blackwood ? Ah ! Son avis n’importait que peu, voire pas du tout. Certes, elle était toujours sang-pur, et à ce titre, elle valait tellement plus que n’importe quelle autre personne ; mais aux yeux de l’Australienne elle n’était devenue rien d’autre que de la nourriture, et la nourriture n’avait pas l’autorisation de penser pour elle-même, c’était bien connu.

Elle lançait des accusations, la brune, et cela tira un sourire à l’Australienne. En effet, ses faits et gestes n’avaient aucun sens, aucun autre but pour le moment que de terrifier sa proie, la rendre confuse, la perdre. Elle voulait la paniquer, la rendre irréfléchie, imprudente. Elle voulait la pousser à faire des erreurs ; et plus que tout, elle voulait que l’héritière ne puisse l’oublier. Elle voulait être dans ses pensées en permanence — mais rien de trop pervers, non, plutôt funeste. Elle voulait qu’elle associe Siobhán au danger, à la terreur et à la souffrance, et l’Australienne pensait qu’elle avait probablement rempli son objectif, et même très bien. Elle pouvait lire dans les pupilles de l’Anglaise tout le dégoût et la peur qu’elle lui portait, et ça ne pouvait que plaire à la psychopathe. Le seul problème, à présent, était que Dawn ne semblait pas capable de tenir sa langue, et elle s’enfonçait un peu plus. Aucun instinct de survie, clairement, c’était risible et Siobhán resserra ses doigts contre le poignet de la jeune femme. Elle ne prendrait même pas la peine de lui répondre, elle ne méritait pas de réponse ; elle se contenta de lui sourire un peu plus, dévoilant ses dents à nouveau, encore un peu rosées du sang dont elles avaient été imprégnées.

Les os se brisèrent. Le craquement fut répugnant, mais il la fit sourire, et elle serra de plus belle, encore et toujours, alors que la jeune femme se débattait maintenant presque sauvagement. Ce qu’elle n’avait pas vu venir, la blonde, c’était la tête de l’héritière heurtant violemment la sienne et lui faisant voir des étoiles. Par réflexe, elle relâcha toute prise sur sa proie, et fit quelques pas en arrière, mains se précipitant pour protéger son nez. Il avait été brisé par l’impact, elle pouvait le sentir, tout comme elle sentait le sang couler avec abondance sur ses lèvres, son menton et à présent sa gorge. Elle ne l’avait pas ratée, c’était clair, et probablement un coup de chance, aussi ; le résultat était le même. La douleur était abondante et commençait à se répandre dans son visage, attaquant sa mâchoire et son cerveau. Elle grogna. Elle avait envie de la tuer, soudainement, pour avoir osé abîmer son visage, pour avoir versé son sang et pour l’avoir surprise ainsi. Elle fit un pas en avant, et son avancée fut stoppée par un Protego crié et étrangement bien en place. Elle ne pouvait pas approcher. Elle grogna à nouveau, et elle écarta finalement ses mains de son nez — c’était inutile, de toute façon — pour saisir sa baguette d’une main tremblante de rage.

« You spoiled little brat. »


Sa voix était devenue rauque, pleine de rage et de colère, et bien loin de la froide indifférence qui la caractérisait souvent. Elle leva légèrement sa baguette, fixant la jeune femme sans sourciller. La gamine était dans un sale état, bien plus grave qu’elle ne l’avait voulu. D’un coup d’œil rapide, elle vit que la blessure de son épaule saignait toujours, sa gorge avait l’emprunte de ses doigts, son poignet était violacé et son regard était troublé de douleur. Evidemment, pour casser son nez, son coup de tête devait avoir été d’une violence rare, et elle ne doutait pas que la jeune femme souffre encore des conséquences de sa rébellion idiote. Ca lui apprendrait, pensait-elle. Quoi qu’il en soit, plus que jamais, elle voulait lui faire mal, d’autant qu’elle avait eu l’affront de lancer un sort pour la garder loin d’elle. Mais pensait-elle sincèrement que ça suffirait ? La sous-estimait-elle autant, ou espérait-elle que Siobhán ne fasse pas l’effort de briser sa barrière et de lui faire mal à nouveau ? A dire vrai, l’unforgivable était sur le bout de sa langue, et elle crevait d’envie de le lancer. Mais elle ne ferait pas cette erreur. Il y avait d’autres moyens de blesser quelqu’un. D’un geste de baguette, un stupefy vint se précipiter contre le Protego et fit exploser la barrière en morceaux. Sans lui laisser le temps de se protéger à nouveau, elle prononça le second sort, le visage déformé par la rage.

« Flagrante ! »

Elle cracha du sang, essuya ses lèvres et enfin, porta un mouchoir à son nez, essayant de tarir un peu le flot de sang qui n’en cessait de couler. Son haut était taché, et la douleur ne s’arrêtait pas. Elle ferma les yeux un instant, alors qu’elle savait que le sort commençait à faire son effet. La robe de chambre, sur laquelle le sort avait été lancé, commença à brûler la peau de Dawn. Elle prit une longue inspiration, entre ses dents, et d’un geste soudain, annula le sort qui allait continuer de torturer la jeune femme. Il fallait qu’elle retrouve son calme, pas de décision hâtive, pas de torture pouvant mener à des cris et ameuter le quartier. Elle rouvrit les yeux, et fixa l’héritière, dont la peau avait pris une jolie teinte rosée, indice de ce qu’elle avait souffert quelques secondes auparavant.

« I do not fear your parents, girl. » Dit-elle enfin, et elle prit une nouvelle inspiration. « I am an Unspeakable. I am capable of things you cannot even imagine. »


Elle rangea souplement sa baguette dans sa manche, et détourna son regard, calme à nouveau, et surtout indifférente, froide, inapprochable. Son poing à présent vide se crispait de temps en temps et elle savait qu’une fois partie, elle devrait aller chasser quelque part, quelque chose, pour tuer, tuer, tuer. Elle fit un pas en arrière, cette fois-ci, regardant par la fenêtre. Même si Dawn ne pouvait pas vraiment le savoir, probablement pas, ses parents rentreraient sûrement bientôt et malgré ce qu’elle venait d’affirmer, Siobhán ne voulait pas être là quand ils reviendraient. Ce n’était pas le moment, pas le jour.

« I will see you around, Dawn Blackwood. » Elle la regarda alors, un sourire sadique déformant son visage. « Never doubt that. »

Elle tourna alors les talons, après un dernier regard jeté dans la pièce, faisant bien attention qu’elle n’ait laissé aucune preuve de sa présence derrière elle. Certes, il y avait bien une preuve vivante, Dawn, mais elle n’avait pas laissé d’objet. A peine le pas de la porte franchit, elle se glissa dans sa fourrure. Elle pouvait encore sentir le sang dans la chambre de l’héritière, et elle dut lutter pour ne pas faire demi-tour, mais elle continua sa route et descendit les escaliers en silence. Elle sortit comme elle était rentrée, et souplement, se hissa sur le mur gardant la résidence. En équilibre sur la pierre, elle tourna la tête vers la fenêtre de Dawn, vers là où elle pouvait la voir, et un instant, retroussa ses babines. Une seconde plus tard, elle était de l’autre côté, sortie de la résidence, et elle s’élançait à travers les rues sombres, cherchant une nouvelle proie, une qu’elle pourrait tuer.
© Gasmask




traduction:
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Dawn R. Blackwood
Dawn R. Blackwood
LA PRINCESSE DES GLACES

LA PRINCESSE DES GLACES
+ SORCIER DEPUIS LE : 18/08/2012
+ PARCHEMINS : 6731
+ LOCALISATION : Poudlard, la tanière des verts ou le terrain de quidditch

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Message Sujet: Re: Just a taste — PV Dawn   Just a taste — PV Dawn Icon_minitimeJeu 14 Jan - 22:44

Just a taste

SIOBHAN & DAWN

« You spoiled little brat. » Dawn aurait pu s'offusquer de l'insulte, après tout, elle n'avait fait que se défendre contre cette sorcière. C'était elle qui s'était introduite chez elle et l'avait attaquée sans raisons apparentes. Avec le fort caractère de la verte, comment aurait-elle pu réagir autrement ? En temps normal, une réplique cinglante aurait sûrement franchi la barrière de ses lèvres, dans une habituelle tentative de sauver sa fierté malmenée. Mais aucun mot ne vînt contrer les paroles de l'étrangère. A vrai dire, Dawn les avait à peine entendues, le ton de Siobhan lui avait suffi. Son insulte, elle, avait glissé sur la Serpentarde, comme si tout ce qu'elle subissait l'avait anesthésié et qu'elle ne distinguait plus que les contours de son environnement. La douleur et la menace, plus présentes que jamais, aussi bien l'une que l'autre. Elle s'efforçait de rester concentrée, mais le brouillard dans lequel la douleur sourde qui émanait de son crâne et les efforts qu'elle fournissait pour maintenir son bouclier menaçaient de la faire craquer à tout instant. Face au reflet légèrement déformé que son bouclier lui renvoyait de Siobhan, Dawn sentait que malgré tout sa concentration lui échappait peu à peu. Habituellement, elle aurait remarqué avec une pointe d’orgueil que dans son attaque aussi inattendue qu'irréfléchie, elle avait réussi à blesser la sorcière. Mais elle se contenta d'observer le sang carmin éclabousser sa peau pâle pour venir tâcher ses vêtements sans manifester la moindre réaction. Elle n'en avait de toute manière pas la force. Elle avait été affreusement imprudente, elle le savait, et maintenant elle en payait le prix. Désormais sa tête la faisait souffrir sans relâche et son poignet brisé reposait, inutile, contre son ventre. Mais quel autre choix s'était offert à elle ? Elle s'était retrouvée emprisonnée entre les griffes de la sorcière, à la merci de pulsions dont la Serpentarde pouvait aisément deviner le caractère destructeur et sanglant. Elle s'était laissée guidée par la peur, oubliant toute prudence et jetant une quelconque logique de survie au feu. Peut-être que si elle avait acceptée de se soumettre face à son assaillante la situation aurait été différente. Mais quelque chose lui disait que tout aurait certainement pris une tournure aussi douloureuse que celle dans laquelle elle se trouvait. Son instinct de survie et son orgueil s'étaient battus en elle, mais c'était finalement la terreur liée à l'impulsivité qui avait eu raison d'elle. Voir sa baguette tomber au sol avait été la vision de trop. Même si elle doutait de ses capacités à se battre en duel contre la sorcière, observer, impuissante, sa seule véritable arme échapper à sa portée avait définitivement balayé toute réflexion et toute logique. Mais, si elle avait pu échapper à la poigne de l'Australienne, elle n'en était pas sauvée pour autant. Pire, elle pouvait sentir le regard à la fois furieux et carnassier de sa vis-à-vis traverser le bouclier dans lequel elle s'était enfermée. De toute évidence, elle comptait bien lui faire payer cet affront. Et elle était prise au piège par son propre sort.

Le souffle court et les yeux braqués sur Siobhan, Dawn tentait de reprendre son souffle, de calmer les battements affolés de son cœur et de faire taire la peur qui lui tordait le ventre. Reprendre ses esprits était une question de survie, l'alarme qui hurlait dans un coin de son esprit le lui indiquait clairement, mais la douleur qui vibrait impitoyablement sous son crâne depuis qu'il avait rencontré celui de la sorcière l'empêchait de rester concentré. Elle devait réfléchir, trouver le moyen de se sortir de ce guêpier dans lequel elle venait de s'enfermer. Mais comment pouvait-elle penser efficacement alors que chaque parcelle de son corps se pliait de souffrance et que son cerveau empoisonné par la terreur lui hurlait de s'enfuir au plus vite ? Elle n'avait pas le droit de se bercer d'illusions, elle était au pied du mur et -à part l'arrivé de ses géniteurs- elle ignorait ce qui pouvait la sortir de ce mauvais pas. La fuite ferait certainement trop plaisir à l'étrangère, Dawn pouvait aisément deviner à quel point elle aimerait la rattraper dans un des couloirs vides de la demeure. Engager un duel contre Siobhan était une idée tout aussi suicidaire. Même si elle débrouillait bien, la Serpentarde savait qu'il n'y aurait aucune règle ni limite, la sorcière l'avait déjà prouvé en s'attaquant à la chair de son épaule avec ses propres dents -ou crocs ? Dawn n'était toujours pas sûre de ce qu'elle avait vu et elle n'avait aucune envie de songer à sa blessure en cet instant. D'autant plus qu'à Poudlard la quasi-totalité des duels dans laquelle elle s'était engagé avaient pris un tournant bien différent quand elle avait lâché sa baguette pour se jeter sur son adversaire. Elle n'avait pas peur de se battre à la moldue, se prendre des coups ne l'avait jamais effrayé, elle n'occupait pas le poste de batteuse de son équipe pour rien, mais là, la situation était bien différente. Oubliés, les duels réglementés et les querelles puériles au détour d'un couloir. Les desseins que semblaient suivre Siobhan étaient loin d'un simple honneur à laver ou d'une provocation qui exigeait une réponse. Dawn ignorait ce qu'elle voulait réellement et elle n'était désormais plus très sûre de vouloir le savoir. Le regard sombre que la sorcière portait sur elle et les rictus cruels qui animaient son visage étaient des promesses bien assez terribles, la Serpentarde pouvait les deviner même à travers la paroi de son bouclier. Elle ignorait combien de temps encore elle pouvait maintenir le sortilège, ses doigts avaient beau enserrer sa baguette avec force, elle ne parvenait plus à cacher les tremblements qui agitaient sa main et son esprit se faisait de plus en plus confus. Elle ne vit d'ailleurs pas la baguette de sa vis-à-vis bouger et en un clin d’œil, son charme du bouclier se volatilisa. Elle se surprit à être soulagée de ne plus avoir à maintenir son sortilège, ça lui demandait une force et une volonté qu'elle savait presque épuisées. La peur n'eut même pas le temps de l'envahir de nouveau que déjà, la sentence tombait. « Flagrante ! » Un instant, son cerveau épuisé ne comprit pas ce qu'il se passait, ou plutôt l'absence d'évènement. Elle fixa Siobhan, qui paraissait soudainement se détacher de la scène pour porter un tissu à son nez cassé. Le déclic se fit quand une légère chaleur se propagea lentement le long de son t-shirt, augmentant de température avec une rapidité inquiétante. La panique la gagna brutalement l'héritière lorsque son vêtement devint d'une chaleur difficilement supportable et commença à brûler la peau avec laquelle il entrait en contact. Avec des gestes hâtifs et approximatifs, elle tenta de saisir son haut pour l'ôter, mais elle ne parvint qu'à brûler à leur tour les paumes de ses mains, s'arrachant dans le processus une exclamation de douleur. Aussi vite qu'elle était apparu, la sensation de brûlure disparue, la laissant haletante et désorientée.

La respiration sifflante et le cœur au bord des lèvres, Dawn releva ses yeux écarquillés vers Siobhan. Elle savait que le calme de celle-ci n'était qu'une apparence, elle avait fait l'expérience de sa cruauté et une petite voix en elle lui disait qu'elle pourrait lui faire subir bien pire si l'envie lui en prenait. Un silence si lourd qu'il en était menaçant tomba entre les deux sorcières et la main de Dawn dû se poser contre le mur le plus proche pour l'empêcher de s'effondrer. Le regard que l'étrangère portait sur elle était étrangement distant, comme si sa vie n'avait pas la moindre valeur, et c'était certainement le cas. C'était un constat terrifiant qui arracha un frisson à la verte et argent. « I do not fear your parents, girl. » Après le silence qui s'était abattu entre elles, entendre la voix de la sorcière lui fit l'effet d'une gifle. Elle tressaillit, en quelques mots Siobhan venait de balayer sa dernière carte, son ultime protection. Si la blonde n'avait pas peur de se faire surprendre par les Blackwood alors rien ne pourrait l'arrêter. Dawn sentit son souffle se couper dans sa gorge meurtrie, un bourdonnement désagréable avait envahi sa tête -signe que le choc qu'elle avait fait subir à son crâne avait déjà des conséquences fâcheuses- et elle mit quelques secondes à saisir les paroles de la sorcière. « I am an Unspeakable. I am capable of things you cannot even imagine. » Sa voix calme et mesurée l'atteignit encore plus que lorsqu'elle était teintée de rage et de cruauté. Siobhan était sûre d'elle, de sa supériorité et de sa réussite. Elle n'avait même plus besoin de laisser entrevoir son sadisme et sa colère pour distiller la peur. Elle paraissait parfaitement consciente de la terreur qu'elle inspirait à la jeune Blackwood et elle s'en délectait. Et c'était certainement ça le pire. La verte et argent la croyait, remettre en cause ses paroles ne lui effleura même pas l'esprit. Elle savait que le département des mystères était un lieu étrange où les sorciers travaillaient sur les sujets les plus sombres et les plus tortueux de la magie et de l'existence. Ces employés devaient voir des choses terribles, côtoyer les plus sombres des secrets. Siobhan pouvait certainement provoquer des cauchemars rien qu'avec des paroles. Vacillante, Dawn s'efforçait de ne pas laisser les paroles de la sorcière s'imprimer dans son esprit, elle ne devait pas la laisser l'atteindre, mais c'était une tâche bien difficile après tout ce qu'elle venait de lui faire subir. En agissant si peu de temps après l'attaque du marché de Pré-au-Lard, alors que le traumatisme et les cicatrices étaient encore frais, l'étrangère s'était assurée que sa visite laisserait des traces. Dans tous les sens du terme. La main valide de la jeune Serpentarde se serra encore davantage contre le bois de sa baguette, elle fut surprise de ne pas entendre ses os protester contre la poigne qu'elle leur imposait, mais elle n'y prêta pas la moindre réflexion. Sa baguette était son unique moyen de défense, en dehors de son corps malmené, mais elle lui semblait bien dérisoire face à la folie de la sorcière. De toute manière, elle ignorait si elle était encore en état de lancer le moindre sort.

Dans une maigre tentative d'anticipation, Dawn s'efforçait tant bien que mal de suivre les gestes de sa vis-à-vis, ses chances de se défendre étaient peut-être faible, mais elle ne renoncerait pas. Cependant, elle ne fut pas vraiment étonnée de voir l'étrangère ranger calmement sa baguette dans sa manche, après tout elle avait prouvé sa supériorité même si Dawn ne l'avouerait jamais à haute voix. Elle n'avait pas grand chose à craindre de la part de la jeune sorcière, surtout dans l'état dans lequel son coup de tête l'avait mise. « I will see you around, Dawn Blackwood. » L'héritière déglutit difficilement devant le sourire tordu de sa vis-à-vis. Elle se délectait de cette situation et de la peur qu'elle inspirait. « Never doubt that. » Leur regard se croisèrent de nouveau et Dawn put clairement y lire l'avertissement sous-jacent, la promesse qu'elle serait toujours là, dans l'ombre, à s'assurer qu'elle ne puisse jamais se sentir en sécurité. Sans un mot de plus, la sorcière tourna les talons, quittant la pièce aussi calmement qu'elle y était entrée. Le plus grand des silences s'abattit alors dans la chambre, manquant de faire flancher l'héritière sous le poids des menaces qui le transperçaient. Elle avait du mal à croire au départ de la sorcière, si soudain après le déchaînement de violence dont elle avait été l'instigatrice. S'appuyant contre le mur pour éviter de tomber, Dawn avança difficilement vers la fenêtre qui donnait sur la rue. Elle devait s'assurer que la sorcière quittait bien la demeure. Pourtant ce ne fut pas une silhouette humaine qu'elle vit traverser l'allée de la résidence, mais une forme animale semblable à un très gros chat. Une panthère ? Elle n'aurait su le dire. Le félin sauta souplement sur le mur qui entourait la demeure et se tourna vers la façade de l'habitation, retroussant les babines dans une attitude hostile. Dawn se remémora l'intérêt tout particulier de Siobhan pour la trace de morsure qui était imprimée sur sa jambe. La transformation qu'elle avait appliquée à sa mâchoire pour la mordre. Se pouvait-il que derrière la fourrure de ce félin se cache en réalité la sorcière ? Lorsqu'elle voulut regarder une seconde fois, pour s'assurer de ce qu'elle avait vu, le muret était vide. Confuse, elle se demanda si c'était là un tour de son esprit torturé. Ses doigts tremblants se déplièrent avec difficulté et sa baguette magique roula sur le sol dans un bruit mat. Au bord du malaise, Dawn se laissa glisser contre le mur alors que le cauchemar qu'elle venait de vivre s'imprégnait lentement en elle.


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